À en croire les fictions cinématographiques et littéraires, les personnages affligés par une défiguration sont placés devant un cruel dilemme: se cacher, ou du moins dissimuler leur disgrâce, ou, plus rarement, l'afficher ostensiblement.Or, les progrès de la médecine permettent de sauver un plus grand nombre de grands accidentés, même s'ils sont presque entièrement brûlés. On pourrait alors penser que la médecine ne se préoccupe guère de la vie posthospitalisation.À dire vrai, on ne dispose que de peu de données sur le vécu des personnes défigurées. Ce livre comble cette lacune en laissant une large place aux propos de celles et ceux qui ont vécu une atteinte sévère de la face; il permet ainsi au lecteur "d’endosser" la perspective de qui est regardé, stigmatisé, de se ...
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I. Apports d'une sociologie de la brûlure La brûlure grave: aspects médicaux et psychologiques La brûlure grave: face à la tyrannie de l'apparence Une sociologie phénoménologique
II. Une épreuve de la reconnaissance de soi "Ça m'est arrivé": la reconnaissance factuelle Une métamorphose accidentelle Le verdict du miroir: se reconnaître Une primauté du fonctionnel sur l'esthétique
III. L'apprentissage de l'interaction en situation d'inconfort Interagir en situation d'inconfort interactionnel Reconquérir l'espace public: segmentation des espaces Regagner la sphère professionnelle… et se confronter aux limitations fonctionnelles
IV. { Lutter contre } le préjugé: se faire reconnaître à son corps défendant Quelle reconnaissance? Des dénis de reconnaissance Se faire reconnaître en dépit des apparences Aller à l'encontre des stéréotypes
V. { Lutter pour } visibiliser la souffrance vécue De la reconnaissance du patient brûlé à l’invisibilité de sa souffrance morale Renversement de situation
Conclusion
Bibliographie
Personnes interviewées
Associations francophones de soutien aux grands brûlés
À en croire les fictions cinématographiques et littéraires, les personnages affligés par une défiguration sont placés devant un cruel dilemme: se cacher, ou du moins dissimuler leur disgrâce, ou, plus rarement, l'afficher ostensiblement.Or, les progrès de la médecine permettent de sauver un plus grand nombre de grands accidentés, même s'ils sont presque entièrement brûlés. On pourrait alors penser que la médecine ne se préoccupe guère de la vie posthospitalisation.À dire vrai, on ne dispose que de peu de données sur le vécu des personnes défigurées. Ce livre comble cette lacune en laissant une large place aux propos de celles et ceux qui ont vécu une atteinte sévère de la face; il permet ainsi au lecteur "d’endosser" la perspective de qui est regardé, stigmatisé, de se placer donc en rupture avec le point de vue plus habituel et banal de celui qui regarde.Si l’attention s’est portée sur l’expérience vécue de grands brûlés de la face, elle n’est pas "confinée" à ce groupe. Ce livre s’ouvre à toute personne, tout groupe d’individus stigmatisés dérogeant temporairement ou de manière permanente à une norme corporelle.