Au sortir de la deuxième guerre mondiale, le Parti socialiste vaudois tente de survivre à une scission qui, en 1939, l'avait amputé de l'immense majorité de ses membres. Menacé par le jeune POP, il mène une lutte contre ce meilleur ennemi qui lui conteste son rang de parti des travailleurs. Peu à peu, il l'emporte… et entame, dès 1947, une progression fulgurante. Il s'en prend alors à un Parti radical hégémonique mais vieillissant. En jouant sur le double tableau de la participation gouvernementale et de l'alternative aux partis en place, doté de quelques fortes têtes comme Charles Sollberger, Serge Maret et surtout Pierre Graber, il devient rapidement l'une des principales forces du canton. Comment le Parti socialiste vaudois parvient-il à ce résultat ? Parallèlement à ...
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Au sortir de la deuxième guerre mondiale, le Parti socialiste vaudois tente de survivre à une scission qui, en 1939, l'avait amputé de l'immense majorité de ses membres. Menacé par le jeune POP, il mène une lutte contre ce meilleur ennemi qui lui conteste son rang de parti des travailleurs. Peu à peu, il l'emporte… et entame, dès 1947, une progression fulgurante. Il s'en prend alors à un Parti radical hégémonique mais vieillissant. En jouant sur le double tableau de la participation gouvernementale et de l'alternative aux partis en place, doté de quelques fortes têtes comme Charles Sollberger, Serge Maret et surtout Pierre Graber, il devient rapidement l'une des principales forces du canton. Comment le Parti socialiste vaudois parvient-il à ce résultat ? Parallèlement à sa progression dans les urnes, sa structure évolue : création d'une base solide de militants, autonomisation d'une classe de cadres et système de financement tirant profit des victoires électorales sont trois des principaux piliers qui font du PSV un outil électoral capable d'assumer son rôle de premier plan. Peu à peu, au fil des procès-verbaux et des articles de presse, au gré des joutes électorales et des congrès, on voit comment se comporte une petite formation face à ce que l'historien Jacques Droz appelle "la contradiction profonde dans laquelle se débat la social-démocratie", l'intégration progressive à un système que l'on s'était promis d'abattre.