Le présent ouvrage propose une étude de trois comédies de Pierre Corneille (1606-1684): La Place royale (1634), Le Menteur (1643) et La Suite du Menteur (1644).Il s'agit d'offrir au lecteur une introduction à la comédie du début du XVIIe siècle, c'est-à-dire à la comédie avant Molière. Il s'agit aussi de voir sous un autre jour un dramaturge surtout connu pour son œuvre tragique ou tragi-comique (Le Cid, Cinna, etc.), mais qui consacra en vérité la première partie de sa longue carrière (1629-1674) à renouveler en profondeur et avec succès le théâtre comique, mettant en scène les amours et les désamours de la jeunesse citadine de son temps. L'étude est suivie d'une anthologie critique et d'une bibliographie.
En 1800, Staël fait paraître De la littérature. L'ouvrage se veut une réflexion sur les rapports entre la littérature et les "institutions sociales" (lois, mœurs, religion) pour comprendre l'histoire des formes littéraires et le progrès des idées. Empruntant à Montesquieu et à Condorcet, il s'agit pour l'autrice de réfléchir à ce que pourrait être une littérature en régime républicain, spécifique au cas français. Mais la conception d'une humanité toujours en progrès est-elle absolument tenable? N'existe-t-il pas des obstacles puissants à une telle évolution? La présente étude se propose de guider le lecteur pour mieux appréhender les différentes facettes du premier grand essai staëlien.En 1800, Staël fait paraître De la littérature. L'ouvrage se veut une réflexion sur les rapports entre la littérature et les "institutions sociales" (lois, mœurs, religion) pour comprendre l'histoire des formes littéraires et le progrès des idées. Empruntant à Montesquieu et à Condorcet, il s'agit pour l'autrice de réfléchir à ce que pourrait être une littérature en régime républicain, spécifique au cas français. Mais la conception d'une humanité toujours en progrès est-elle absolument tenable? N'existe-t-il pas des obstacles puissants à une telle évolution? La présente étude se propose de guider le lecteur pour mieux appréhender les différentes facettes du premier grand essai staëlien.
Dans les dernières années de sa vie, Scarron a beau être cloué sur sa chaise de paralytique, sa plume alerte n'a rien perdu de son allégresse ni de sa vivacité: dans le Roman comique, les tribulations d'une troupe de théâtre au Mans sont l'occasion d'une fantaisie romanesque foisonnante, où les anecdotes de taverne et les scènes de farce alternent avec les nouvelles sentimentales et les histoires de pirates. Grands seigneurs méchants hommes, belles dames mystérieuses, hommes de loi véreux et comédiennes trop séduisantes constituent le personnel hétéroclite et haut en couleurs d'aventures trépidantes au rythme échevelé, bâties sur de permanentes ruptures de ton. Contrepoint des grands romans de l'époque, inspiré aussi par une veine espagnole picaresque, soutenu enfin par une verve ironique dévastatrice, le Roman comique nous donne une image inattendue de la France du XVIIe siècle: celle des duels et des relais de poste, celle des chemins de boue et des châteaux perdus, celle des eaux-fortes de Jacques Callot et d'Abraham Bosse. Malgré son inachèvement, le Roman comique constitue à coup sûr une savoureuse scène de la vie de province au temps de la Régence, dont bien plus tard Théophile Gautier saura se souvenir en composant son Capitaine Fracasse.
Cette monographie consacrée à Mauprat (1837), roman de George Sand, propose une réflexion sur ses enjeux politiques (les droits fondamentaux et en particulier les droits des femmes), en les contextualisant. Elle comporte en outre une analyse de la composition, de l'esthétique et de la logique du récit; elle cherche à cerner la singularité de ce discours et de ce style, tout en identifiant ses ascendants littéraires et philosophiques.Mauprat interroge la stéréotypie romantique du masculin héroïque (brigands, lions, séducteurs sentimentaux, chevaliers et révoltés), et fait dysfonctionner l'histoire d'amour avant de la remettre sur pied.
Machine de guerre au service des Anciens, lancée au plus fort de la Querelle, instrument d'une christianisation des pratiques littéraires, Les Caractères stupéfient par ce qui fut à leur époque considéré comme " une manière d'écrire toute nouvelle ", utilisant l'écriture discontinue pour s'interroger sur l'intelligibilité des comportements humains. Cette œuvre ouverte permet d'inventer un mode d'investigation à même de restituer le processus par lequel s'élabore un savoir en perpétuelle réflexion sur lui-même, et rend sensible la force d'indignation et d'inquiétude qui perce derrière l'humour, l'ironie et la comédie. Une hygiène de la pensée est nécessaire à celui qui entend résister à la puissance de falsification de l'égocentrisme. Elle est aussi condition d'efficacité du discours moral : le lecteur ne deviendra pas " raisonnable et plus proche de devenir chrétien " en demeurant passif, mais en entrant dans la dynamique cognitive du livre de morale, et en faisant pour son propre compte le parcours intellectuel déjà effectué par l'écrivain.
Tiré de dix années d'oubli par Verlaine, rival posthume de Laforgue, salué par Tzara et Breton, Corbière n'est pas seulement le " poète maudit " ni " moderniste " qu'une certaine histoire littéraire a construit. Son œuvre, traversée par une puissance de dérision féroce, propose un recommencement du lyrisme à partir d'une esthétique polyphonique qui mêle dissonance antiromantique et consonance primitiviste. Son " ironie lyrique " (Bakhtine) perpétuelle ne peut plus être une quête de soi, mais une quête du vrai qui se fera aussi recueil de voix. Où l'on découvrira un " Maître-philosophe cynique " qui nous apprend à mourir de rire, qui " joue du couteau " contre une certaine tradition, romantique, contre le présent, parnassien, mais aussi contre la domination graphocentrique, et donc pour l'inscription du corps dans la langue : " Si ce n'est pas vrai – Que je crève ! ".
Étude de cycles iconographiques du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris
Que nous disent les enluminures de manuscrits sur les textes littéraires du Moyen Âge ? Quelles lumières ces peintures peuvent-elle projeter sur le roman ou sur le poème médiéval ? Cet ouvrage, qui s'adresse à tous les lecteurs intéressés par le dialogue entre texte et image, propose une initiation à la lecture de l'un des poèmes courtois les plus célèbres et les plus richement illustrés du Moyen Âge : le Roman de la Rose, roman en vers commencé par Guillaume de Lorris dans la première moitié du xiiie siècle. L'étude, qui adopte une perspective diachronique, s'interroge sur la manière dont ce texte fondateur a pu être reçu, interprété, transmis par les peintres-enlumineurs du début du xiiie jusqu'à l'aube du xvie siècle. Quatre cycles iconographiques complets appartenant à quatre manuscrits d'époques différentes (conservés à la Bibliothèque nationale de France, à la British Library, à la Pierpont Morgan Library et accessibles en ligne) ont été retenus pour éclairer une démarche fondée sur l'observation et la description méthodiques des cycles d'illustrations. Le but de ce volume est de montrer comment l'examen des enluminures peut offrir des clefs d'interprétation du texte médiéval et de sensibiliser les lecteurs d'aujourd'hui à un art dont la finesse et la beauté ne cessent d'étonner.
Le but de ce livre est de donner au lecteur une présentation à la fois simple et exhaustive du sujet, sans faire de compromis avec la rigueur mathématique.L'ouvrage s'adresse principalement aux étudiants de dernière année de licence de mathématiques, mais peut concerner aussi des étudiants de niveau master qui n'auraient pas rencontré la topologie dans leur cursus. On y retrouve également des notions de topologie abordées en analyse dans l'étude des fonctions d'une ou plusieurs variables réelles.Sa lecture ne demande pas de prérequis au-delà des notions de base, la théorie des ensembles utilisée étant présentée dans le premier chapitre. Les définitions sont illustrées par de nombreux exemples et remarques, les résultats principaux sont accompagnés de contre-exemples montrant les limites de validité des résultats. Pour chaque notion, le cas particulier des espaces vectoriels normés est traité.Les démonstrations sont données en détail et chaque chapitre propose une liste d'exercices comportant des indications de résolution pour les exercices les plus difficiles. Tous peuvent faire l'objet de fiches de travaux dirigés.
Ce volume est consacré à l'œuvre singulière de Marie de France, premier grand nom féminin de la littérature française de langue d'oïl. Une place importante est d'abord réservée au mystère qui entoure la personne de l'auteure, avec un point sur les récentes avancées en matière biographique à la lumière des théories modernes de l'auctorialité. Une attention particulière est accordée au rôle de la matière bretonne et du merveilleux dans les lais : sont mis en perspective les approches canoniques de la médiévistique littéraire et les apports récents de la mythologie comparée ou des postcolonial studies anglo-saxonnes. Auteure féminine, Marie de France imposait enfin qu'une place soit faite à la question du genre, depuis la persona auctoriale jusqu'à la représentation littéraire en passant par l'écriture. Offrant un panorama de la critique, l'ouvrage entend fournir au lecteur contemporain les clés pour pouvoir apprécier la fraîcheur délicate d'une esthétique encore intacte par-delà les siècles.
Clément Marot ou l'éternel " adolescent ", comme l'indique le titre de son principal recueil, L'Adolescence clémentine, publié en 1532, alors qu'il a déjà trente-six ans et plus qu'une douzaine d'années à vivre. Cette œuvre, composée tout entière pendant le règne de François Ier, est la manifestation la plus claire, la plus évidente, de la Renaissance des lettres qui a fleuri à l'aube du XVIe siècle. Œuvre classée par genres, où les ballades et les rondeaux font bon ménage avec les épîtres et les chansons, les épitaphes et les complaintes, œuvre polyphonique souvent mise en musique, L'Adolescence clémentine s'inscrit dans le droit fil de la poésie médiévale, tout en la modernisant, la renouvelant et la transformant, dix ans avant que ne surgisse la révolution poétique de la Pléiade, laquelle ne parviendra pas à la faire oublier.Poésie instable que celle de L'Adolescence clémentine, dialogante, effervescente, jamais fixée, toujours répétée, mais comme on répète un texte de théâtre, en le découvrant et en le variant à chaque reprise, poésie continuée jusqu'à La Fontaine et à Voltaire, à redécouvrir de toute urgence aujourd'hui.
La Double Inconstance, La Fausse Suivante et La Dispute de Marivaux
Loin de reproduire de pièce en pièce, comme cela lui a souvent été reproché, une éternelle surprise de l'amour, Marivaux a bâti une œuvre théâtrale protéiforme aux multiples contours. Tout regroupement inédit à l'intérieur du corpus théâtral fait apparaître de nouvelles lignes de force, de nouveaux liens avec les textes narratifs, qui mettent à mal le cliché de l'uniformité et de la répétition.Lorsque dialoguent La Double Inconstance, La Fausse suivante et La Dispute, la dramaturgie de l'inconstance se substitue à la " machine matrimoniale ", donnant l'image d'un théâtre dans lequel relations humaines et sociales se tendent et se durcissent. Cette dramaturgie se nourrit de manipulation et de mensonge qui menacent la comédie et le comique, questionnent l'identité jusqu'au trouble, transforment les amours idéales en guerre des sexes ou en conquêtes financières.
Une lecture des "Mémoires d'une jeune fille rangée" de Simone de Beauvoir
C'est un défaut de lecture que ce présent ouvrage s'attache à corriger en adoptant un regard neuf sur un objet terni, jauni par les images successives laissées par les commentaires critiques au fil du temps. Longtemps mise à l'écart de l'histoire littéraire, l'œuvre de Simone de Beauvoir a suscité de nombreux malentendus. Elle a généré des pesanteurs dans l'interprétation de ses textes, déplaçant le centre de gravité d'une pensée et d'une écriture pourtant singulières. Le récit d'enfance et d'adolescence est la première marche du cycle beauvoirien des Mémoires. Or relire les Mémoires d'une jeune fille rangée invite à saisir la vitalité d'un vaste continuum de textes empruntant la voie de l'écriture de soi depuis les premiers essais littéraires de Simone de Beauvoir. Ce premier opus n'est pas seulement ancré dans la réalité de son temps. L'œuvre rayonne de part et d'autre de la ligne " classique " de l'autobiographie: elle ouvre sur le monde et sur l'universel.