C'est en suivant la route des Africain-e-s rendu-e-s esclaves que nous retrouvons la tortue, personnage fondamental de la tradition orale bantoue africaine.A travers les " mouvements " des contes, des mythes, des proverbes et des chants, des Africain-e-s ont su, grâce à leur(s) mémoire(s), fixer, inscrire puis transmettre dans la nouvelle culture qu'ils ont créée à Cuba leur identité culturelle. De par l'histoire de la traite des Africains et l'esclavage de ces derniers, l'Amérique est devenue un continuum de l'Afrique ; les deux continents offrant les mêmes possibilités historiques et culturelles.Cet ouvrage aborde une thématique originale et présente un intérêt scientifique indéniable car il existe très peu de travaux en langue française sur la question identitaire et noire à Cuba, et de surcroît sur Lydia Cabrera.
Cet ouvrage collectif a une hypothèse de départ : si la colonisation de l'imaginaire des noirs a résisté à la relation coloniale c'est bien parce qu'elle ne reposait pas seulement sur la violence du système de la plantation et de la colonie, mais aussi et surtout sur des discours (négatifs) de représentations du noir, reproduits encore aujourd'hui. Les contributions pluridisciplinaires et multilingues recueillies ici ont donc un objectif clair : montrer que l'ex-sujet colonisé noir renégocie, malgré la dispersion (et la fragmentation de la mémoire), de nouveaux contrats de représentation de soi et de représentation du monde transcrits par des discours post-coloniaux : littéraires, anthropologiques, cinématographiques, etc. ; ceux-ci fonctionnant comme autant de discours alternatifs face au mainstream (discours eurocentristes et/ou patriarcaux).
Les différents articles qui composent ce recueil rendent bien compte de l'extrême diversité de la correspondance : présence du genre épistolaire dans le romancero traditionnel panhispanique à la charnière du Moyen Âge et de la première modernité, rhétorique épistolaire dans le De conscribendis epistolis de Juan Luis Vives (1536), épîtres adressées par certains exilés espagnols au roi d'Espagne Philippe II entre 1557 et 1577, Carta anónima de 1682 au sein de la controverse sur le genre théâtral en Espagne, autobiographies de soldats dans l'Espagne du Siècle d'Or, lettres de voyage autour du monde de Ivan Alexandrovitch Gontcharov (1812-1891), journal intime à la limite du genre épistolaire chez Miguel de Unamuno, journal et photographies d'Agustí Centelles, républicain espagnol interné en 1939 au camp de Bram, lettres de guerre d'Antonio Lobo Antunes, Cartas a Sandra de Vergilio Ferreira, et lettre de Villegagnon à Calvin dans le film brésilien Qu'il était bon mon petit français.
Los Pasos perdidos de Alejor Carpentier et La Vorágine de José Eustasio Rivera
Cet ouvrage entend questionner l'espace hispano-américain dans ses représentations romanesques chez Alejo Carpentier, Los Pasos Perdidos, et José Eustasio Rivera, La Vorágine. L'espace est compris comme élément du chronotope (temps/espace), par rapport à l'histosire et à l'imaginaire, comme " milieu idéal caractérisé par l'extrémité de ses parties dans lequel sont localisées nos perceptions et qui contient par conséquent toutes les catégories finies " (Lalande). Cet espace échappe-t-il à l'hisoire ? L'espace, hispano-américain ou autre, en tant qu'objet culturel construit n'est-il que le lieu des pratiques imaginatives, n'est-il que le reflet de l'imaginaire social ?Si l'homme est le temps, il intervient sur et dans l'espace qu'il construit et modèle, l'espace est alors le lieu etle signe des relations humaines.
Après une phase de conquête d'autonomie, l'avenir de la Catalogne est devenu, depuis quelques années, une question âprement débattue et récurrente. Quels sont les principaux défis auxquels doit désormais faire face cette " nation sans état " ?
Cet ouvrage vise à cerner la place dévolue aux Noir(e)s dans les pratiques de représentations culturelles et discursives en Caraïbes. S'il est vrai que les Noir(e)s ont participé et contribué aux emmêlements de cultures, de langues, des couleurs, des imaginaires, etc. en Caraïbes, ces derniers restent encore confiné(e)s dans une spectralité contradictoire qui les diffère ; les contributions de cet ouvrage ont tenté d'interroger en contextes et co-textes cette spectralité qui semble marquer les rapports des imaginaires hégémoniques aux Noir(e)s.
Cet ouvrage est un recueil des principales communications présentées à l'occasion du Xe colloque international de Langue et de Littérature organisé par l'université de Morelia au Mexique. L'objectif de cette rencontre scientifique était de croiser les regards et les interprétations à propos de la relation existant entre les textes littéraires et les réalités culturelles latino-américaines. Tantôt miroir, tantôt fiction ou simple prolongement ce corpus discursif fixe l'une des dimensions de l'expression identitaire latino-américaine d'aujourd'hui. Les approches critique, pragmatique et/ou sociocritique des participants ont eu pour ambition première de mettre au jour les mécanismes idéologiques et rhétoriques qui sont au principe de cette expression.
Les participants à ces journées d'étude ont tenté, chacun dans leur spécialité, diverses enquêtes sur une période mal connue de l'histoire économique du pays. Ils ont traité des questions touchant au pétrole, au sisal, aux chemins de fer, aux biens de mainmorte, aux mines et à la tentative de développement auto-centrée du pays, tout en s'interrogeant à chaque fois sur la possibilité de faire du cas mexicain un modèle pour l'histoire économique des pays nés da la colonisation.
Rosario Castellanos, Balún Canán, 1957 – José María Arguedas, Los ríos profundos, 1958 – Jorge Icaza, El Chulla Romero y Flores, 1958
Du fait de son autochtonie l'Indien en est venu, malgré lui, à représenter un enjeu de légitimation politique et socio-symbolique en Amérique Latine. Singulièrement dans les années 1920-1940 qui marquèrent un tournant décisif dans l'histoire politique de cette région du monde. Les romans analysés dans cet ouvrage transcrivent ces enjeux dans lesquels se dessine, en même temps ou en échos, l'émergence d'une voix indienne cependant barrée par de multiples médiations.
Enjeux socio-symboliques de la nomination des Noir(e)s en Amérique latine
Réduire l'acte de nommer à la répétition de la geste adamique c'est faire preuve d'aveuglement et c'est se condamner à ne pas saisir la portée politique de la nomination. Outre le marquage au fer rouge, dans la Traite transatlantique (XVe-XIXe siècles) nommer le Noir/nègre, c'est affirmer le pouvoir blanc occidental et sacraliser une horreur qui ravalait l'Africain au rang d'outil et d'animal. Cet ouvrage revient sur l'archéologie des noms affublés aux Nègres/noirs à la lueur de l'affirmation politique et identitaire actuelle des afrodescendants en Amérique latine et en Caraïbe.
L'auteur de cet essai intitulé La Naquez : Estudio de una categoría cultural mexicana interroge avec pertinence et lucidité, la culture et la société mexicaines à travers un phénomène de représentation, la " naquez ", qu'il convoque du point de vue ethno-socio-linguistique comme marque distinctive, socialement et idéologiquement parlant, de l'être mexicain, dans un contexte né de la conquête, de la colonisation et des nécessaires métissages culturels qu'elles engendrèrent.
Les contributions qui suivent sont consacrées aux villes en Amérique latine et tentent d'analyser le phénomène urbain ainsi que les mythes qui l'accompagne, à travers plusieurs disciplines.