Flanqué de son lion, le chevalier Yvain parcourt les terres bretonnes pour conquérir et reconquérir la femme qu'il aime. Son parcours aventureux ressemble à un grand jeu dûment réglé et chronométré: il ne cesse de recevoir des échéances et de devoir obéir aux règles des rituels et des lois qui régissent l'univers arthurien. Cet apprentissage des codes et du temps semble fructueux: Yvain finira par respecter ses délais et, surtout, par intégrer les règles de la chevalerie: politesse courtoise, justice dans les armes, compassion pour les faibles, loyauté en amour.Le lion qui accompagne le héros devient alors son emblème: quelle meilleure incarnation de la noblesse que le roi des animaux? Et pourtant, le lion est aussi une bête sanguinaire. Chrétien, faisant miroiter le sy ...
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Chapitre I – Échos de la voix et prestige de la lettre
Contextes La renaissance du XIIe siècle et l'essor de la culture courtoise L'écriture médiévale De l'histoire au roman, en passant par la matière de Bretagne Chrétien de Troyes
Chapitre II – La mécanique du roman
Formes Le vers : structure et souplesse Le roman : hétérogénéité et polyphonie
Chapitre III – Tempus fugit
Structures et coordonnées La structure du texte : le parcours d'excellence d'Yvain Un chronotope signifiant
Chapitre IV – Les règles et l'action
Axiologie Le coutumier de Bretagne : merveilleux et réalisme Preu et cortois ? Chevalerie et société
Conclusion – Cœur de lion
Une lecture anatomique Les yeux : éblouissement et aveuglement Les oreilles : savoir entendre La langue : oïl et nennil
Anthologie critique
Bibliographie
Flanqué de son lion, le chevalier Yvain parcourt les terres bretonnes pour conquérir et reconquérir la femme qu'il aime. Son parcours aventureux ressemble à un grand jeu dûment réglé et chronométré: il ne cesse de recevoir des échéances et de devoir obéir aux règles des rituels et des lois qui régissent l'univers arthurien. Cet apprentissage des codes et du temps semble fructueux: Yvain finira par respecter ses délais et, surtout, par intégrer les règles de la chevalerie: politesse courtoise, justice dans les armes, compassion pour les faibles, loyauté en amour.Le lion qui accompagne le héros devient alors son emblème: quelle meilleure incarnation de la noblesse que le roi des animaux? Et pourtant, le lion est aussi une bête sanguinaire. Chrétien, faisant miroiter le symbole, nous rappelle son ambiguïté. Le lion impose sa force, tout comme les règles du jeu social ne tirent leur justification que parce qu'elles s'imposent elles-mêmes. On peut alors s'interroger sur le droit qui guide les actions d'Yvain: est-ce celui du plus juste, ou du plus fort?