Cet ouvrage entend étudier la généalogie qui relie les différentes thèses individualistes et établir leur continuité logique: chacun de ces courants de pensée découle de ses prédécesseurs et contribue à la naissance de ses successeurs. Il y a donc entre eux des connexions logiques et historiques.Cette généalogie montre combien la pensée moderne est redevable à l'individualisme. Rien ne caractérise mieux la Modernité que son individualisme. Etudier ces différents courants intellectuels de l'individualisme fait ressortir comment s'est formée la pensée moderne, par rupture avec la pensée antique et médiévale, et fait comprendre quelques-uns des faits de société qui en sont la manifestation concrète.
Droits de propriété et construction politique dans la longue durée
Cet ouvrage examine les questions foncières en Amérique latine sous l'angle des rapports qu'ont entretenu les processus de construction étatique et communautaire à travers la négociation et la distribution des droits de propriété sur la terre. Il est organisé en quatre périodes de juridicité: coloniale; libérale; celle des réformes agraires; et néolibérale, marquée à la fois par le paradigme d'individualisation et de marchandisation des droits, et par celui de la gouvernance démocratique – qui génère l'attribution de droits territoriaux collectifs à certains groupes de population –, dont la mise en œuvre conjointe conduit à un regain des tensions historiques qu'a connu le continent.
Malgré le renforcement des politiques de lutte contre les discriminations liées au sexe ou au genre, de nombreux défis restent à relever. Les auteurs de cet ouvrage se sont attachés à l'étude et la mise en exergue de ces derniers, parmi lesquels on citera l'identification, notamment aux fins de visibilisation dans l'espace public, des comportements discriminatoires et la constitution des éléments probants tendant à les matérialiser d'un point de vue juridique. Si le droit tente de répondre à l'enjeu de prévention et de répression des discriminations sexistes ou genrées, il faut constater que la discipline peine à y satisfaire pleinement.Le présent ouvrage analyse ainsi les situations de discriminations, en lien avec le sexe ou le genre, créées par le droit et les hypothèses dans lesquelles le droit se révèle un outil efficace de lutte contre ces phénomènes.
La reconnaissance de la capacité juridique comme droit humain suscite depuis vingt ans une vive controverse sociale et scientifique portant sur l'abolition des me´canismes le´gaux de prise de de´cision substitutive (soins force´s, tutelle, curatelle...). À travers le développement d'une démarche de recherche participative, cet ouvrage examine l'émergence de ce débat dans le contexte international ainsi que son appropriation dans le cadre français et explore les tensions entre l'affirmation d'un idéal utopique et sa difficile domestication dans la vie sociale. Loin de réduire le langage des droits humains à une idéologie abstraite, comme le font parfois les sciences sociales, ce livre de´veloppe une sociologie affirmative originale qui conjugue recherches empiriques et quête sociale d'une meilleure considération des plus vulnérables. Ce faisant, il éclaire les conditions anthropologiques, politiques et cliniques de l'ave`nement d'un ide´al, en me^me temps que sa portée transformatrice.
Grief est une revue annuelle depuis 2014, qui devient semestrielle à compter de 2019. C'est une revue pluridisciplinaire, sur les mondes du droit coéditée par les éditions Dalloz et de l'EHESS.Elle est conçue de manière à apporter aux lecteurs des éléments de réflexion touchant aux divers mondes du droit, à propos de questions particulièrement marquantes de l'actualité récente, ayant suscité de vifs débats non seulement chez les spécialistes du droit mais aussi dans la société tout entière.Elle offre ainsi une place à la réflexion, la polémique, la dispute dans les mondes du droit. L'enjeu est de présenter aux lecteurs la diversité, la complexité et le caractère conflictuel des sujets abordés.Ouverte aux sciences sociales la revue critique, polémique, transgresse les disciplines à l'intérieur et à l'extérieur du droit.Ce feuilleton juridique de notre société s'articule en 4 rubriques: la rubrique "Cas", la rubrique "Différend", la rubrique "Exploration" et enfin des recensions d'ouvrages composent celle sur les "Lectures".
Regards croisés Droit & Gestion sur le développement soutenable
Durable ou soutenable? Le développement rapide et peu coordonné des groupes sociaux, qu'ils soient industrialisés ou non, doit être repensé. Les pistes sont multiples mais le temps presse.Les équipes du CREOP ont donc, en toute simplicité, refait le monde dans l'ouvrage collectif que vous tenez en main.Pour cela, les chercheuses et chercheurs ont disserté sur des mots clés dont voici en vrac quelques échantillons: communs, écosystèmes, environnement, risques, sociétés à mission, intérêt social, coviabilité, pollution, bruit, etc.
Le 10 juin 1944, une compagnie appartenant à la division Waffen SS Das Reich massacre à Oradour-sur-Glane 643 personnes. Neuf ans plus tard, en 1953, sont jugés au Tribunal militaire de Bordeaux 64 ex-soldats accusés d'avoir participé à ce crime de guerre, 21 prévenus seulement étant présents : 7 Allemands et 14 Alsaciens dont 13 étaient des incorporés de force dans les Waffen SS. Autour de ce procès " historique " qui se déroule du 12 janvier au 13 février, les débats sont passionnés, largement relayés par les quelques 50 journalistes qui suivent les volets judiciaires et politiques de l'affaire, la présence des 13 alsaciens incorporés de force conduisant en effet à la confrontation de deux mémoires à vif, celle du Limousin et celle de l'Alsace. C'est ce qui a surtout été retenu de ce procès (avec, en plus, l'amnistie des condamnés alsaciens une semaine après le verdict qui exacerba la césure entre les deux provinces).Cet ouvrage revient au moment judiciaire proprement dit en mettant à la disposition du public la sténographie des audiences in extenso afin d'éclairer le fonctionnement d'un tribunal militaire dans ce contexte si particulier des années 1950. Au-delà, cette archive constitue un outil de réflexion sur le " passage " de la justice dans le post-conflit, sur ses ambitions et ses limites, sur la réception du procès dans l'espace démocratique.
L'adoption d'un Code pénitentiaire (2022) constitue un nouveau levier pour l'évolution des droits et libertés fondamentaux en prison, ouvrant celle-ci à de nouvelles réalités et renouvelant certaines questions essentielles. Mais cet outil, à disposition tant des personnes détenues que des personnels, montre déjà des limites et il ne résoudra pas la question cruciale des conditions indignes de détention. Sa mise en œuvre dépendra en outre des acteurs de terrain pour renforcer la prison comme "lieu de droit".
Une approche polémique et transgressive portant sur l'actualité du droit à travers une revue semestrielle et pluridisciplinaire Grief est une revue créée en 2014 et semestrielle depuis 2019, pluridisciplinaire, sur les mondes du droit coéditée par les éditions Dalloz et de l'EHESS. Elle est conçue de manière à apporter aux lecteurs des éléments de réflexion touchant aux divers mondes du droit, à propos de questions particulièrement marquantes de l'actualité récente, ayant suscité de vifs débats non seulement chez les spécialistes du droit mais aussi dans la société tout entière.Elle offre ainsi une place à la réflexion, la polémique, la dispute dans les mondes du droit. L'enjeu est de présenter aux lecteurs la diversité, la complexité et le caractère conflictuel des sujets abordés. Ouverte aux sciences sociales la revue critique, polémique, transgresse les disciplines à l'intérieur et à l'extérieur du droit. La revue est dirigée par Olivier Cayla, agrégé de droit public et directeur d'études à l'EHESS et par Rainer Maria Kiesow, agrégé de droit privé et directeur d'études à l'EHESS.
L'étude du droit est un savoir pratique où l'autorité personnelle a beaucoup de poids : le droit tend à construire des figures exemplaires dont les opinions " font jurisprudence ". L'autorité de certains " grands " juristes traverse même les siècles. Jacques Cujas (1522-1590) s'inscrit dans cette catégorie. Découvreur de sources du droit romain que l'on croyait perdues, lecteur avisé capable de donner une nouvelle profondeur à l'interprétation du Corpus iuris civilis de Justinien, enseignant charismatique apte à susciter des vocations : si ses mérites sont connus, on s'est encore peu interrogé sur les raisons et les voies qui ont fait de lui un " grand juriste ".C'est à cette question que répondent les études de ce volume, examinant la postérité de Cujas en France et en Europe, à travers les ouvrages de droit, mais aussi la statuaire publique et la littérature, où Cujas devient l'incarnation (parfois grotesque) de la science juridique. Cet ouvrage, issu d'un colloque organisé au Collège de France à l'occasion du cinquième centenaire de la naissance de Cujas, montre comment la science du droit sort parfois de sa sphère et devient patrimoine commun.
Le droit international de l'environnement, souvent présenté comme un droit empreint de jeunesse, a en fait atteint une certaine maturité. Né dans la mouvance de la Conférence des Nations unies sur l'environnement humain qui s'est tenue à Stockholm en juin 1972, il s'est depuis considérablement développé au gré de l'adoption de nombreux accords et instruments de portée régionale et universelle. Les attentes sont maintenant tournées vers la nécessité d'un droit plus prescriptif, en complément d'un droit d'exhortation et d'incitation. Si des pas sont accomplis en matière de mise en œuvre des engagements, la protection de l'environnement fait face au défi de sa réalisation concrète, aussi nommée " effectivité ", dans un contexte d'urgence écologique. De nouvelles approches s'esquissent pour répondre à cet enjeu, impliquant acteurs publics et privés. Cet ouvrage analyse ces développements, notamment l'évolution du contenu des normes et des standards, la judiciarisation de l'application du droit international de l'environnement ou encore la reconnaissance de droits à la nature.
Le passage au XXIe siècle, qui promettait tous les changements, s'est traduit par (entre autres progrès), l'avènement de la pluralité de patrimoines en droit privé français. L'éviction du postulat, cher à AUBRY et RAU, selon lequel une même personne ne peut disposer que d'un seul patrimoine, qui aura durablement marqué cette branche du droit, est notable. Elle invite à renouveler l'analyse de la notion de patrimoine à la lumière du concept d'affectation devenu de droit positif.La fiducie et le statut d'entrepreneur individuel à responsabilité limitée sont les manifestations les plus remarquables de la pluralité de patrimoines, dont la consécration constitue -en réalité- la résultante d'un mouvement législatif qui n'a eu de cesse d'atténuer la force du principe d'unicité du patrimoine. Ce constat appelle une explication théorique du modèle d'affectation adopté qui ne procède ni par négation ni par fragmentation artificielle de la personne. Il en résulte une conception réifiée du patrimoine qui s'accommode d'un " but " fédérateur de ses éléments et d'un sujet de droit qui en demeure le support.Étant la norme -désormais-, la pluralité de patrimoines doit être organisée autour d'un principe applicable à une double condition: une définition du domaine d'affectation patrimoniale doit être complétée par la mise en œuvre d'un critère d'éligibilité. C'est ainsi qu'une adaptation progressive fera des dispositifs d'affectation de puissants leviers juridiques pour l'attractivité et la croissance de l'économie française.