L'accompagnement professionnel des proches et des endeuillé·e·s
Ce livre retrace l'évolution socio-historique de l'accompagnement du deuil depuis le 19ème siècle, en s'appuyant sur des approches multidisciplinaires (sociologique, anthropologique, psychologique, etc.). Il souligne le passage d'une gestion collective et communautaire à une prise en charge professionnelle, marquée par le développement de la psychologie contemporaine. Ce changement a progressivement rendu invisible le statut des endeuillé·e·s, alors que le vécu individuel du deuil a pris une place centrale dans les pratiques et discours modernes.L'ouvrage s'appuie sur une enquête ethnographique multi-sites menée en Suisse romande pour analyser les pratiques des professionnel·le·s qui accompagnent les proches avant, pendant et après le décès. Il met en lumière l'importance de l'accompagnement dès la fin de vie, permettant une évaluation psychosociale et la prévention de complications potentielles. L'étude révèle également des écarts entre les temporalités des prises en charge professionnelles et le vécu des endeuillé·e·s dans le long terme, ainsi que des discontinuités dans la prise en charge qui s'opposent aux discours de continuité adoptés par les professionnel·le·s.En encourageant à sortir d'une vision trop psychologisante du deuil, ce livre propose à tout public intéressé une réflexion plus large sur la place du deuil dans nos vies personnelles, sociales et professionnelles. Il interroge également les enjeux liés aux politiques de santé publique, en redéfinissant le deuil comme une question sociale.
Cet ouvrage aborde une transformation majeure des politiques urbaines caractérisée par le passage d'un urbanisme expansif fondé sur le grignotage de la zone agricole à un urbanisme de densification tourné vers l'intérieur de la ville. En toute logique, la banlieue pavillonnaire tombe dans le radar des politiques de planification urbaine et devient un espace convoité.A partir d'une étude de cas d'un îlot de villas d'un quartier genevois situé non loin de l'aéroport et à proximité d'une grande cité d'habitation, ce livre décrit les ressorts du projet de densification et les représentations qu'il charrie de la " qualité de vie " ainsi que les réactions contrastées qu'il suscite chez les propriétaires.C'est cette relation complexe entre réformateurs urbains et " pavillonnaires ", rarement étudiée et éclairée au regard des contextes, des logiques sociopolitiques et des trajectoires singulières des habitant·es, qui est au cœur de cette enquête sociologique.
A l'avant-garde de la création artistique, le monde du spectacle vivant contemporain fascine, mais reste souvent méconnu. Conjuguant enquêtes systématiques et études de cas plus spécifiques, ce livre synthétise cinq années de recherche collective par une équipe de sociologues au cœur des arts vivants sur la rive Nord du Léman.Dans cet ouvrage, des données d'une précision rare et des analyses nuancées viennent éclairer les rapports sociaux entre les acteurs et actrices du monde du spectacle contemporain, depuis les fonctions de programmation jusqu'aux métiers techniques en passant bien sûr par le travail de création des interprètes et des auteurs et autrices.Écrit dans une langue à la fois accessible et rigoureuse, ce livre intéressera aussi bien le public académique spécialiste des arts et de la culture, que les professionnel·les du secteur, et toutes les personnes désirant travailler dans le domaine du spectacle, ou souhaitant mieux comprendre comment fonctionnent ces mondes sociaux.
À l'abri des regards, au sein d'un tribunal ou d'un cabinet professionnel, se déroulent des moments d'écoute rarement étudiés par les sciences sociales. Les justiciables du civil et du pénal, mineur·e·s ou adultes, doivent répondre de leurs actes, exposer leur vie et leur vision des faits. Du XIXe siècle à nos jours, quelle est l'importance de l'écoute pour prendre des décisions de curatelle, de placements psychiatriques ou encore de sanctions pénales et de mesures socio-éducatives? Quels sont les obstacles au droit d'être entendu et comment les personnes réagissentelles aux interventions de l'État? Fruit d'une entreprise collective, cet ouvrage d'histoire et de sociologie analyse ces rituels d'écoute par lesquels quantité de problèmes sociaux sont verbalisés ou voués à se taire.
Une perspective féministe, intersectionnelle et transnationale
Ce livre rend visible, pour la première fois, la vie des migrantes chinoises en Suisse. En montrant les difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne, en lien avec le changement social et culturel qu'implique leur migration, ce livre nous permet de comprendre comment la dynamique de genre et les relations personnelles et familiales évoluent dans ce contexte, quelles stratégies sont mobilisées pour surmonter les circonstances discriminatoires structurelles auxquelles elles font face. Les analyses montrent que la migration est un processus de socialisation par la famille, le travail, les réseaux sociaux interpersonnels aux niveaux local et transnational dans lesquels ces Chinoises se constituent en actrices. Elles sont dotées de la capacité de définir les contours, à la fois de leur identité et des rapports sociaux entretenus avec autrui en conférant un sens à leurs actes. Dans le processus du devenir sujet-migrant, le rôle des femmes n'est pas fixe ou statique, mais plutôt construit, déconstruit et reconstruite. C'est un processus continu de construction de sujet qui s'appuie sur des actions de résistance, d'assujettissement et de souci de soi. Yali Chen est chargée d'enseignement à la Faculté des sciences de la société, de l'Université de Genève.
Alors que le débat tend à se focaliser sur la radicalisation, le sujet de la conversion reste peu étudié. Cet ouvrage vient combler une lacune importante. Il croise le regard sur des parcours de conversions avec une enquête qualitative de longue haleine.On trouvera dans ce livre de belles restitutions d'expériences individuelles qui laissent entrevoir la diversité des trajectoires et permettront notamment d'apporter des pistes aux questions suivantes: Qui sont ces personnes converties? Comment se sont-elles converties? Y a-t-il des différences dans les processus de conversion, selon qu'on choisisse l'islam ou le christianisme? Quel rôle jouent les Églises ou les associations religieuses dans ce processus? Quelles conséquences les personnes converties doivent-elles assumer à la suite de leur choix?On comprendra, en lisant cet ouvrage, que les parcours de conversion se ressemblent beaucoup plus qu'on ne l'imagine. En revanche, la conversion ne produit pas les mêmes effets sur les plans individuel et collectif. Car si elle constitue un facteur d'intégration dans la société suisse pour les personnes nées dans l'islam et converties au christianisme; inversement, les Suisses devenus musulmans semblent devenir étrangers à leur société d'origine.Par ses analyses, l'auteur, politologue et spécialiste du dialogue entre les religions, montre comment la conversion est intimement liée à la notion de liberté et aux parcours de vie.Roberto Simona est docteur en science politique de l'Université de Lausanne. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat. Il est actuellement actif dans le domaine de la liberté religieuse et des dynamiques interculturelles au niveau local, national et international pour plusieurs associations, institutions et universités.Préface de Mounia Bennani-Chraïbi.
Apprendre un métier, trouver un emploi, poursuivre ses études ?
Cet ouvrage, destiné tant à des chercheur·e·s qu'à des acteurs et actrices de terrain, met en exergue les attentes formulées à l'égard de la formation professionnelle et les lignes de tension qui la traverse. S'inscrivant dans des contextes historiques et nationaux variés (France, Espagne, Suisse), les différents chapitres réunis proposent des regards croisés et interdisciplinaires sur cette filière de formation, souvent considérée comme le " parent pauvre " de la recherche. Ils livrent une analyse des enjeux politiques et économiques de la formation professionnelle et portent une attention particulière aux parcours de formation, aux rapports à l'emploi et à l'insertion, mais aussi aux usages que font les acteurs et les actrices de cette voie professionnelle et de ses diplômes.Ouvrage collectif sous la direction de :Nadia Lamamra est professeure à la Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP).Morgane Kuehni est professeure à la Haute école de travail social et de la santé (HETSL).Séverine Rey est professeure à la Haute Ecole de santé Vaud (HESAV).
Mauvais traitements envers les enfants et contexte culturel
S'il est beaucoup question de maltraitance envers les enfants depuis quelques années, les différences culturelles dans le comportement des adultes à leur égard demeure une thématique peu traitée. Cet ouvrage cherche à combler cette lacune par une approche multidisciplinaire et en accueillant les points de vue, tant de chercheur·e·s que de praticiens et praticiennes.Une autre originalité du livre est de donner la parole à des spécialistes établis en Afrique comme en Europe, offrant aux lecteur et lectrices une large perspective de la manière d'aborder la question. La confrontation culturelle dans le comportement à l'égard des enfants est considérable, puisque même à l'intérieur d'un pays aussi petit que la Suisse, les pratiques familiales, celles des services spécialisés, plus globalement les sensibilités diffèrent considérablement d'une région à l'autre.Au fil des articles, un certain nombre de constantes se font jour autour des mauvais traitements envers les enfants. Mais l'adéquation dans la manière de se comporter varie dans le temps comme dans l'espace. Ce qui était toléré hier, ne l'est plus forcément aujourd'hui. Ce que l'on dénonce ailleurs, comme le travail forcé, était une pratique courant sous nos latitudes jusqu'à la moitié du XXe siècle.Ouvrage collectif sous la direction de:René Knu¨sel: Professeur à l'Institut des sciences sociales de l'Université de Lausanne et spécialiste des questions de politiques sociales.Fabrice Brodard : Maître d'enseignement et de recherche dans le même institut, il s'intéresse à la parentalité et au développement psychologique des enfants et des adolescents.
Les femmes séropositives n'appartiennent pas à des groupes cibles tels que définis par l'Office fédéral de la santé publique suisse. Elles constituent donc un groupe de personnes invisibles, absentes des débats publics et médicaux, non considérées dans la littérature scientifique en général et non intégrées dans les recherches cliniques. Pour combler cette lacune, ce livre présente et analyse trente récits de vie récoltés entre 2013 et 2016 auprès de femmes hétérosexuelles séropositives en Suisse romande, qui ont été diagnostiquées positives au VIH avant l'an 2000. Ces entretiens ont permis de revisiter presque quarante ans d'histoire du VIH/sida sous un angle critique féministe.
Arts de faire, stratégies et tactiques d'investigation de journalistes
Quel est le comportement d'une équipe de tournage d'un film d'investigation TV confrontée à des refus d'accès aux sources? Quand et comment prend-elle la décision de recourir à la caméra cachée, à des pratiques "innovantes" ou même, "déloyales"? Quelles sont les principales stratégies et tactiques déployées pour faire face à des fonctionnaires réticents, aux nouvelles contraintes économiques et technologiques, aux risques d'uniformisation des médias?A travers une approche socio-ethnographique liant observation participante, entretiens semi-directs et récits de pratiques, ce livre propose d'étudier en détail l'évolution récente des "arts de faire" de l'enquête que les journalistes mobilisent, en tant qu'acteurs sociaux inscrits dans les relations triangulaires entre médias, pouvoirs (politiques, institutionnels, économiques...) et public.L'auteur montre que les professionnel·le·s de l'investigation journalistique entretiennent une "nécessaire indétermination" autour de leurs pratiques. Ils recourent à des techniques d'enquête implicites, mouvantes et créatives; ceci, à la fois pour remédier aux désavantages d'une position précaire (manque de budget, de moyens...), pour contourner des problèmes d'accès aux informations gouvernementales, pour échapper à des tentatives de prise de contrôle sur leurs activités ou encore, plus récemment, pour déjouer les risques liés à la cybersurveillance.Gilles Labarthe propose de nouveaux éléments de compréhension sur le journalisme d'investigation et ses enjeux actuels, un champ de recherche qui n'avait encore jamais été exploré de manière approfondie en Suisse, sous cet angle. Il apporte aussi de nouvelles notions et des clés de lecture concernant la déontologie et les "fondamentaux" du métier, utiles aux cursus de formation professionnelle.
Une cartographie de la diversité religieuse vaudoise
Combien existe-t-il de communautés religieuses dans le canton de Vaud? De quels courants religieux sont-elles? Où se trouvent-elles sur le territoire? Assemblées, congrégations, paroisses, loges, confréries, cercles chamaniques, pèlerinages... Le paysage religieux vaudois s'est considérablement transformé ces 50 dernières années. Dominé presque exclusivement par le christianisme et en particulier par le protestantisme, il s'est diversifié à partir des années 1960 au gré des flux migratoires. Des communautés musulmanes, bouddhistes, hindoues, taoïstes ou encore néochamanes apparaissent, modifiant en profondeur le paysage religieux local. En écho, la loi sur la reconnaissance des communautés religieuses permet à d'autres communautés établies dans le canton de Vaud d'être légalement reconnues par l'Etat.Cet ouvrage propose un arrêt sur image de la diversité religieuse vaudoise des années 2017 à 2019 afin de la saisir en nuances et dissiper certains préjugés. Il présente les résultats d'une enquête menée par le Centre intercantonal d'information sur les croyances (CIC) qui a recensé, cartographié et documenté l'ensemble des communautés religieuses du canton, ainsi que des reportages photographiques réalisés par des étudiants-es de l'École cantonale d'art de Lausanne (ECAL). Il dresse un portrait des 11 grandes traditions religieuses qui composent aujourd'hui la mosaïque religieuse vaudoise.
Émergence et reconfigurations d'un problème public
Comment les violences dans le couple sont-elles devenues un objet de politiques publiques en Suisse? Comment ce problème est-il aujourd'hui traité dans différents cantons?En se penchant sur les cas genevois, vaudois et zurichois, cet ouvrage montre comment la question a pu évoluer depuis les années 1970 : d'abord pensée en termes de violences conjugales ou de violences faites aux femmes, des termes et des politiques publiques portés par les associations, elle est aujourd'hui envisagée comme des " violences domestiques ", une expression qui sous-tend un flou dans la manière de comprendre le rapport entre la violence et les inégalités sexuées. Sans occulter les particularités cantonales, l'ouvrage analyse la lutte contre ces violences, au fil de l'investissement d'acteurs et d'actrices issu·e·s des mondes militants ou institutionnels, mais aussi de la police ou de la santé.