L'ouvrage analyse les processus de recompositions professionnelles pour trois groupes historiques du travail social: assistant de service social, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale. Des imbrications complexes sont mises à jour entre régulations politiques et administratives, logiques managériales au sein des organisations de travail, et parcours biographiques des professionnels, afin de mieux en saisir les enjeux. D'un champ professionnel initialement segmenté, l'ouvrage pose l'hypothèse d'un processus de désegmentation qui fait entrer en tension des logiques identitaires d'un côté, et des logiques hétéronomes de la tutelle et des employeurs principaux, de l'autre.
Professionnalisation et universitarisation en débat
Les auteurs traitent l'évolution des formations au travail social. La première partie envisage la professionnalisation à différents niveaux de qualification et la seconde questionne l'universitarisation des formations dans diverses configurations. L'universitarisation représente notamment une chance de tisser le lien entre savoirs académiques et expériences cliniques, en préservant le sens de l'humain au cœur des pratiques et des formations en travail social. Les contributeurs soulignent l'enjeu d'une politique de "formation professionnelle supérieure", capable d'appréhender les nouvelles questions sociales et de dépasser le clivage écoles du travail social et université.
Face à l'ampleur des transformations climatiques, économiques, sociétales et technologiques en cours et à venir dans les organisations, de nombreux acteurs se mobilisent pour faire évoluer les pratiques liées à la formation. En France, sous l'impulsion de la loi Avenir, une attention particulière est accordée à la formation en situation de travail.Cette façon de former est-elle efficace? Et si oui, à quelles conditions? Comment est-elle mise en œuvre par les acteurs? Et comment les apprenants la vivent-ils?Pour traiter ces questions, l'ouvrage mobilise un cadre théorique articulant une approche francophone et une approche anglophone, et propose un regard renouvelé sur les apprentissages professionnels.Le terrain de l'étude présente également l'intérêt de se situer au sein d'une entreprise qui a déployé à grande échelle la formation en situation de travail (le distributeur d'électricité, Enedis). Plus précisément, les données portent sur la formation en situation de travail de techniciens d'intervention réseau, un métier d'une haute complexité.
Dans un contexte de profondes évolutions du travail enseignant, cet ouvrage en propose les bases d'une approche géographique. Par approche géographique, il faut entendre toute démarche d'étude et de recherche qui prend comme entrée dans l'analyse des évolutions du travail enseignant, ou considère comme une propriété signifiante de celles-ci, les transformations des espaces de travail. De plus en plus souvent, les enseignants travaillent avec d'autres acteurs de l'éducation. Les salles de classe sont de moins en moins des espaces du huis clos et d'un entre soi enseignant-élèves. De nouveaux lieux du travail enseignant apparaissent à la faveur d'évolutions du système scolaire et des politiques éducatives. Ces recompositions spatiales doivent être comprises comme des indices et le reflet d'évolutions du travail enseignant. Elles font partie des enjeux contemporains d'évolution des professionnalités. Telle est l'hypothèse qui fonde cette approche géographique.Entre ouvertures disciplinaires, vers le travail pour la géographie, vers l'espace et le territoire pour les sciences de l'éducation, et multiplicité des terrains d'observation de changements, l'ouvrage procède à l'exploration de certaines des frontières actuelles de l'espace professionnel élargi des enseignants.
L'évolution et le maintien des compétences est une préoccupation forte pour les milieux et les personnes qui ont à penser la continuité des activités de travail. Or cet enjeu, exprimé aussi bien en dehors du travail qu'en son sein, est remodelé par l'actualité politique des réformes sur la formation professionnelle qui réinterrogent les conditions et les modalités de transmission-apprentissage en milieu de travail.Au croisement de recherches en sciences de l'éducation et de la formation, et de l'ergonomie constructive, cet ouvrage apporte un éclairage sur ces enjeux renouvelés et ouvre le débat autour de trois thématiques: celle des conditions de circulation et de partage de l'expérience professionnelle en situation de travail; celle des formats de transmission de l'expérience, d'étayages et d'interactions apprenantes au travail et celle des questions de conception de dispositifs favorisant la transmission professionnelle à travers des ingénieries de formation en situation de travail.Les contributions portent ainsi un regard interdisciplinaire sur la professionnalisation, la considérant comme un processus fortement dépendant de la qualité des articulations entre formation et travail. Le livre intéressera donc au premier chef la communauté scientifique, mais donnera également des repères aux professionnels et aux praticiens de la formation professionnelle.
Cet ouvrage pose un regard sur le travail collectif adressé à autrui en formation, à l'école, à l'hôpital ou sur un terrain de football. Il le caractérise au travers de ses dynamiques et de la pluralité de ses configurations, de sa géographie dans et hors de la classe ou de l'établissement.La présence des partenaires engendre des interactions à différents niveaux qui posent de manière visible et facilement observable la question de l'interdépendance dans le travail. Cet adressage à d'autres métiers ou à d'autres acteurs est parfois indirect (les parents à l'école ou le patient dans le soin, les collègues, la hiérarchie, les autres membres de l'arbitrage, etc.), mais interagit néanmoins avec les modalités d'exercice du métier.Saisir ces interdépendances nécessite une observation des pratiques collaboratives située dans un temps long, ancrée au plus près des professionnels dans une double visée, heuristique et transformative. Le découpage du champ d'observation n'est alors plus seulement aligné sur les périmètres institutionnels, mais sur les interactions entre les métiers et leurs adressages. Ces interactions constituent la vraie originalité de l'ouvrage et en fait son intérêt tant pour les chercheurs que pour les professionnels concernés.
À l'heure où la valeur d'un diplôme est mesurée à sa capacité à donner accès au marché du travail, quelle est la place du doctorat, diplôme le plus élevé de l'université? Cet ouvrage propose d'y répondre de trois façons. D'abord dans une perspective historique, en observant la permanence des rites, leur symbolique et la façon dont elles définissent, au-delà du doctorat, le statut même de l'université dans la société française. D'un point de vue épistémologique cette fois, sont ensuite mis en évidence les processus différenciés de recherche au cours de la thèse, selon que l'on est un professionnel ou un étudiant sans souci direct de professionnalisation. Enfin l'étude des enjeux, souvent implicites, de la soutenance et de son rapport final montre que l'aspect professionnel y est largement ignoré.À travers ces pages passe la conviction que le doctorat doit être reconnu, certes comme diplôme universitaire, mais aussi et surtout comme producteur de compétences sociales et professionnelles de grande valeur.
Tensions et perspectives dans des métiers de l'interaction humaine
Quels sont les enjeux et dilemmes induits par l'entrée de logiques universitaires dans les formations professionnelles des métiers de service adressés à autrui? C'est la question centrale à laquelle répondent les auteurs de cet ouvrage à partir de leur domaine professionnel: enseignement du secondaire et du supérieur, travail social et soins infirmiers.Les différentes contributions mettent en évidence les complémentarités et les tensions liées à l'universitarisation de formations professionnelles et à la professionnalisation des contenus et stratégies de formation universitaires. Dans un contexte récent de réformes des formations à ces métiers, cet ouvrage, qui s'adresse aux chercheurs, formateurs et professionnels, ambitionne d'ouvrir de nouveaux espaces de dialogue entre logiques universitaire et professionnelle.Au total, c'est l'articulation entre visées de recherche et de formation, entre savoirs et savoirs d'action qui est ici interrogée pour relever le défi de la conception d'une " formation professionnelle supérieure ".
Cet ouvrage constitue une œuvre originale bâtie autour d'un concept nouveau, la " rhétorique de l'implicite ", analysé depuis plusieurs exemples de pratiques, qui permettent d'en montrer la pertinence pour comprendre les logiques à l 'œuvre dans une période caractérisée par un impératif de changement rapide et de repositionnement important des divers acteurs dans les milieux professionnels de l 'éducation et en entreprise. Il permet ainsi de procéder à une interprétation des écarts entre les intentions affichées dans les discours et les modalités de mise en œuvre de dispositifs de formation et de travail dans le cadre d'injonctions au changement et de situations de réformes.Le concept permet de mieux comprendre les logiques actuelles imposées ou suggérées aux acteurs: démarche d'évaluation par compétences, professionnalisation, mise en visibilité du travail par exemple.La force de l 'ouvrage réside dans la posture critique très affirmée, qui éclaire d'un jour nouveau les travaux sur l 'analyse de l 'activité, les processus de professionnalisation, de formation et de développement professionnel.
D'évidence les travaux sur la professionnalisation en formation sont assez éclatés, à la fois à cause de leur ancrage disciplinaire (sociologie, éducation et formation, analyse du travail, etc.) et de leur origine géographique (États-Unis, Angleterre, Suisse, Belgique, France, Australie, etc.) L'ambition de cet ouvrage est précisément de réunir pour la première fois une sélection des textes les plus importants et les plus significatifs, qu'ils soient français ou étrangers, l'étude de la professionnalisation en formation ne pouvant se passer ni de la connaissance des enjeux liés aux évolutions du travail, ni de celle d'environnements plus large. Ce recueil se veut utile, à la fois scientifiquement (il permet de disposer, dans un même volume, de repères théoriques pour comprendre la recherche actuelle) et socialement (il donne des éléments pour penser les pratiques professionnelles).