Largement étudiée depuis les débuts de son processus de scolarisation, l'éducation physique et sportive scolaire (EPS) demeure paradoxalement assez mal connue lors de deux moments pourtant essentiels de son histoire: celui qui réunit Front populaire, France de Vichy et débuts de la Quatrième République (années 1930-1950) et une période plus immédiate (le court XXIe siècle). Les contributions ici réunies revisitent chacune de ces périodes en mettant en évidence les défis auxquels les acteurs de la discipline se sont trouvés confrontés, en lien avec les enjeux et débats de l'institution scolaire.
En 1946, l'Organisation mondiale de la santé a défini la santé comme " un état de bien-être physique, mental et social ". Dans cette acception globalisante, la notion dépasse le seul champ d'expertise des médecins et s'élargit à de vastes et multiples terrains de compétences. L'économie sociale et solidaire est ainsi directement concernée par la bonne santé de tous, producteurs et consommateurs, y compris dans l'industrie du soin. Étroitement liée aux déterminants sociaux (conditions de vie, environnement des populations, organisation de l'offre de soins), la santé globale s'envisage à partir des dynamiques sociales d'entraide et de solidarité, issues de la participation des acteurs et habitants des territoires.Il apparaît pourtant que, en dépit des dispositifs de soins existants, la santé, en France, reste hors de portée pour de larges fractions de la population. Comment être en bonne santé quand on est chômeur, sans domicile, sans papier, parent isolé ou encore mineur non accompagné? À la fois individuelle et collective, la santé globale appelle des réponses politiques qui prennent acte de nos dépendances et interdépendances. C'est l'une des clés de cet ouvrage qui ouvre la voie de la resocialisation de la santé, commun sociétal irréductible.
On croyait la métaphysique dépassée, voire morte ? Claudine Tiercelin n'a pour sa part jamais cessé d'en défendre la possibilité en construisant une métaphysique scientifique réaliste, héritière du pragmatisme américain et de la tradition rationaliste française.Elle démontre que cette entreprise demeure même indispensable pour pouvoir parler de " vérité " et de " raisons ". La métaphysique doit néanmoins, aujourd'hui, relever de nouveaux défis : ne pas sombrer dans les excès du modalisme, se garder du risque scientiste et éviter les intrusions de la théologie.Vaste programme, donc, que de rendre à la métaphysique à la fois sa légitimité et ses armes, tout en nous invitant à puiser dans la philosophie des forces pour continuer de respirer.
Quelles sont les formes d'engagement dans la pratique ethnographique? Une vingtaine d'ethnographes de différentes sciences sociales et générations présentent leurs expériences. Des régimes d'engagement sont ainsi discutés, à l'échelle d'un terrain, d'une carrière ou d'un apprentissage universitaire. Un accès original aux coulisses de la recherche en France comme ailleurs dans le monde, et aux rapports d'altérité qui se construisent en enquête. Vivre pleinement son ethnographie conduit souvent à s'adapter aux contextes étudiés, à s'impliquer dans la cité, parfois à militer, tout en interrogeant sa propre biographie et sa responsabilité éthique.
La fin de l'Ancien Régime voit disparaître les privilèges attachés à l'exercice d'un pouvoir puissamment hiérarchisé, ce qui laisse à penser que le fait politique se déploie alors selon des modalités plus transparentes et horizontales. Pour autant, l'imaginaire d'un pouvoir opaque, usant de cabinets dérobés et d'espaces interdits demeure, et les contre-pouvoirs mobilisent tout autant sociétés secrètes, mots de passe, masques et rendez-vous cachés. Par-delà les soubresauts politiques, de la Révolution à la Restauration, de la Monarchie à l'Empire et à la République, le pouvoir tend à s'enraciner dans le secret, dans des confidences, mais aussi, au sens le plus concret du terme, dans des espaces confidentiels où s'exerce une autre forme d'autorité. Les chapitres de ce volume mettent au jour les lieux secrets de célèbres fictions de Rousseau, Balzac ou Zola, des récits de voyage et des pièces de théâtre comme autant de lieux politiques, c'est-à-dire où se décide, s'exerce ou échoue l'action politique.
La revue Entre-temps a pour ambition d'explorer et de partager dans un format numérique les nouvelles expériences et écritures de l'histoire. Hébergée depuis 2018 par le Collège de France et animée par de jeunes chercheuses et chercheurs dans le cadre de la chaire de Patrick Boucheron, elle passe chaque semaine en revue, par des textes, des podcasts et des vidéos, les exigences et les questionnements d'une histoire engagée et savante qui ne cherche pas seulement à diffuser plus largement ses savoirs, mais aussi à les mettre à l'épreuve de publics divers, témoignant de la variété et de la créativité des mises en présence du passé historique, notamment par les arts. En ce sens, Entre-temps est bien une revue d'histoire publique, qui s'inscrit dans la mission du Collège de France de faire savoir, c'est-à-dire de mettre la science devant la société.Cet ouvrage présente une anthologie de textes issus de cette revue : suivant les grandes rubriques qui en organisent les contenus (" Façonner ", " Créer ", " Transmettre " et " Exhumer ") et donnant un aperçu des grandes séries qui l'animent, il permet de prendre la mesure des expériences narratives, visuelles et performatives qu'elle a suscitées. Car si Internet est sa propre archive, la forme du livre demeure aujourd'hui le principal vecteur du débat public. Voilà pourquoi cet ouvrage, donnant forme à une archive numérique du contemporain, entend contribuer à une discussion plus large sur ce que peut l'histoire publique aujourd'hui.
The book offers a detailed analysis of the pluriverse of an Indigenous community in the south-eastern Himalayas. It is a rare deep-dive ethnography of the Mútunci community – more commonly called by their exonym Lepcha – and the ontologies and strategies activated in ritualised struggles to reduce marginality and ensure a good life.
JOSEPH, c'est l'histoire qu'un jeune homme nous chuchote à l'oreille, comme une confidence sur sa vie d'avant... avant de devenir Joseph.À première vue, une enfance comme tant d'autres, entre les parents, les loisirs, l'école et les copains.Et pourtant cette sensation étrange, tenace, que quelque chose cloche.Lorsqu'il se regarde dans le miroir, l'enfant a besoin de se répéter à lui-même, pour s'en convaincre: moi, c'est Lou, moi c'est Lou, moi c'est Lou.Ce roman graphique est né de la rencontre de son autrice avec un tout jeune adulte, Joseph (prénom d'emprunt), qui va lui servir de modèle pour composer ce récit, entre témoignage vécu et fiction.Un livre qui porte sur la transidentité un regard sensible, avec des mots d'une simplicité choisie, et des images à la gouache, délicates mais néanmoins émotionnellement puissantes.JOSEPH nous propose de nous glisser dans le ressenti de celui qui se découvre différent. La vraie inclusion, dit l'autrice, c'est celle-ci, la plus élémentaire: la faculté de se mettre à la place d'autrui, sans jugement préalable, avec bienveillance et respect. Et qui sait, au terme du voyage, peut-être le lecteur s'en trouvera-t-il lui-même changé.
En lien avec l'étalement des villes, l'artificialisation des sols est devenue un phénomène d'envergure planétaire, sujet d'inquiétude à l'heure de l'érosion de la biodiversité. Après avoir tenté d'en mesurer l'ampleur, cet ouvrage reviendra sur ses multiples conséquences. En quoi constitue-t-il un problème majeur et à quoi la lutte contre l'artificialisation sert-elle précisément? Quelles réponses sont apportées pour réduire l'artificialisation, notamment en Europe et en France où la loi sur le " Zéro artificialisation nette " suscite de vifs débats et réinterroge nos modèles de développement et d'aménagement du territoire.
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