Les années 1960 constituent une période clé dans l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Au-delà de la notion de monument historique, héritée du xixe siècle, des expériences et réflexions dessinent les contours de la réhabilitation des quartiers anciens, à l’initiative, notamment, du Conseil de l’Europe. La portée de ces initiatives, qui conduiront à un changement d’attitude radical à l’égard de ces quartiers passant du statut de taudis à celui de modèle, s’étend rapidement au-delà du Vieux Continent, notamment par le biais du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), fondé en 1965. Le Belge Raymond M. Lemaire (1921–1997) est un acteur important de cet épisode. Après des débuts consacrés à la récupération des oeuvres d’art pillées lors de la seconde guerre mondiale puis à la restauration monumentale, sa carrière prend un tournant international lorsqu’il participe au congrès de Venise (1964) et devient, l’année suivante, le premier Secrétaire général de l’ICOMOS. À ce titre, il participe aux débats initiés par le Conseil de l’Europe tout en menant plusieurs opérations de réhabilitation en Belgique, notamment à Louvain, Bruxelles et Bruges. Basé sur une importante recherche en archives, en particulier au sein du fonds légué par Raymond Lemaire à la KULeuven, ce livre aborde cet épisode de l’intérieur. Loin d’une posture hagiographique, il met en lumière la complexité des processus et les multiples acteurs impliqués dans la formulation de principes internationaux comme dans la concrétisation de projets de terrain. L’ouvrage est composé de deux parties complémentaires. La première retrace, en parallèle, le parcours de Raymond Lemaire de l’archéologie à l’urbanisme, et l’émergence de la conservation intégrée; la seconde s’attache à trois études de cas bruxelloises dans une perspective micro-historique. Tout en éclairant un moment peu étudié de l’histoire de la conservation urbaine et en offrant une première biographie de Raymond M. Lemaire, cet ouvrage veut également susciter la réflexion sur la construction et l’usage des principes et doctrines dans le champ du patrimoine.

La Seine-Maritime regorge de paysages variés, parmi lesquels, entre Seine et mer, le pays de Caux s'étend sur un plateau. Ses plaines agricoles juxtaposent les parcelles labourables et les champs cultivés ouverts sont associés à des ilots cachés derrière des rideaux d’arbres alignés, les clos-masures.Les contributions présentent ici cette structure propre au paysage cauchois, sous des angles différents, historiques, architecturaux, paysagers et artistiques. Il témoigne ainsi de son originalité et soulève les problématiques de conservation et leurs enjeux. Le département de la Seine-Maritime travaille à la reconnaissance de ce paysage avec l’objectif d’une inscription des clos-masures sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et cet ouvrage fera découvrir ou redécouvrir un paysage normand, entre tradition et modernité.

En 2022, Maria Casarès aurait eu cent ans. Au-delà des commémorations, cet ouvrage montre une mémoire et une actualité vivantes, portées par une institution unique. Les responsables de La Maison Maria Casarès, Johanna Silberstein et Matthieu Roy, en retracent l'originalité, entre lieu de mémoire, espace de création et moments de partage.

Pour les domaines des Sciences de l'Information et de la Communication, des Sciences Humaines et Sociales ou pour l'Informatique... les enjeux et défis que soulèvent les patrimoines matériel et immatériel sont nombreux, évolutifs et convergent vers des problématiques très souvent multidisciplinaires. L'ère numérique apporte son lot de défis et le patrimoine prend une autre dimension, que ce soit des données nativement numériques ou numérisées, les données culturelles et patrimoniales constituent un enjeu majeur pour la société du numérique. Cet ouvrage regroupe une sélection de communications issues de la 7ème édition du colloque "HyperHeritage International Symposium".

Des collections coloniales sont-elles conservées dans les réserves des musées suisses?L'étude de la provenance de fonds anciens d'ethnographie et d’histoire naturelle, conservées dans les institutions patrimoniales suisses et collectées dès le XVIIe siècle, met en évidence que ces derniers ont pour la plupart été rassemblés en contextes coloniaux.La particularité géopolitique du pays a souvent engendré l’éviction de ces ensembles des études portant sur ceux d’origine impériale, royale ou princière en Europe. Ce livre critique, issu de l’étude matérielle d’objets et de spécimens naturels croisée à celle d’archives et d’images, pour l’essentiel inédites, est la première du genre pour ce territoire et à cette époque. Il apporte alors des éléments nouveaux sur l’histoire des collections non-européennes à l’échelle de la Suisse. Il inscrit aussi cette histoire dans les questionnements actuels sur l’avenir de ces artificialia et de ces naturalia: restitution, co-documentation et co-responsabilité.

Cet ouvrage compile 10 ans de contributions parues sur le carnet Com'en Histoire, par des chercheurs et des professionnels. Le patrimoine est ici considéré à la croisée des approches historiennes et communicationnelles, créant un dialogue autour des questions de narration de l’histoire, de reconstitution historique et de médiations muséales.

Lié aux 25 ans de l'inscription du centre d’Avignon au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’ouvrage étudie les rapports qu’entretiennent les habitants dans leurs pratiques ordinaires à partir d’études de cas. Les contributions s’interrogent sur ce que signifie habiter le patrimoine urbain, de la typologie des lieux aux statuts des résidents.

Le terme HyperHeritage recouvre tout environnement hybride du patrimoine culturel (enrichi d'informations numériques) qui permet d'explorer de nouvelles facettes relatives à la perception et à la pratique de l'information culturelle. Le développement massif et l'utilisation impressionnante des TIC (technologies de l'information et de la communication) et des dispositifs immersifs (réalités augmentées et virtuelles) ont permis d'explorer de nouvelles formes de communication entre l'humain etl'information patrimoniale et culturelle. Les TIC ont mis au point de nouveaux moyens, souvent indépendants de l'espace et du temps, pour atteindre et traiter l'information et les dispositifs du patrimoine culturel interconnecté.Les nouveaux protocoles de communication «médiatisés» entre humains, invitent les designers d'information à reconsidérer l'environnement informationnel du patrimoine culturel. Cependant, il est important de noter que l'idée de "HyperHeritage" ne vise pas à interroger les Institutions Culturelles Traditionnelles; elle suggère d'autres façons de percevoir et de traiter l'évolution de l'Information Culturelle et Patrimoniale dans des espaces illimités et fortement interconnectés.En juin 2016, lors de la dernière conférence, l'UNESCO a réaffirmé l'importance du patrimoine, matériel et immatériel pour la préservation et la promotion de la culture,et comme moteur du développement durable.Par ailleurs, nous assistons de plus en plus à une volonté de la part de chercheurs, d'acteurs sociaux, mais aussi de passionnés, de concevoir la transmission du patrimoine. Ce phénomène inhérent au maintien et au développement d'une culture, est constitué de plusieurs temporalités et mêle d'une part « le patrimoine perçu » et « le patrimoine vécu » , mais interpelle aussi l'identité, la mémoire, le rêve, l'imaginaire, la créativité, l'émotion, etc.Le cinquième sans toutefois s'y limiter, sur la conception du patrimoine et de l'expérience à l'ère numérique.Cet ouvrage regroupe une sélection d'articles présentés lors de la 5ème édition du symposium international sur l'hyperhéritage (HIS.5) qui s'est déroulé à l'université de Constantine - 3, le 13, 14 et 15 mai 2018, consacré sans toutefois s'y limiter, à la conception du patrimoine et à la notion de l'expérience à l'ère numérique.

Amoureux de la nature et de sa région, La Gruyère, Fabrice Savary aime s'aventurer hors des chemins battus. Sa patience, sa grande faculté de se fondre totalement dans le paysage qui l’entoure, son immense respect pour la vie sauvage lui permettent de rester des heures caché pour capter la meilleure lumière ou encore la meilleure prise de vue.Fabrice Savary nous offre à travers son ouvrage sa passion pour La Gruyère, son château, son patrimoine alpestre, ses montagnes dont les mythiques Gastlosen, sa nature brute et la richesse de sa faune locale.

Une guerre intestine divise la société à l'aube du règne de Louis XIV. Sous la régence d’Anne d’Autriche, des bourgeois ont investi massivement l’administration de l’État et la gestion des finances royales. Déjà en germe au xvie siècle, l’apparition de cette nouvelle classe de dirigeants suscite une hostilité marquée de la part de la noblesse mais aussi de la population qui souffre du poids croissant de l’impôt.C’est au coeur de ces années marquées par de vives tensions que naît sur l’île Saint-Louis un des plus beaux hôtels parisiens, l’hôtel de Lauzun, construit entre 1656 et 1660 par un financier dont le parcours de « parvenus » est emblématique. Charles Gruyn a fait carrière au service de la couronne et devient la cible de critiques acerbes, soulignant ses origines modestes et son enrichissement jugé frauduleux. Les jugements de ses contemporains marquent encore aujourd’hui son historiographie ainsi que celle de l’hôtel qu’il a fait construire sur les quais de la Seine.Il en va de même des propriétaires qui ont occupé l’hôtel après la famille Gruyn: le comte de Lauzun, favori déchu de Louis XIV, et le couple Richelieu-Mazarin, formé par les descendants des deux cardinaux-ministres, dont le destin fut marqué par des conflits familiaux qui menèrent à sa mise à l’écart de la cour.Au xviie siècle, l’histoire de l’hôtel de Lauzun est ainsi marquée par la présence de parias qui évoluent dans un cadre somptueux, l’architecture et le décor intérieur (réalisé par Michel Dorigny, élève de Simon Vouet) comptant parmi les plus belles créations de l’époque.L’hôtel se démarque-t-il des constructions de son temps? Quel rôle a joué le statut social du commanditaire et des propriétaires successifs dans sa conception et sa préservation? De quelle manière ont-ils occupé les lieux? L’histoire de l’art et l’histoire sociale, politique et financière sont mises à contribution pour apporter des éléments de réponse.

À l'aide de son drône, le photographe Jérôme Vermot nous fait découvrir des lieux insolites du canton de Neuchâtel. En prenant de la hauteur, le paysage familier se transforme en tableau graphique ou en jeu de lumière nous offrant ainsi une nouvelle perspective de la région.

Voici un livre original et attendu sur l'histoire des lieux, des hommes et des produits du vignoble de Cahors et plus largement du Quercy. Original parce qu'il recueille des publications qui pour certaines étaient déjà parues, mais restaient peu accessibles à tout un chacun, et qui pour d’autres sont inédites, apportant de la fraîcheur à ce bouquet d’histoires millésimées. Attendu parce que les historiens, même locaux, ont trop longtemps boudé ce vignoble du Haut-Pays. Il était temps, au-delà des légendes, de mettre en lumière un passé riche et fluctuant de labeur, de goûts, de relations avec le voisin bordelais, complexes, et avec le Chili, l’Argentine, l’Ukraine ou encore la Russie, dépaysantes assurément, et méconnues.