Le Mexique reste, pour le sociologue et l'ethnologue, le lieu de prédilection pour étudier le phénomène migratoire, les transformations sociales qu'il suppose et les glissements culturels qu'il engendre.Les auteurs de cet ouvrage se proposent d'apporter une contribution à la compréhension de ce phénomène, à partir d'une réalité locale, celle d'un village indien des montagnes du Michoacán, où la pratique de la mobilité est séculaire. Leur parcours théorique et méthodologique est conçu sur la base d'une démarche voulue comme innovante : à la traditionnelle " causalité lourde " – pauvreté, chômage, sous-emploi, sous-développement du Mexique avec la proximité des pays riches, les États-Unis et le Canada – dont les chercheurs parlent pour expliquer la mobilité, ils ont associé et non opposé, une " causalité subtile ", celle qui restitue la place de l'individu dans ce phénomène, mettant en relief son pouvoir décisionnel, les contraintes qu'il subit de par son environnement immédiat, les stratégies dont il fait preuve pour faire face à un problème dont l'ampleur subjective est familiale et communautaire. Dans cette proposition, il est question d'élargir, un tant soit peu, la perception du phénomène des migrations, en combinant facteurs objectifs et subjectifs.