La guerre civile, qui peut être définie comme un conflit armé à l'intérieur de ce qui formait auparavant une communauté juridique unique, est une notion dont la portée est très large: elle est couramment appliquée à de nombreuses époques et à des sociétés très diverses. Et cependant elle présente un paradoxe: pour chaque situation, ou presque, où elle peut être invoquée, sa pertinence est contestée et une partie des observateurs ou des chercheurs propose une catégorisation alternative. Ce paradoxe est lié à l'horreur qu'inspire la guerre civile: elle est couramment regardée comme le plus violent de tous les conflits et comme un crime inexcusable commis par celui des camps qui en est tenu pour responsable. Le présent volume aborde des cas divers, depuis l'Antiquité jusqu ...
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Ie partie – Représentations : de l'événement à la mémoire Esther Martin – " Victum Ciceronem ducem habuistis " (Philippiques, XIII, 30). L'éloquence cicéronienne comme arme de guerre dans les Philippiques ; Dominique Briquel – Comment on bâtit le récit d'une révolution : le renversement de Tarquin le Superbe à Rome en 509 av. J.-C. et ses arrière-plans mythiques ; Claire Gheeraert-Graffeuille – Entre polémique et histoire : comment écrire les guerres civiles anglaises (1640-1660) ?
IIe partie – Identifications : entre acceptation et déni de la guerre civile Daniel Mortier – Deux représentations théâtrales d'une même guerre civile : la Commune de Paris ; Sophie Vergnes – D'une guerre l'autre : les interactions entre guerre civile et guerre étrangère pendant la Fronde (1648-1653) ; Jean-Pierre Cléro – Philosophie et histoire de la guerre civile chez Hume ; Carine Lounissi – " This unnatural controversy in which Britons fight against Britons " ? La révolution américaine, la question de la guerre civile et la naissance de l'américanité (1774-1783).
IIIe partie – Pour ouvrir une problématique : élaborations esthétiques Sylvaine Bataille – " Domestic fury and fierce civil strife / Shall cumber all the parts of Italy " La guerre civile à l'écran dans Julius Caesar de Joseph L. Mankiewicz.
La guerre civile, qui peut être définie comme un conflit armé à l'intérieur de ce qui formait auparavant une communauté juridique unique, est une notion dont la portée est très large: elle est couramment appliquée à de nombreuses époques et à des sociétés très diverses. Et cependant elle présente un paradoxe: pour chaque situation, ou presque, où elle peut être invoquée, sa pertinence est contestée et une partie des observateurs ou des chercheurs propose une catégorisation alternative. Ce paradoxe est lié à l'horreur qu'inspire la guerre civile: elle est couramment regardée comme le plus violent de tous les conflits et comme un crime inexcusable commis par celui des camps qui en est tenu pour responsable. Le présent volume aborde des cas divers, depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine, et se propose de contribuer à une typologie de la notion paradoxale qu'est la guerre civile. Il se consacre spécifiquement à deux aspects qui peuvent rendre compte de la difficulté qu'elle présente, celui des représentations, y compris littéraires, qui peuvent être données des camps en lutte, et celui des idéalisations, c'est-à-dire des affects sous-jacents aux représentations, qui sont liés aux identifications et aux choix que fait chacun dans le conflit.