La démocratie libérale est en crise dans le monde entier, incapable de faire face aux problèmes urgents tels que le changement climatique. Il existe cependant une autre voie?: la démocratie coopérative. Des coopératives de consommateurs aux coopératives de crédit, des coopératives de travailleurs aux mutuelles d'assurance, des organisations à but non lucratif à l'aide mutuelle, d'innombrables exemples prouvent que les gens qui travaillent ensemble peuvent étendre les idéaux de la démocratie participative et de la durabilité à tous les aspects de leur vie. Ces formes de coopération ne dépendent pas de la politique électorale, au contraire, elles exploitent les pratiques et les valeurs de longue date des coopératives?: l'autodétermination, la participation démocratique, l'équité, la solidarité et le respect de l'environnement.Bernard E. Harcourt développe une théorie et une pratique transformatrices qui s'appuient sur des modèles mondiaux de coopération réussie. Il identifie les formes les plus prometteuses d'initiatives coopératives et distille ensuite leurs enseignements dans un cadre intégré.Œuvre créative de théorie critique normative, Coopération offre une vision positive pour relever les défis impérieux qui se posent à nous et qu'en s'appuyant sur les valeurs fondamentales de la coopération et sur le pouvoir des personnes qui travaillent ensemble, un nouveau monde de démocratie coopérative est à notre portée.
Voici la première traduction française de ce court essai de Max Horkheimer, à propos Du préjugé ("Vom Vorurteil"). Il y analyse la nature et l'impact des préjugés dans la société, qu'il définit comme des opinions adoptées sans justification et par ailleurs profondément ancrés dans des structures sociales et culturelles. Horkheimer explique que les préjugés sont inculqués dès le plus jeune âge et renforcés par des institutions comme la famille, l'école et les médias, servant à maintenir des hiérarchies de pouvoir et à justifier l'exploitation. Il explore également la dimension psychologique des préjugés, notant lorsqu'ils répondent à des besoins émotionnels et offrent une fausse sensation de supériorité. La discussion qui s'ensuit porte sur l'origine culturelle des préjugés, leur relation avec le pouvoir, leur impact psychologique, l'importance de l'éducation pour les combattre, et le rôle des médias dans leur propagation. En somme, Horkheimer appelle à une réflexion critique et à des actions pour promouvoir une société plus juste et égalitaire. À l'heure de la montée du populisme et des replis identitaires, il est urgent de lire/relire les réflexions de ce grand penseur.
Ce portrait vivant révèle les distinctions sociales liées à la couleur de peau, au langage et aux modes de vie, une hiérarchie complexe qui fragilise la solidarité nationale de l'Égypte contemporaine.À travers les concepts de méritocratie, symbole des périodes d'ascension sociale par le mérite, et de décadence, reflet d'agissement égoïste et moralement défaillant, l'auteur dévoile les tensions profondes au coeur de la société égyptienne. Mêlant analyses historiques, sociologiques et culturelles, il analyse la difficulté à construire une citoyenneté républicaine dans un contexte géopolitique dominé par l'impérialisme américain et la montée de l'islamisme.Cet ouvrage éclairant, original et engagé, renouvelle l'écriture politique en s'ancrant dans le quotidien des Égyptiens et présente une réflexion nuancée sur les défis internes et externes à la construction d'un État moderne et démocratique.
Ce livre propose une introduction aux statistiques inférentielles, un outil essentiel pour déterminer si les résultats observés dans un échantillon peuvent être généralisés à l'ensemble d'une population.Il complète un autre ouvrage de la même collection, consacré aux statistiques descriptives, qui permettent de résumer et de mieux comprendre les données statistiques dans leur ensemble.Samuel Charmillot et Georges Felouzis sont experts en politiques éducatives à l'Université de Genève.
" Rendre capables " des jeunes souffrant psychiquement
L'ouvrage traite d'une question clé du monde social contemporain : la gestion de la jeunesse troublée psychiquement. Aujourd'hui, celle-ci n'est plus qualifiée de dangereuse ou à problèmes, néanmoins, elle pose certains défis. Que faire des jeunes femmes et hommes dont l'adolescence a été marquée par des mal-être psychiques qui ont été observés et pris en charge par des institutions ad hoc ? Que faire, quand ces adolescent·e·s deviennent officiellement adultes et, dès lors, entrent dans un nouveau régime institutionnel de considéra- tion de leurs troubles ? Comment dire leurs troubles, sachant que ce travail diagnostique va avoir un impact durable, voire irréversible sur leur destinée ? Comment autonomiser et responsabiliser ces jeunes quand on ne sait pas ce que l'on peut raisonnablement exiger d'eux et elles ?L'auteur rend compte et analyse les embarras professionnels ren- contrés par des intervenant·e·s en charge d'insérer des jeunes souffrant psychiquement et de statuer sur leurs capacités. Par une enquête approfondie menée en Suisse et au Québec auprès de ces professionnel·le·s, il montre comment ils et elles entretiennent les possibles pour les jeunes dans l'espoir qu'ils trouvent leur place en société.
Cet ouvrage, qui est devenu aujourd'hui un classique de la sociologie du travail française, est le fruit d'une enquête empirique par observation participante sur le travail en atelier dans une grande entreprise de la métallurgie lyonnaise dans les années 1970. En rejetant dos-à-dos la fiction d'une organisation scientifique du travail et les discours misérabilistes sur la condition ouvrière, Philippe Bernoux jette les bases d'une théorie de l'appropriation du travail qui a influencé ensuite de nombreux observateurs des mondes productifs contemporains. Plus que jamais d'actualité, cet ouvrage éclairera toutes celles et ceux qui portent intérêt au travail et à ses mutations (syndicalistes, étudiants, femmes et hommes d'entreprises, etc., et bien sûr spécialistes des sciences sociales du travail).
" Autour de l'an 2000, j'avais pensé me servir, en guise de canevas de départ, de quelques entretiens portant sur ma vie et mon itinéraire de sociologue, l'une et l'autre en zigzags, que j'avais eus avec des amis anciens ou plus récents. " C'est donc au cours de trois entretiens exceptionnels que le sociologue et épistémologue nous donne à suivre les aventures d'un chercheur et nous lègue les idées qui ont construit son école.Jean-Claude Passeron est une figure majeure de la recherche et de la réflexion sociologique en France et son œuvre a été très largement traduite à travers le monde. Ses premiers travaux, en association avec Pierre Bourdieu, Les héritiers, Le métier de sociologue et La reproduction, ont marqué des générations d'étudiants et, plus largement, les débats sur l'éducation et la transmission culturelle.Dans un second temps, sans cesser de mener des enquêtes empiriques, Passeron s'est consacré à une réflexion sur les caractères spécifiques de la connaissance dans les sciences sociales. De cette approche épistémologique résulte sa plus grande œuvre, Le Raisonnement sociologique.L'ouvrage très personnel qu'il publie aujourd'hui donne à lire tout l'itinéraire d'un esprit exigeant, ainsi que l'histoire d'une génération intellectuelle. Au regard d'une trajectoire qui fut tout sauf linéaire, l'auteur restitue les conditions effectives de sa carrière, les choix, les contraintes, les incertitudes et les ruptures.
Pour la cinquième fois depuis 2007, l'Observatoire du bénévolat en Suisse présente des faits et chiffres complets sur le bénévolat en Suisse. L'étude montre comment et pourquoi des personnes s'engagent bénévolement et gratuitement pour d'autres personnes. Elle rend les changements visibles et constitue un indicateur important du bien commun et de la cohésion sociale au sein de la société suisse. L'Observatoire est devenu un ouvrage de référence incontournable pour toutes celles et tous ceux qui s'occupent du bénévolat.L'Observatoire du bénévolat est publié par la Société suisse d'utilité publique (SSUP). Celle-ci s'engage en faveur d'une société civile active, de la cohésion sociale et d'une culture démocratique vivante. L'Observatoire du bénévolat est porté conjointement par le Pourcent culturel Migros, la fondation Beisheim et une trentaine d'organisations partenaires.
Les algorithmes font depuis quelques années l'objet d'études qui interrogent les manières dont ils changent nos modes de vie et de production. Toutefois, la question de ce qu'ils font directement au travail reste peu étudiée et appréhendée sous le prisme de la délégation technique qui ne cesse pourtant de croître. L'objectif de ce numéro est de compenser ce manque, à travers des contributions rendant compte de ce que les algorithmes font au travail, des conséquences de la délégation technique dans l'organisation des activités salariées, ou encore des modalités politiques des algorithmes dans le travail. Les recherches composant ce numéro s'appuient sur des terrains et analyses étudiant des secteurs et milieux aussi divers que ceux de la médecine, de l'industrie musicale, du logiciel, de l'État, du journalisme ou de l'économie à la demande.
Le corps humain, immédiat, dans son surgissement, lorsqu'il est dissimulé au regard ou qu'il est en mouvement dans l'espace public, suscite du discours, des représentations et des phantasmes… autant qu'il est autorisé, scruté, censuré, stigmatisé. Le corps, qu'il soit considéré indécent, non-conforme, hors-normes, nous fait être au monde, nous subjective. Plusieurs disciplines interrogent le corps en Occident, corps montré/dissimulé/en mouvement au travers des normes juridiques et sociales, des lieux de persécution et à l'heure de la lutte de réappropriation.
Comment fonctionnent les politiques culturelles en Suisse, et qui prend les décisions ? Qui est considéré comme un participant légitime, et par quels processus ces arrangements changent-ils, en (dé) faveur de qui ? Cet ouvrage s'intéresse aux acteurs politiques, administratifs et culturels qui " font " les politiques culturelles. Adoptant une approche configurationnelle originale puisant dans la science politique, la sociologie des élites et les cultural policy studies, ce livre se focalise sur le pouvoir et les mobilisations des acteurs pour analyser de manière comparative les transformations des politiques culturelles dans les cantons de Berne, Genève et Bâle.Dans une approche combinant analyse chronologique des processus et analyse des réseaux, les évolutions différenciées de ces politiques publiques de la culture sont expliquées par la mobilisation, ou l'absence de mobilisation, de plusieurs coalitions et acteurs au sein des configurations. Certain·e·s participant·e·s peuvent en effet faire avancer les processus de décision en s'appuyant sur leurs positions institutionnelles, leurs interconnexions professionnelles et personnelles : des entrepreneur·e·s de politique publique qui s'activent pour favoriser un changement et des médiateur·e·s de politique publique qui agissent en faveur d'un compromis.Ce livre met ainsi en lumière l'articulation délicate de différents principes – entre fédéralisme et subsidiarité, entre démocratie et autonomie de l'art – qui structure les débats et les décisions concernant les politiques culturelles en Suisse.
Depuis les années 1990, le mal-logement gagne du terrain dans les grandes villeseuropéennes. On estime qu'il existe près de 900 000 personnes sans domicile en Europeet 19 millions qui vivraient dans des habitats indignes.Ces chiffres sous-estiment très probablement la gravité du problème. En France comme ailleurs,la cherté du logement et l'augmentation des inégalités résidentielles ont conduit les personnes les plusmodestes à se replier vers des habitations excentrées, parfois dégradées et, dans les cas les plus ex-trêmes, à avoir recours aux centres d'hébergement et aux habitations de fortune.L'une des figures centrales de l'exclusion, le sans-abri, suscite une attention médiatique saisonnière.Elle n'est cependant que la partie visible d'une nébuleuse de myriades de situations précaires. Unnombre croissant de personnes vivent ainsi éloignées des grands centres urbains, dans des camionsou des cabanes, campent à l'année, ou ne fréquentent pas (ou plus) les structures d'aide.Quelles trajectoires ont conduit ces personnes à vivre aux marges du logement ordinaire?Quelles difficultés spécifiques rencontrent-elles? Comment vivent-elles concrètement auquotidien? Quelles ressources et quelles stratégies mettent-elles en place pour (sur)vivre etquels liens ont-elles avec les services d'aide?À partir des résultats de plusieurs enquêtes Insee et Ined, et d'un travail sur le ter-rain auprès de ces populations mal-logées ou sans domicile, les contributeurs donnent icila parole à ces femmes et ces hommes que la vie a un jour laissés au bord de la route.L'ouvrage, préfacé par Manuel Domergue, directeur d'études à la Fondation Abbé Pierre, expertdes questions de précarité et de mal-logement, permet de dresser le portrait de ces invisibles, auplus près de leur réalité quotidienne.