Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.
Transmettre le capital culturel aujourd'hui : quel héritage de la notion d'osmose ?
Ce dossier interroge les modalités de transmission du capital culturel, dans les familles les plus dotées en ressources culturelles, à la lumière de l'hypothèse de transmission osmotique, formulée la première fois par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dans Les héritiers. Cette notion, proposée comme hypothèse, venait donner du sens aux corrélations entre héritage culturel et réussite scolaire. Le dossier vise à la mettre sur le métier, empiriquement, à la lumière des modalités actuelles de transmission du capital culturel, pour en mesurer son héritage soixante ans après.Les articles de ce dossier mobilisent des enquêtes sur les pratiques concrètes qui révèlent ce travail de transmission du capital culturel par des agents de socialisation familiaux ou " délégués " par la famille (dans des institutions culturelles notamment). Ils montrent l'action systématique, régulière et continue exercée par ces agents pour permettre aux enfants d'incorporer des savoirs culturels (langagiers, artistiques, etc.) fortement valorisés.Les contributions réunies étudient toutes un angle par lequel s'exercent au quotidien ces actions et montrent qu'elles n'ont rien d'une imprégnation spontanée de manières de voir, de sentir et de parler socialement valorisées: reprendre systématiquement et inlassablement les fautes de langage commises spontanément par les enfants, enrichir et augmenter le travail scolaire dans un cadre domestique pour améliorer les performances, transmettre les rudiments nécessaires à l'apprentissage de la lecture ou encore s'approprier les œuvres muséales grâce à un dispositif extrascolaire d'initiation sont autant d'expressions d'un travail peu visible de l'extérieur, mais réel, d'inculcation. Pour autant, s'observent également des pratiques d'invisibilisation de ce travail de transmission, renforcées par les nouvelles conceptions de l'enfance, et propices à donner l'apparence d'une imprégnation par osmose.
Ce dossier vise le développement de connaissances didactiques sur un problème professionnel des enseignants d'histoire, et il ambitionne d'apporter une contribution au développement du champ des recherches en didactiques disciplinaires. Il prend pour objet le concept de contextualisation en tant que processus essentiel de la démarche disciplinaire en histoire, tant pour les historiens que pour les enseignants. Ce concept est didactiquement intéressant à deux titres: si la contextualisation est au cœur des discours et des pratiques enseignantes et savantes en histoire, elle l'est dans des acceptions différentes voire opposées; la contextualisation constitue, par ailleurs, un outil d'analyse emblématique de la spécificité du champ des recherches en didactique de l'histoire parce qu'elle rend raison des liens entre discipline scolaire et discipline scientifique, entre production et apprentissage de savoirs historiques. Les trois premiers articles du dossier portent sur les notions de contexte et de contextualisation, du côté de la philosophie du langage et des historiens (dans leurs pratiques de recherche, et dans leurs textes). Les trois autres articles présentent et analysent des expérimentations en classe inscrites dans des cadres théoriques et des choix pratiques variés. Ils mettent en lumière des conditions à la conception et la mise en œuvre de dispositifs d'enseignement propres à développer chez les élèves des compétences critiques proprement disciplinaires.
Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.
Les enseignant·es en tant que groupe professionnel font l'objet d'une attention soutenue tant scientifique que politique et médiatique dans la société française. Parmi les discours à leur égard, celui d'une " crise des vocations " fait florès depuis (au moins) une vingtaine d'années et justifie toute une série de réformes qui sont paradoxalement peut-être davantage la cause que le remède au problème public ainsi construit. Ce dossier propose ainsi de s'arrêter sur cette notion d'engagement ou désengagement enseignant en distinguant les différentes dimensions en jeu – professionnelle, militante, mais aussi familiale et politique –, tout en articulant les échelles individuelle et collective. Dans une perspective socio-historique, ce dossier propose ainsi d'analyser sous différents angles l'évolution des rapports au métier des enseignant·es au regard des transformations sociales et institutionnelles auxquelles elles et ils font face. Les contributions qu'il réunit abordent ainsi respectivement la question de la reconnaissance et de la procéduralisation dont elle fait l'objet de la part de l'administration, les expérimentations pédagogiques et leur récupération managériale à partir d'une étude de cas, la valorisation inégale et confuse des engagements professionnels de la part de l'Éducation nationale ou encore les épreuves occasionnées par les injonctions contradictoires de cette dernière au moment de l'entrée dans le métier.
Justice, éducation, démocratie : recherches sur les " droits pédagogiques " d'après Basil Bernstein
Ce dossier s'attache à poursuivre la construction du modèle des " droits pédagogiques " esquissé par le sociologue britannique Basil Bernstein. L'heuristique du modèle tient au fait que celui-ci, tout en défendant une conception tridimensionnelle de la justice en matière d'éducation, intègre à cette dernière un axe central de réflexion sur les conditions de possibilité du développement culturel, individuel et collectif, des pouvoirs d'agir et de penser (le développement de la normativité, comme le dossier propose de reformuler le premier des trois droits). De fait, ce questionnement constitue une dimension intrinsèque de la justice ici posée, de manière complémentaire aux deux autres dimensions relatives aux enjeux d'inclusion et donc de " prendre place " (deuxième droit), comme aux possibilités de participation, et donc de " prendre part " (troisième droit), dans les dispositifs, structures et formations sociales. De ce point de vue, le dossier montre comment le modèle des droits pédagogiques permet d'engager le débat avec les plus connues des actuelles théories de la justice qui se réfèrent difficilement aux trois droits (en majorant ou en se concentrant sur l'un d'eux uniquement) dans la lignée des problématiques de la redistribution et de la reconnaissance. Et comment il forme surtout les bases d'un instrument de travail susceptible de renforcer l'analyse empirique des pratiques comme des doxas et des politiques éducatives et de leurs évolutions.
Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.
Déconcentration et territorialisation de l'État en éducation : les nouveaux visages des académies
Ce dossier est le premier à poser la question des changements de régulation à l'œuvre actuellement dans le système français au niveau des académies, ces circonscriptions administratives du ministère de l'Éducation nationale avec à leur tête des autorités étatiques déconcentrées. Alors que ces dernières ne cessent de voir leur prérogatives augmenter, y compris en matière de gestion des enseignants, très peu de travaux à ce jour ont interrogé les changements politiques et institutionnels à l'œuvre à ce niveau. Les académies sont certes des terrains d'enquête pour les chercheurs, mais rarement des objets d'analyse en tant que tels. Et quand ce fut le cas, les premiers travaux ont plutôt conclu à l'absence d'un acteur pro-actif. Telle n'est pas la perspective des articles de ce dossier consacrés par ailleurs à des thématiques diverses: prise en charge de la difficulté scolaire, pilotage par les résultats, gestion des enseignants, scolarisation d'élèves primo-migrants… Chacun selon leur approche théorique, parfois sur la base d'une monographie, plus souvent sur la base de comparaisons interacadémiques, ils montrent comment s'institutionnalise un nouvel espace de régulation très important du système scolaire français. Difficile après la lecture de ce dossier de continuer à faire une analyse des politiques d'éducation qui se bornerait à étudier la mise en œuvre locale d'injonctions nationales, comme si des médiations majeures n'avaient pas lieu au niveau de ces académies.
" Le "métier d'enfant" " 50 ans après : penser l'éducation et la socialisation avec Jean-Claude Chamboredon
Il y a 50 ans, Jean-Claude Chamboredon publiait avec Jean Prévot " Le "métier d'enfant" ", article séminal suivi d'autres publications sur la petite enfance et, au-delà, sur la socialisation selon les âges de la vie.Les articles du dossier mobilisent des concepts, des problématiques et des manières de faire qui s'en inspirent et visent à les actualiser. Ils s'intéressent aux définitions sociales de l'enfance à la crèche ou au début de la scolarité, dans les pratiques socialisatrices des adultes (parents ou enseignants) ainsi qu'aux inégalités sociales dans l'usage des institutions scolaires et l'appropriation des normes pédagogiques et culturelles en vigueur dans ces dernières.Chacun des articles prolonge des aspects esquissés ou négligés dans " Le "métier d'enfant" " et d'autres textes de Chamboredon: les relations entre pairs, les socialisations dans les familles, le rapport à la nature dans l'enfance, la création d'instruments de socialisation, etc.Le dossier comprend en outre un texte inédit de Chamboredon sur la socialisation dans les collèges privés, lorsque l'accès à l'enseignement secondaire a été généralisé. L'auteur y discute les angles morts des théories critiques de l'École inspirées d'Althusser, Bourdieu ou Foucault, en pointant les écueils d'une focalisation sur le contrôle social au détriment des enjeux de transmission.
Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.
Les questions du militantisme et de l'engagement ont tout particulièrement capté l'attention des sociologues du politique et des politistes, mais peu de travaux se consacrent aux formations militantes, aux apprentissages et aux acquisitions inhérentes à l'action militante. Pourtant, pour les organisations, former au militantisme répond à des objectifs fonctionnels cruciaux comme la sélection des militants, la construction d'un cadre d'identification et de légitimation de leur action, l'acquisition de savoir pour les " équiper ". Le militantisme est souvent conçu en soi comme une forme d'école, mais ce qu'il enseigne est très peu perceptible. Au service de l'action, le collectif s'imposerait comme début et comme fin de l'apprentissage et les savoirs militants seraient essentiellement composites et contingents, car inscrits dans des contextes socio-historiques spécifiques.Ce dossier entend saisir dans leur diversité les formes d'apprentissages produits par le militantisme à partir d'une variété d'institutions, de situations et de lieux où se déploient des éducations militantes: des partis politiques, un syndicat, des dispositifs d'engagement des jeunes, des foyers d'étudiantes, les effets d'une pédagogie critique, des mobilisations étudiantes. Il reste encore beaucoup à saisir et à comprendre sur les formations aux militantismes et sur leurs finalités. Ce dossier se veut une invitation à poursuivre les travaux, à diversifier les approches et les perspectives ainsi qu'un encouragement à l'ouverture des sciences de l'éducation à cette thématique jusqu'alors peu explorée par cette discipline.
Depuis 1967, la Revue française de pédagogie constitue au sein de l'espace francophone un lieu privilégié de publication et de discussion scientifique pour la recherche en éducation. Elle aborde ces questions dans une perspective large, ouverte à des approches diversifiées et à plusieurs disciplines de référence: psychologie, sociologie, philosophie, histoire, sciences de l'éducation, etc.Généralement regroupés en ensembles thématiques, les articles donnent accès aux apports les plus récents de la recherche en éducation. Chaque numéro comporte également une note de synthèse qui présente et problématise les acquis, les évolutions et les questions vives de la recherche dans un domaine donné, ouvrant des horizons sur le plan national et international. Enfin, la rubrique des notes critiques apporte aux lecteurs une information et une réflexion sur les principaux ouvrages récemment parus.