Ami de Berthold Brecht et d'Ernst Bloch, cousin de Walter Benjamin, mari d'Annah Artendt dans les années trente, Günther Anders n'a cessé d'être un interlocuteur, parfois difficile de l'avant-garde intellectuelle. Il a eu, ces dernières années, un impact considérable sur la discussion politique et philosophique, en Allemagne comme en Autriche. On comprendrait mal le pacifisme allemand et les mouvements hostiles au nucléaire civil et militaire si l'on ne tenait pas compte de son influence. Son œuvre reste curieusement méconnue en France où il s'exila dans les années trente. Au sommaire : «Entretiens avec Günther Anders : “Brecht ne pouvait pas me sentir” (entretien avec Fritz J. Raddatz), “Si je suis désespéré, qu'est-ce que cela peut bien faire” (entretien avec Matthias Greffath)» ; J. Doll, «Günther Anders, la guerre froide et l'Autriche» ; J.-P. Faye, «Rencontres avec Günther Anders» ; B. Fetz, «Der Tagebuchschreiber Günther Anders» ; P. Ivernel, «Entre Kafka, Brecht et le pilote d'Hiroshima» ; J. Le Rider, «Günther Anders et l'identité juive» ; K.P. Liessmann, «Günther Anders und die Philosophie» ; A. Pfersmann, «La pompe à incendie d'avant-hier. Günther Anders fabuliste» ; M. Rohrwasser, «Dann war ich anders. Eben ein Ketzer» ; W. Schmidt-Dengler, «“Petite Marie” ou la philosophie sur l'oreiller» ; J. Siess, «En lisant Beckett avec Anders» ; G. Stieg, «Günther Anders als Deuter der Duineser Elegien» ; A. Pfersmann, «Notice bio-bibliographique».