La supervision est un ingrédient essentiel de la formation à la relation thérapeutique. L'analyse des interactions entre superviseurs et thérapeutes révèle les enjeux relationnels, émotionnels, d'expertise et de pouvoir, ainsi qu'une véritable mise en abyme de la relation clinique dans la relation de supervision. Les trajectoires de l'affectivité observées montrent les actions de supervision qui conduisent progressivement le thérapeute vers une auto-réflexivité orientée vers sa posture professionnelle. L'ouvrage présente les éléments de la professionnalité du superviseur et ouvre sur les compétences d'interaction des professions dont le cœur des pratiques se situe dans la relation à autrui.
Cet ouvrage lie deux concepts importants en formation d'adultes : le transfert des apprentissages et l'identité professionnelle. Sa force réside dans le fait qu'il combine une approche de la littérature anglophone et francophone couplée avec une recherche internationale.Quel formateur ne s'est pas interrogé sur les effets d'une formation qu'il a organisée ? Les formations continues à destination des adultes sont souvent évaluées juste après celles-ci,sur la base de la satisfaction des participants, mais les outils d'évaluation semblent passer à côté de l'essentiel. Dans notre recherche, nous avons tenté d'aller au-delà de ces constats en nous centrant sur les effets perçus par les participants plusieurs mois après leur retour au travail. Nous avons analysé deux formations impliquant une analyse des pratiques professionnelles. Ces formations étaient organisées en alternance avec des périodes de travail, l'une en Belgique francophone, l'autre au Québec.À partir d'interviews des participants, nous avons dégagé les transferts à long terme perçus par ces derniers, ainsi que des changements identitaires qui les conduisaient à promouvoir d'autres facettes du métier. Sur cette base, nous formulons des propositions de stratégies pour les formateurs et les concepteurs de dispositifs de formation, afin de favoriser chez les professionnels les transferts à long terme et les changements identitaires.L'ouvrage s'adresse ainsi aussi bien aux chercheurs qu'aux professionnels de la formation.
L'ouvrage analyse les processus de recompositions professionnelles pour trois groupes historiques du travail social: assistant de service social, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale. Des imbrications complexes sont mises à jour entre régulations politiques et administratives, logiques managériales au sein des organisations de travail, et parcours biographiques des professionnels, afin de mieux en saisir les enjeux. D'un champ professionnel initialement segmenté, l'ouvrage pose l'hypothèse d'un processus de désegmentation qui fait entrer en tension des logiques identitaires d'un côté, et des logiques hétéronomes de la tutelle et des employeurs principaux, de l'autre.
Professionnalisation et universitarisation en débat
Les auteurs traitent l'évolution des formations au travail social. La première partie envisage la professionnalisation à différents niveaux de qualification et la seconde questionne l'universitarisation des formations dans diverses configurations. L'universitarisation représente notamment une chance de tisser le lien entre savoirs académiques et expériences cliniques, en préservant le sens de l'humain au cœur des pratiques et des formations en travail social. Les contributeurs soulignent l'enjeu d'une politique de "formation professionnelle supérieure", capable d'appréhender les nouvelles questions sociales et de dépasser le clivage écoles du travail social et université.
Face à l'ampleur des transformations climatiques, économiques, sociétales et technologiques en cours et à venir dans les organisations, de nombreux acteurs se mobilisent pour faire évoluer les pratiques liées à la formation. En France, sous l'impulsion de la loi Avenir, une attention particulière est accordée à la formation en situation de travail.Cette façon de former est-elle efficace? Et si oui, à quelles conditions? Comment est-elle mise en œuvre par les acteurs? Et comment les apprenants la vivent-ils?Pour traiter ces questions, l'ouvrage mobilise un cadre théorique articulant une approche francophone et une approche anglophone, et propose un regard renouvelé sur les apprentissages professionnels.Le terrain de l'étude présente également l'intérêt de se situer au sein d'une entreprise qui a déployé à grande échelle la formation en situation de travail (le distributeur d'électricité, Enedis). Plus précisément, les données portent sur la formation en situation de travail de techniciens d'intervention réseau, un métier d'une haute complexité.
Dans un contexte de profondes évolutions du travail enseignant, cet ouvrage en propose les bases d'une approche géographique. Par approche géographique, il faut entendre toute démarche d'étude et de recherche qui prend comme entrée dans l'analyse des évolutions du travail enseignant, ou considère comme une propriété signifiante de celles-ci, les transformations des espaces de travail. De plus en plus souvent, les enseignants travaillent avec d'autres acteurs de l'éducation. Les salles de classe sont de moins en moins des espaces du huis clos et d'un entre soi enseignant-élèves. De nouveaux lieux du travail enseignant apparaissent à la faveur d'évolutions du système scolaire et des politiques éducatives. Ces recompositions spatiales doivent être comprises comme des indices et le reflet d'évolutions du travail enseignant. Elles font partie des enjeux contemporains d'évolution des professionnalités. Telle est l'hypothèse qui fonde cette approche géographique.Entre ouvertures disciplinaires, vers le travail pour la géographie, vers l'espace et le territoire pour les sciences de l'éducation, et multiplicité des terrains d'observation de changements, l'ouvrage procède à l'exploration de certaines des frontières actuelles de l'espace professionnel élargi des enseignants.
L'évaluation de la professionnalisation en formation
Les textes qui composent ce dossier ont pour intention d'étudier la façon dont s'opère l'évaluation de la professionnalisation dans les dispositifs de formation, particulièrement dans le milieu de la formation des enseignants. Le dossier met en évidence les " faces cachées " de cette évaluation. Celles-ci peuvent se situer du côté de l'évaluation institutionnelle telle qu'elle se pratique: ce qu'elle se garde de dévoiler (face occultée) et ce qu'elle peut générer de contre-productif (face noire).À l'inverse, il est possible d'identifier des processus de professionnalisation difficiles à cerner dans un premier temps sans les outils et méthodes de la recherche (face méconnue) ou qui tiennent parfois à ce que l'exercice même d'une évaluation produit à l'insu de ses promoteurs (face inattendue).
L'évolution et le maintien des compétences est une préoccupation forte pour les milieux et les personnes qui ont à penser la continuité des activités de travail. Or cet enjeu, exprimé aussi bien en dehors du travail qu'en son sein, est remodelé par l'actualité politique des réformes sur la formation professionnelle qui réinterrogent les conditions et les modalités de transmission-apprentissage en milieu de travail.Au croisement de recherches en sciences de l'éducation et de la formation, et de l'ergonomie constructive, cet ouvrage apporte un éclairage sur ces enjeux renouvelés et ouvre le débat autour de trois thématiques: celle des conditions de circulation et de partage de l'expérience professionnelle en situation de travail; celle des formats de transmission de l'expérience, d'étayages et d'interactions apprenantes au travail et celle des questions de conception de dispositifs favorisant la transmission professionnelle à travers des ingénieries de formation en situation de travail.Les contributions portent ainsi un regard interdisciplinaire sur la professionnalisation, la considérant comme un processus fortement dépendant de la qualité des articulations entre formation et travail. Le livre intéressera donc au premier chef la communauté scientifique, mais donnera également des repères aux professionnels et aux praticiens de la formation professionnelle.
Cet ouvrage pose un regard sur le travail collectif adressé à autrui en formation, à l'école, à l'hôpital ou sur un terrain de football. Il le caractérise au travers de ses dynamiques et de la pluralité de ses configurations, de sa géographie dans et hors de la classe ou de l'établissement.La présence des partenaires engendre des interactions à différents niveaux qui posent de manière visible et facilement observable la question de l'interdépendance dans le travail. Cet adressage à d'autres métiers ou à d'autres acteurs est parfois indirect (les parents à l'école ou le patient dans le soin, les collègues, la hiérarchie, les autres membres de l'arbitrage, etc.), mais interagit néanmoins avec les modalités d'exercice du métier.Saisir ces interdépendances nécessite une observation des pratiques collaboratives située dans un temps long, ancrée au plus près des professionnels dans une double visée, heuristique et transformative. Le découpage du champ d'observation n'est alors plus seulement aligné sur les périmètres institutionnels, mais sur les interactions entre les métiers et leurs adressages. Ces interactions constituent la vraie originalité de l'ouvrage et en fait son intérêt tant pour les chercheurs que pour les professionnels concernés.