Ce livre propose une introduction aux statistiques inférentielles, un outil essentiel pour déterminer si les résultats observés dans un échantillon peuvent être généralisés à l'ensemble d'une population.Il complète un autre ouvrage de la même collection, consacré aux statistiques descriptives, qui permettent de résumer et de mieux comprendre les données statistiques dans leur ensemble.Samuel Charmillot et Georges Felouzis sont experts en politiques éducatives à l'Université de Genève.
Pour la cinquième fois depuis 2007, l'Observatoire du bénévolat en Suisse présente des faits et chiffres complets sur le bénévolat en Suisse. L'étude montre comment et pourquoi des personnes s'engagent bénévolement et gratuitement pour d'autres personnes. Elle rend les changements visibles et constitue un indicateur important du bien commun et de la cohésion sociale au sein de la société suisse. L'Observatoire est devenu un ouvrage de référence incontournable pour toutes celles et tous ceux qui s'occupent du bénévolat.L'Observatoire du bénévolat est publié par la Société suisse d'utilité publique (SSUP). Celle-ci s'engage en faveur d'une société civile active, de la cohésion sociale et d'une culture démocratique vivante. L'Observatoire du bénévolat est porté conjointement par le Pourcent culturel Migros, la fondation Beisheim et une trentaine d'organisations partenaires.
Le corps humain, immédiat, dans son surgissement, lorsqu'il est dissimulé au regard ou qu'il est en mouvement dans l'espace public, suscite du discours, des représentations et des phantasmes… autant qu'il est autorisé, scruté, censuré, stigmatisé. Le corps, qu'il soit considéré indécent, non-conforme, hors-normes, nous fait être au monde, nous subjective. Plusieurs disciplines interrogent le corps en Occident, corps montré/dissimulé/en mouvement au travers des normes juridiques et sociales, des lieux de persécution et à l'heure de la lutte de réappropriation.
Comment fonctionnent les politiques culturelles en Suisse, et qui prend les décisions ? Qui est considéré comme un participant légitime, et par quels processus ces arrangements changent-ils, en (dé) faveur de qui ? Cet ouvrage s'intéresse aux acteurs politiques, administratifs et culturels qui " font " les politiques culturelles. Adoptant une approche configurationnelle originale puisant dans la science politique, la sociologie des élites et les cultural policy studies, ce livre se focalise sur le pouvoir et les mobilisations des acteurs pour analyser de manière comparative les transformations des politiques culturelles dans les cantons de Berne, Genève et Bâle.Dans une approche combinant analyse chronologique des processus et analyse des réseaux, les évolutions différenciées de ces politiques publiques de la culture sont expliquées par la mobilisation, ou l'absence de mobilisation, de plusieurs coalitions et acteurs au sein des configurations. Certain·e·s participant·e·s peuvent en effet faire avancer les processus de décision en s'appuyant sur leurs positions institutionnelles, leurs interconnexions professionnelles et personnelles : des entrepreneur·e·s de politique publique qui s'activent pour favoriser un changement et des médiateur·e·s de politique publique qui agissent en faveur d'un compromis.Ce livre met ainsi en lumière l'articulation délicate de différents principes – entre fédéralisme et subsidiarité, entre démocratie et autonomie de l'art – qui structure les débats et les décisions concernant les politiques culturelles en Suisse.
Depuis les années 1990, le mal-logement gagne du terrain dans les grandes villeseuropéennes. On estime qu'il existe près de 900 000 personnes sans domicile en Europeet 19 millions qui vivraient dans des habitats indignes.Ces chiffres sous-estiment très probablement la gravité du problème. En France comme ailleurs,la cherté du logement et l'augmentation des inégalités résidentielles ont conduit les personnes les plusmodestes à se replier vers des habitations excentrées, parfois dégradées et, dans les cas les plus ex-trêmes, à avoir recours aux centres d'hébergement et aux habitations de fortune.L'une des figures centrales de l'exclusion, le sans-abri, suscite une attention médiatique saisonnière.Elle n'est cependant que la partie visible d'une nébuleuse de myriades de situations précaires. Unnombre croissant de personnes vivent ainsi éloignées des grands centres urbains, dans des camionsou des cabanes, campent à l'année, ou ne fréquentent pas (ou plus) les structures d'aide.Quelles trajectoires ont conduit ces personnes à vivre aux marges du logement ordinaire?Quelles difficultés spécifiques rencontrent-elles? Comment vivent-elles concrètement auquotidien? Quelles ressources et quelles stratégies mettent-elles en place pour (sur)vivre etquels liens ont-elles avec les services d'aide?À partir des résultats de plusieurs enquêtes Insee et Ined, et d'un travail sur le ter-rain auprès de ces populations mal-logées ou sans domicile, les contributeurs donnent icila parole à ces femmes et ces hommes que la vie a un jour laissés au bord de la route.L'ouvrage, préfacé par Manuel Domergue, directeur d'études à la Fondation Abbé Pierre, expertdes questions de précarité et de mal-logement, permet de dresser le portrait de ces invisibles, auplus près de leur réalité quotidienne.
Repenser les traités et droits des autochtones au Canada
Qu'est-ce qui justifie la proclamation de la souveraineté et de la compétence de l'État canadien sur son vaste territoire, si ce n'est le poids de sa population majoritaire et son pouvoir de s'imposer? Pourquoi les premiers habitants du Canada devraient-ils avoir à réclamer leurs droits sur ce qui était leur terre quand les colons sont arrivés??Ces interrogations, au cœur de tous les jugements des tribunaux sur les droits des autochtones, de tous les rappels aux obligations stipulées dans les traités et de toutes les négociations sur les revendications territoriales, sont, depuis près de trente ans, celles de l'anthropologue Michael Asch. Dans Nous sommes tous ici pour y rester – déclaration du juge Lamer, président de la Cour suprême lors de l'affaire Delgamuukw c. Colombie-Britannique?– Michael Asch réexamine l'histoire du Canada sous le prisme des droits ancestraux et des relations entre les Premières nations et les colons. Il aborde les raisons pour lesquelles les colons peuvent revendiquer leur droit de demeurer dans le pays, au-delà de leur pouvoir de l'imposer. En examinant diverses possibilités et points de vue, il propose une voie fondée sur le respect de "l'esprit et l'intention" de ces traités, qui, selon lui, pourrait désormais offrir aux deux communautés une manière éthique d'être "ici pour y rester".
This volume is rooted in a commitment to epistemic justice in times of rising precarity in academia. It seeks to question the hegemonic definitions of 'doing research'. Commitment to gender studies, as the title suggests, is already an assurance to a form of research that is 'otherwise' – one that looks beyond neoliberal, competitive, and individual-driven agendas. Moreover, the anthology is an attempt to unfollow hierarchies, confront oppressive structures and question taken-for-grantedness in disciplinary knowledge production. The contributors are part of the Inter-university Doctoral Program Gender Studies CH at the universities of Basel, Bern and Zürich. They consist of professors, doctoral students, coordinators and further scholars, that belong to the wider network. They have all 'done' gender studies in various transnational and transdisciplinary contexts. Reflections on how knowledge is produced are thus nurtured by diverse networks of feminist solidarity, an ethics of care and a politics of situated research(ers). Authors engage with the politics of such an 'otherwise' in their respective contexts to illuminate intersubjective and collaborative ways of 'doing gender studies' and of 'producing research otherwise'
Cet ouvrage retrace l'histoire de la planification familiale en République démocratique du Congo, entre les années 1970 et 2020, à travers le témoignage d'une scientifique américaine de renom, spécialiste des questions de santé reproductive, Jane Bertrand.Elle a, pendant cette période, accompagné des projets ambitieux de planning familial, aussi bien locaux au niveau des communautés et des centres de formation, que nationaux, institutionnels et internationaux, en coordonnant notamment l'utilisation des financements de l'USAID et de certaines fondations par les ONG.L'amélioration de la santé des femmes et de leurs enfants, de l'accès aux méthodes de contraception et d'espacement des naissances, a été dès le départ au cœur de ces programmes, encore renforcés par la lutte contre l'épidémie du VIH et l'urgence des comportements de prévention.Le récit est captivant. Il mêle la grande histoire, parfois chaotique, et l'expérience personnelle de l'auteure, au jour le jour. Il comprend plus d'une centaine de témoignages d'acteurs et actrices locaux pour la plupart, mais aussi de personnalités politiques et de coordinateurs de projets de dimension internationale.Tout au long de ces décennies, dans un contexte d'instabilité politique et de crise économique et sociale, notamment dans l'Est de la RDC, les acteurs de la planification familiale ont travaillé sans relâche. Leur rôle est aujourd'hui d'autant plus crucial que l'aide américaine est suspendue depuis février 2025.Cet ouvrage présente l'engagement et la conviction profonde d'une chercheuse qui a mis la science au service de la réduction des inégalités. Jane Bertrand nous offre ici un ensemble unique de données qualitatives et d'indicateurs permettant d'enrichir le travail scientifique et la recherche académique, notamment pour les historiens et spécialistes en santé publique.
L'affaiblissement des liens sociaux et l'effritement des identifications traditionnelles dans les sociétés contemporaines constituent un défi majeur pour la critique sociale. Les instruments intellectuels qu'elle mobilisait jusqu'alors se révèlent dépassés pour déchiffrer ces ruptures. Celles-ci découlent en effet d'un problème commun : si elle veut répondre à cette crise des identités collectives, la critique sociale doit redéfinir sa forme même et ses objectifs. Fondé sur des outils philosophiques et sociologiques élaborés par des penseurs occidentaux, destinés initialement à analyser les crises traversées par leur société, cet ouvrage met ce cadre théorique à l'épreuve en élargissant son champ d'analyse à l'Europe de l'Est, notamment la Bulgarie – secouée par exemple en 2013 par deux puissants mouvements de contestation sociale –, afin d'esquisser une science sociale sensible à la singularité de contextes sociaux divers et capable de reconnaître le potentiel de conceptualisation que chacune de ces situations historiques recèle.
Dans les deux dernières décennies, les recherches sur le " corps " et celles sur la " mesure " ont fortement participé aux renouvellements des sciences humaines et sociales vers une plus grande attention aux dimensions " pratiques " de l'agir social. Elles ont contribué à penser les faits sociaux comme ancrés dans la matérialité de la vie organique et dans des conventions technico-opérationnelles. Toutefois, rares sont les travaux qui ont interrogé les rapports entre ces deux dimensions de l'agir humain. Ce numéro de Socio-anthropologie propose à des chercheurs·euses travaillant sur la place du corps et/ou de la mesure dans la compréhension des activités sociales d'interroger l'ancrage corporel des pratiques métriques et/ou le rôle de ces dernières comme condition des engagements corporels.
En avril 2014, lorsque démarre la guerre à l'est de l'Ukraine, appelée également guerre du Donbass, qui oppose le gouvernement ukrainien à la Russie et à ses relais séparatistes locaux, le centre hospitalier médico-militaire de Kharkiv devient l'un des principaux établissements de prise en charge des blessés militaires, dans un contexte où le sous-financement chronique de l'armée ukrainienne se répercute fortement jusque dans ses hôpitaux. Au terme d'une enquête ethnographique longue de neuf ans, Ioulia Shukan nous emmène suivre les trajectoires d'engagement et de citoyenneté de sept femmes aux profils très différents qui ont fait le choix de devenir bénévoles dans ce centre hospitalier. Outre les dons qu'elles collectent auprès de la population ukrainienne, elles consacrent plusieurs heures par semaine à prendre soin des blessés, leur apportant un soutien logistique et psychologique. Sans formation médicale et novices de l'action en commun, elles réinventent au quotidien les formes de solidarités interpersonnelles et de l'agir citoyen. Leur engagement se fait cependant au détriment de leurs positions sociales et de leurs sociabilités anciennes, quitte à les marginaliser et à les précariser, les enfermant, peu à peu et au long cours, dans ce rôle de bénévole sur fond d'enlisement durable de cette guerre jusqu'à l'invasion militaire à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. La fabrique du commun autour du soin aux blessés que Ioulia Shukan restitue nous explique ainsi le fonctionnement de la société ukrainienne et la solidité des liens sociaux qui la soutiennent face à l'adversité depuis 2014 et jusqu'aujourd'hui.