Nouvelles Questions Féministes, vol. 28-n°2/2009

Le droit à l'épreuve du genre : les lois du genre (1)
Laure BERENI,Alice DEBAUCHE,Emmanuelle LATOUR,Karine LEMPEN,Anne REVILLARD
Date de publication
2 mai 2009
Résumé
Le projet de ce numéro est né d'un constat quant à la rareté des écrits féministes francophones sur le droit. À l'inverse, les théories féministes du droit occupent une place non négligeable dans le monde anglo-saxon. Nées aux Etats-Unis, les feminist legal studies s'inscrivent dans un courant plus général d'analyse critique du droit, les critical legal studies, qui trouve ses racines dans les mouvements de contestation de gauche des années 1960/70 initiés dans le prolongement du mouvement pour les droits civiques.Quelle image du droit donnent finalement ces contributions ? Certaines insistent sur la dimension patriarcale du droit : Anne-Marie Devreux montre ainsi comment le droit de la famille sert les intérêts des hommes ; Carola Togni souligne la permanence d'un modè ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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ISSN 02484951
Date de première publication du titre 2 juin 2009
ISBN 9782889010257
EAN-13 9782889010257
Référence NQF282-38
Nombre de pages de contenu principal 144
Format 16 x 24 x 1 cm
Poids 297 g

Édito
Anne Revillard, Karine Lempen, Laure Bereni, Alice Debauche et Emmanuelle Latour, " À la recherche d'une analyse féministe du droit dans les écrits francophones " ;

Grand angle
Juana María González Moreno, " Les lois intégrales contre la violence à l'égard des femmes en Espagne. Une analyse à partir de la théorie juridique féministe " ;
Louise Langevin, " Liberté contractuelle et relations conjugales : font-elles bon ménage ? " ;
Anne-Marie Devreux, " "Le droit, c'est moi". Formes contemporaines de la lutte des hommes contre les femmes dans le domaine du droit " ;
Carola Togni, " Droit à l'assurance chômage : toutes choses inégales par ailleurs " ;
Françoise Stichelbaut, " L'application de la Convention de l'ONU sur les réfugiés aux demandeuses d'asile lesbiennes : de quel genre parlons-nous ? " ;

Champ libre
Angélique Fellay, " " Des heures sans valeur " : le travail des serveuses en horaire de jour " ;

Parcours
Emmanuelle Latour, Anne Revillard, " "Une exception juridique française". Entretien avec Annie Junter " ;

Compte rendu
Anne-Marie Barone, " Arioli/Cottier/Farahmand/Küng : Wandel der Geschlechterverhältnisse durch Recht ? " ;
Letizia Pizzolato, " Colette Fry et Michèle Gigandet : Victimes, procédure pénale, médias " ;
Estelle Couture, " Collectif : Contre les jouets sexistes " ;
Lucienne Gillioz, " Natacha Chetcuti et Maryse Jaspard : Violences envers les femmes. Trois pas en avant, deux pas en arrière ".

Collectifs
Raquel Agraz, Marick Geurts, Annie Lechenet, Germaine Watine, " Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) : Violences conjugales faites aux femmes : de quel droit ? ".

 

Le projet de ce numéro est né d'un constat quant à la rareté des écrits féministes francophones sur le droit. À l'inverse, les théories féministes du droit occupent une place non négligeable dans le monde anglo-saxon. Nées aux Etats-Unis, les feminist legal studies s'inscrivent dans un courant plus général d'analyse critique du droit, les critical legal studies, qui trouve ses racines dans les mouvements de contestation de gauche des années 1960/70 initiés dans le prolongement du mouvement pour les droits civiques.Quelle image du droit donnent finalement ces contributions ? Certaines insistent sur la dimension patriarcale du droit : Anne-Marie Devreux montre ainsi comment le droit de la famille sert les intérêts des hommes ; Carola Togni souligne la permanence d'un modèle de division sexuelle du travail dans le droit à l'assurance chômage par delà les réformes dont il fait l'objet. D'autres dressent un constat plus nuancé : bien que souvent utilisé pour renforcer la domination masculine, le droit peut aussi être mobilisé dans un sens émancipateur. La prise en considération des requêtes des demandeuses d'asile lesbiennes au titre des " opinions politiques " plutôt que de " l'appartenance à un certain groupe social " (Françoise Stichelbaut), l'adoption d'une conception substantive de l'égalité dans la régulation juridique des relations conjugales et parentales (Louise Langevin), sont autant d'usages du droit qui permettraient de déstabiliser le système de genre en place. À la fois instrument de domination et outil de résistance, le droit reflète finalement la complexité des rapports de genre eux-mêmes, faits de domination mais aussi de contre-pouvoirs.

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