L'extrême, envisagé dans cet ouvrage comme processus fédérateur, ne s'inscrit pas nécessairement dans la proximité de la mort réelle ni de l'exception. Il naît de l'alchimie entre la manière dont le sujet chemine à travers les représentations qu'il se fait de lui-même, et celle dont l'autre le regarde, étant entendu que chaque individu a vécu des moments ou des situations qui, à ses yeux, peuvent être qualifiées d'extrêmes.Dans le contexte naturel d'une existence humaine, l'ordinaire et l'extrême s'associent et se séparent continuellement comme des images mobiles en décomposition ou recomposition presque simultanées. Ainsi s'établit une solution de continuité entre eux, semblable à celle qui unit la pathologie et la normalité, le sommeil et la veille. Le caractère ordin ...
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L'extrême, envisagé dans cet ouvrage comme processus fédérateur, ne s'inscrit pas nécessairement dans la proximité de la mort réelle ni de l'exception. Il naît de l'alchimie entre la manière dont le sujet chemine à travers les représentations qu'il se fait de lui-même, et celle dont l'autre le regarde, étant entendu que chaque individu a vécu des moments ou des situations qui, à ses yeux, peuvent être qualifiées d'extrêmes.Dans le contexte naturel d'une existence humaine, l'ordinaire et l'extrême s'associent et se séparent continuellement comme des images mobiles en décomposition ou recomposition presque simultanées. Ainsi s'établit une solution de continuité entre eux, semblable à celle qui unit la pathologie et la normalité, le sommeil et la veille. Le caractère ordinaire de l'extrême tient à la place qu'y occupe la sensorialité et à l'organisation même du vivant, dont l'ordre ne se maintient que parce qu'il y a échange, et que cet échange permet d'affronter l'état de désordre vers lequel une telle organisation irait naturellement. État de désordre qui ressurgit sûrement dans ces situations extrêmes où, brutalement, pourrait l'emporter l'attrait pour la déstructuration, la proximité physique de la mort.