Le nocturne. La nuit éclairée par la musicologie et l'histoire de l'art
Ce volume, pluridisciplinaire, s'intéresse au nocturne en proposant deux axes de réflexion: le premier analyse la nuit comme foyer de l'imagination et de la fantaisie, l'autre s'oriente sur sa "fabrique" en examinant les outils, le langage et les systèmes déployés pour représenter cet univers. L'ouvrage réunit des travaux explorant la polysémie du nocturne dans le répertoire musical savant occidental illustrée par les scènes de sommeil dans l'opéra baroque, le portrait structurel et formel du nocturne pianistique romantique, les déclinaisons de la nuit chez Puccini ou encore chez Messiaen et les métamorphoses des pratiques sociales avec l'arrivée de la "nuit artificielle" dans les salles de concert. Une étude sur les procédés employés par les graveurs anglais pour représenter l'obscurité vient enrichir la thématique. L'ensemble se conclut par une édition moderne de l'Essai sur les transparents publié à Londres en 1807 par Edward Orme, et réédité ici pour la première fois après plus de 200 ans de silence.
Au vu des reproches que Platon adresse au théâtre dans sa République, il peut paraître surprenant de voir à quel point les praticiens contemporains du théâtre s'inspirent de son œuvre. Ce volume présente ces approches et propose des interprétations de l'œuvre platonicienne qui sortent le théâtre de la triste caverne dans laquelle la parabole éponyme semble l'avoir relégué.Provenant d'enseignant·e·s et de chercheur·e·s d'universités et de hautes écoles d'art dramatique, les études analysent d'une part les stratégies performatives et ludiques de l'œuvre de Platon et, de l'autre, les approches de praticiens du théâtre qui l'utilisent pour explorer des modes d'expression scéniques. Il est également question de ce que l'on a tendance à oublier dans une lecture purement académique de Platon: son humour, son ironie et le rôle que jouent le corps, le rire et le jeu – pris très au sérieux – dans ses dialogues. L'ensemble contribue ainsi à la recherche et à la formation dans les domaines des études théâtrales et de la pédagogie. Il est couronné par un entretien avec le metteur en scène et professeur de théâtre russe Anatoli Vassiliev.
S'approprier le français est une aventure: ce volume offre un éclairage ample et pluriel sur les manières de mobiliser l'expérientiel dans son enseignement-apprentissage. Les différentes contributions – théoriques, réflexives et/ou créatives – restituent des expériences aussi bien d'étudiants et d'étudiantes allophones que de spécialistes dont les points de vue sont situés en didactique du français langue étrangère ou dans l'une de ses disciplines contributoires (linguistique, sociolinguistique, études littéraires, musicales et théâtrales, anthropologie).Cette réflexion pluridisciplinaire et chorale sur la notion d'expérience s'offre par ailleurs comme une opportunité de (res)saisir plusieurs autres notions connexes particulièrement importantes dans le contexte éducatif contemporain: l'action, la créativité, la voix, la réflexivité, la sécurité linguistique ou encore la confiance se trouvent au cœur des attentions des protagonistes du présent ouvrage.
Antoine Meillet. Regards linguistiques et historiques sur sa vie et son œuvre
Dans l'histoire de la linguistique, le Français Antoine Meillet (1866-1936) occupe une place très importante. Professeur à l'École pratique des hautes études et au Collège de France, célèbre comparatiste et spécialiste de quasiment toutes les langues indo-européennes, il fut considéré comme un maître des études linguistiques. Aujourd'hui encore, il est par ses travaux presque unanimement reconnu comme une figure incontournable de la discipline linguistique.Consacré à la vie et l'œuvre de Meillet, ce numéro propose des réflexions à la fois linguistiques et historiques, des réévaluations mises à jour des apports de ses orientations significatives (la linguistique grecque, la linguistique arménienne, les études homériques) et des contributions abordant des aspects encore peu traités de son œuvre, notamment son rôle d'historien de la linguistique ou ses très nombreux comptes rendus comme source pertinente d'analyse.
Au commencement était Émile Benveniste. Non pas historiquement, car il n'est pas le premier théoricien de l'énonciation. Mais, comme nul autre, il a mis en évidence, sur fond d'une anthropologie du sujet, la structure énonciative qui organise la langue et a dégagé le système des formes qui lui est associé – "l'appareil formel de l'énonciation".C'est précisément sous cet angle, celui des formes, que les contributions au présent ouvrage proposent de pénétrer, en partant de textes littéraires, au cœur du système de l'énonciation: temps verbal, pronom personnel, indicateur temporel et discours rapporté sont les unités et configurations langagières prises en compte. Leur saisie dans les textes, loin de servir à entériner la théorie de départ, vise prioritairement à problématiser le fonctionnement énonciatif en cernant des faits de variation, d'évolution, d'instabilité – en un mot, des tensions.
De la vie d'usine à la vie de bureau, des tâches domestiques aux fonctions hospitalières, de l'artisanat à l'agriculture, de la culture d'entreprise aux pratiques artistiques, des métiers précaires aux métiers disparus, le spectre des figures du travail est par définition étendu et pluriel. De même qu'il existe de nombreuses conceptions du travail, il existe de nombreuses manières de représenter les univers et les pratiques de travail. Prendre au sérieux cette diversité constitue le pari de ce volume qui regroupe des articles issus de différentes disciplines (histoire, études littéraires, histoire de l'art, cinéma, anthropologie, philosophie) pour explorer plusieurs façons d'observer, de décrire, de raconter, de mettre en scène et de documenter le travail. L'ensemble des contributions invite à interroger les représentations du travail sur le temps long et dans des contextes distincts, autrement dit à se demander comment écrivains, ouvriers, artisans, artistes, cinéastes et philosophes ont donné forme à des expériences et des pensées du travail.
Lyre multimédia. Nouveaux objets pour la critique de la poésie
Des objets lyriques inédits apparaissent avec les mutations technologiques. Ils transforment l'écriture tout comme la manière d'interagir. La poésie à l'ère multimédia relance ainsi la critique et permet de reconsidérer plus largement l'histoire de la poésie sur de nouvelles bases.Au lieu d'un auteur qui exprimerait directement ses émotions, la création est souvent menée à plusieurs, parfois avec des artistes, des musiciens aussi bien qu'avec des techniciens, des ingénieurs; par le biais d'applications ou de supports distincts.Il se pourrait alors que la "lyre multimédia" se cache là où nous l'attendons moins, mais où elle se rend particulièrement visible, audible, prête à retentir au quotidien.
Traduire la pensée - Traduire la littérature. Perspectives interdisciplinaires sur le texte, la langue et la culture
En quoi une approche interdisciplinaire permet-elle d'éclairer la réception des œuvres littéraires et philosophiques à partir de leurs traductions, de la Renaissance à nos jours?Ce numéro croise les perspectives de spécialistes de la littérature, de la philosophie et de l'histoire des idées afin de mettre en évidence le rôle essentiel de la traduction dans la diffusion et la réception des textes, façonnant ainsi l'histoire littéraire et culturelle. Il s'attache notamment à la façon dont les traducteurs surmontent ou parfois butent sur d'innombrables défis qui stimulent la réflexion et la créativité, et examine leurs stratégies pour faire essaimer les œuvres dans d'autres langues et contextes éditoriaux, politiques, idéologiques et intellectuels à l'heure du " tournant traductif ".Malentendus, omissions, reconfigurations ou licence poétique jouent ainsi un rôle majeur, bien que souvent négligé, dans la transmission des idées et des œuvres, ce que ce numéro tend à explorer pour éclairer les correspondances et différences entre traduction littéraire et traduction de la pensée.
Théâtre et société : réseaux de sociabilité et représentations de la société
Le théâtre de société correspond à une pratique théâtrale particulière, caractérisée entre autres par l'amateurisme de ses participants. Sociabilité, partage et connivence y sont à l'honneur entre membres de groupes réunis par la passion du théâtre. Entre les scènes montées chez des particuliers et les scènes institutionnelles, entre les "petites sociétés" et la société civile, se tisse une trame complexe de réseaux sociaux, de jeux de pouvoir et de regards critiques. Que disent du monde ces théâtres de société? À quels besoins répondent-ils?Avec pour cadre celui de l'Europe francophone du "long XVIIIe siècle", ce volume se propose de répondre à ces questions en éclairant le phénomène sous des jours variés allant de la microsociologie à l'esthétique des spectacles, avec une attention portée aux carrières féminines, aux valeurs identitaires et politiques assumées par les pièces, aux représentations de types sociaux ou encore aux mises en abyme métathéâtrales de pratiques spectaculaires.Son but est de mettre en lumière l'importance du théâtre de société dans la formation des réseaux de sociabilité et des représentations culturelles.