Inscrite dans le temps long de l'histoire, la notion de beauté serait intimidante, aliénante, parfaitement relative, voire poussiéreuse. À quoi bon, pourquoi donc parler – encore – de "beauté"? L'hypothèse que nous soutenons réaffirme à l'inverse les enjeux d'universalité, d'humanisme, de plaisirs et d'émotions qui sont spécifiques à la beauté. Nous pensons possible, et même nécessaire, de retrouver dans celle-ci une vitalité, une valeur, un pouvoir de transformation et d'orientation capables de nous interroger sur la manière de nous confronter aux enjeux d'aujourd'hui; car, loin d'être mortifère, la beauté peut être, selon nous, l'opérateur d'un futur commun, d'un monde habitable.
Monika Wagner propose ici une première étude complète des matériaux dans l'art du XXe siècle, en s'attachant à leur mise en œuvre et à leur signification. À travers des œuvres particulièrement exemplaires, elle prend en compte les matériaux traditionnels, mais aussi ceux qui ont été nouvellement développés ou qui sont étrangers à l'art pour les replacer, au-delà des mythologies personnelles des différents artistes, dans le contexte de leurs utilisations et de leurs attributions ordinaires. La reconstruction critique de leur signification ouvre ainsi un nouvel accès à la compréhension de l'art moderne. Les matériaux convoqués et étudiés sont au cœur de l'art du XXe siècle, à commencer par la couleur en peinture, en passant par les objets de tous les jours ou provenant de la nature, jusqu'aux matières les moins palpables comme l'air ou la lumière. Les exemples que Monika Wagner a choisi d'élucider révèlent ce que nous disent ces matériaux dans la conjonction de leurs utilisations au cours de l'histoire et de leurs assignations sociales ou de sexe. De nombreuses illustrations complètent en les éclairant les analyses des œuvres étudiées.Monika Wagner (1944) est professeure émérite d'histoire de l'art à l'université de Hambourg. Ses recherches portent sur la peinture des XVIIIe-XXe siècles, l'histoire et la théorie de la perception, l'aménagement des espaces publics et, en particulier, la sémantique des matériaux de l'art. Son livre Das Material der Kunst. Eine andere Geschichte der Moderne (Munich, Beck, 2001) a fait date; le présent ouvrage en offre la première traduction française.
À l'avant-garde de la création artistique, le monde du spectacle vivant contemporain fascine mais reste souvent méconnu.Conjuguant enquêtes systématiques et études de cas plus spécifiques, ce livre synthétise cinq années de recherche collective par une équipe de sociologues au coeur des arts vivants. Dans cet ouvrage, des données d'une précision rare et des analyses nuancées viennent éclairer les rapports sociaux entre les acteurs et les actrices du monde du spectacle contemporain, depuis les fonctions deprogrammation jusqu'aux métiers techniques en passant par le travail de création des interprètes et des auteur·trices.Écrit dans une langue à la fois accessible et rigoureuse, Les talents en scène intéressera aussi bien le public académique spécialiste des arts et de la culture, que les professionnel·lesdu secteur, et toutes les personnes désirant travailler dans le domaine du spectacle, ou quiconque souhaite mieux comprendre les fonctionnements de ces mondes sociaux.
Longtemps considéré comme le péché capital des sciences historiques, l'anachronisme fait pourtant partie, souvent inconsciemment, des pratiques de l'histoire de l'art, notamment à travers l'usage courant de notions forgées au xixe siècle en Europe. Cependant, il peut aussi être pensé comme un outil méthodologique permettant de construire d'autres histoires de l'art, faisant naître de nouvelles questions, de nouveaux objets, de nouvelles muséographies. Les auteurs et les autrices de ce numéro font le point sur ces différents recours scientifiques et artistiques à l'anachronisme, des plus poétiques aux plus politiques.
Le cinéma parlant contre le théâtre (Lyon, 1929-1939)
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 11.5px Helvetica; color: #ffffff}" Le théâtre est mort! " L'idée que l'arrivée du cinéma parlant, à la fin des années1920, signerait la mort du théâtre est largement partagée dans la presse de l'époque,qui parle de " détournement " du public et de " défection " des auteurs dramatiqueset des acteurs qui se tourneraient alors résolument vers le septième art. Pourtantaucune véritable étude chiffrée n'a été conduite pour vérifier l'exactitude de cetteassertion. Par le biais d'une étude locale, cet ouvrage propose une relecture desrapports entre le cinéma et le théâtre à Lyon lors de la généralisation du parlant.Contrairement aux idées reçues, si les théâtres lyonnais connaissent des difficultésdans les années 1930, la concurrence du film parlant n'en est pas la cause principale.
Au carrefour du Proche-Orient et de la Méditerranée orientale, le Levant a été de tout temps zone de contacts entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Les enjeux de l'archéologie dans cette région invitent à souligner les apports de l'approche pluridisciplinaire à la connaissance et à la préservation du patrimoine, du Néolithique à la fin du Moyen Â
Le dossier du numéro 53-54 de la revue Décadrages. Cinéma, à travers champs se penche sur la problématique de l'inachèvement. Cette notion complexe regroupant des objets demeurés " ouverts " appelle en elle-même une grande ouverture théorique et un constant effort de définition. Films partiellement tournés et abandonnés pendant le tournage, projets demeurés à l'état de scénarios, de notes d'intention ou de continuités dialoguées, séries interrompues en cours de production ou encore univers diégétiques représentés de manière partielle constituent autant de cas de figure possibles, qui appellent chacun leur définition du concept. Les études de cas réunies ici reflètent cette diversité, avec le commentaire d'œuvres inachevées de cinéastes comme Raúl Ruiz, Hollis Frampton, Federico Fellini, Mirentxu Loyarte et Michel Soutter, mais aussi une ouverture à d'autres médias comme le jeu vidéo, la télévision et la littérature.
Des " nouveaux territoires de l'art " aux tiers-lieux culturels, vingt ans après
Vingt ans après avoir exploré les friches culturelles et les "nouveaux territoires de l'art", Culture & Musées consacre son nouveau numéro aux tiers-lieux culturels, ces espaces hybrides à mi-chemin entre lieu de création artistique, lieu de vie et espace citoyen.Portés par des collectifs d'artistes, des habitants ou des associations, les tiers-lieux culturels se distinguent par leur souplesse, leur fonctionnement collaboratif et leur ancrage territorial. Loin des institutions traditionnelles, ils expérimentent de nouvelles formes de création et de médiation, en lien avec les enjeux de transition écologique, de lien social et d'accès à la culture pour tous.Ce numéro interroge les promesses, mais aussi les limites de ces lieux parfois institutionnalisés ou récupérés par des logiques de marketing territorial. Il pose une question essentielle: les tiers-lieux culturels peuvent-ils renouveler durablement les manières de vivre, de créer et de partager la culture aujourd'hui?
Un voyage au cœur de l'iconographie médiévaleLe catalogue Le Concert des Anges accompagne une exposition dédiée aux anges musiciens, ces figures mystérieuses et omniprésentes dans l'art chrétien du XIV? au XVI? siècle. À travers des textes accessibles et des illustrations riches, il révèle la signification profonde de ces représentations, où la musique devient un langage sacré entre le ciel et la terre.Une approche pluridisciplinaire Le catalogue rassemble les contributions d'historiens de l'art, de musicologues et d'archéo-luthiers pour décrypter:Les sources doctrinales: comment la philosophie néoplatonicienne, la théologie médiévale et les écrits d'auteurs comme Augustin ou Boèce ont façonné l'image des anges comme musiciens célestes, gardiens de l'ordre cosmique.Les œuvres emblématiques: des sculptures de la cathédrale de Strasbourg aux fresques de Saint-Bonnet-le-Château, en passant par les manuscrits enluminés conservés à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.La reconstitution des instruments: grâce à l'archéo-lutherie, des instruments disparus, comme la guiterne, le psaltérion ou le rebec, renaissent à travers des études approfondies et des restitutions sonores.Les enjeux symboliques: les anges musiciens ne sont pas de simples ornements, mais des intercesseurs, des guides pour l'âme et des témoins de la quête d'harmonie dans un monde marqué par le péché.Un patrimoine à redécouvrir Illustré par des photographies d'œuvres majeures, le catalogue met en lumière des trésors souvent méconnus, comme les peintures murales de l'ancienne droguerie du Serpent à Strasbourg ou les plafonds peints de Souvigny et du Mans. Il offre aussi un éclairage sur les techniques de reconstitution d'instruments médiévaux, alliant savoir-faire artisanal et technologies modernes (numérisation 3D, modélisation acoustique).Un dialogue entre art, théologie et musique En croisant les regards, ce catalogue permet de comprendre comment les anges musiciens ont inspiré les artistes, les commanditaires et les fidèles, tout en redonnant une voix à ces figures silencieuses depuis des siècles. Une invitation à voir – et à entendre – le Moyen Âge sous un jour nouveau.
Cet ouvrage apporte une contribution inédite sur les relations intertextuelles que des films construisent avec des films antérieurs sous la forme de citations, références, allusions, imitations, transformations, reprises, remakes… Avec les outils de la poétique littéraire et de l'histoire de l'art, il propose une première typologie de ces relations " interfilmiques ", utile aux étudiants et cinéphiles pour nommer la circulation des formes et des récits entre les oeuvres cinématographiques. Articulant la théorie avec de nombreuses analyses de films de toutes époques, l'ouvrage vise à montrer comment ces relations interfilmiques tissées avec les oeuvres cinématographiques du passé construisent une mémoire de cinéma et rendent lisible une évolution du rapport à l'histoire du 7e art dans les films eux-mêmes.
La réappropriation des images dans l'art et les médias contemporains
À l'heure où les images se répandent dans un flux continu, saturant nos écrans, nos champs de vision, nos horizons, les pratiques de création consistant à se réapproprier le répertoire visuel déjà produit traversent les arts et les médias.Ce volume questionne les modalités de ces reprises, les retours d'images qui gagnent un statut de référence, les défis portés à la propriété artistique, les processus de transformation et de recontextualisation opérés dans des registres variés – ludique, critique, engagé… Des mèmes internet aux reenactments, en passant par les tableaux vivants et les réemplois artistiques et cinématographiques d'images d'autrui, ce numéro confronte les démarches de réappropriation pour mieux en cerner les contours, les limites et les potentiels créatifs.
L'ouvrage restitue les résultats d'une enquête collective menée pendant deux ans sur le festival Off d'Avignon, terrain particulièrement éclairant pour penser et questionner les rapports à l'art et à la création aujourd'hui.Fruit d'une enquête collective de deux ans, l'ouvrage explore le festival Off d'Avignon, historique pendant protestataire du festival In ; terrain particulièrement éclairant pour penser et questionner les rapports à l'art et à la création aujourd'hui, ainsi que les mutations qui traversent la filière du spectacle vivant dans un contexte post crise sanitaire et à l'heure des transitions environnementale, économique, numérique et sociale.