Dans nos sociétés démocratiques où les conflits politiques sont censés se régler dans l'arène parlementaire et le peuple s'exprimer par les urnes, quelle est la place, la valeur et l'appréhension de la violence comme moyen de revendication ? En Suisse, la démocratie directe, l'aisance économique, la sécurité ainsi que la neutralité sont supposées écarter toute utilisation de la violence pour appuyer une démarche protestataire.Pourtant, entre 1950 et 2000, le pays a fait face à de nombreux éclats de violence. Tout d'abord, ceux des séparatistes et des antiséparatistes jurassiens, puis ceux de mouvements d'extrême gauche et, enfin, ceux de mouvements d'extrême droite. Durant cette période, le pays a également été marqué par les attaques provenant de mouvements armés itali ...
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Les multiples visages de la violence Violence et mouvements sociaux Extrémisme et violence
L'identification des actions collectives violentes en Suisse La violence invisible Les sources
1. Jura : le séparatisme par les armes
L'escalade de la violence entre les séparatistes et les antiséparatistes
Berne en embuscade dans la crise jurassienne: les émeutes de Moutier
La fin de la lutte menée à l'explosif Un dénouement tragique
Conclusion
2. Une extrême gauche explosive dans le carcan de la guerre froide
Les derniers sursauts révolutionnaires
Des anarchistes aux antinucléaires: un mouvement pluriel Les interventions violentes des différents courants politiques
L'engrenage des actions et de la répression La traque des anarchistes Pas de place pour la subversion à Winterthour L'action violente: du romantisme au "terrorisme"
Rote Gallus: acte "terroriste" ou acte rhétorique?
L'émergence d'un nouveau thème de lutte: les antinucléaires Une répression peu marquée
Conclusion
3. Le racisme décomplexé de l'extrême droite
Une manifestation constante et régulière de la violence
L'atténuation du potentiel radical et politique des actions
Les skinheads: une violence purement expressive?
Conclusion
4. La Suisse au carrefour des réseaux transnationaux européens
L'évaluation des violences politiques
Les actions violentes des organisations clandestines allemandes et italiennes
Les solidarités avec les mouvements de lutte armée "Je viens en vacances en Suisse et ils me font chier avec la Révolution!" Rote Hilfe: le soutien aux prisonniers dits "politiques" Funke: une fascination réservée pour la RAF "Petra Krause Band": un tigre de papier? Les réseaux avec les mouvements italiens L'appréhension de la répression et de ses conséquences Les conséquences biographiques de l'activisme L'affaire Flükiger: de simples meurtres aux allures d'actions politiques planifiées Le poumon de l'extrême droite européenne La construction de l'ennemi extérieur: les skinheads allemands
La réplique de la police fédérale
Conclusion
5. Décloisonnements idéologiques et coalitions transversales autour des luttes de décolonisation et de libération
Les interactions avec les milieux pro- et anti-indépendantistes algériens L'embarras des autorités politiques suisses
L'entrelacement des réseaux suisses de soutien aux luttes palestiniennes Le soutien des milieux de l'extrême droite L'impuissance du gouvernement Les attentats des organisations arméniennes en Suisse L'éclatement des frontières entre l'extrême gauche et l'extrême droite Antisémitisme et antisionisme
Conclusion
Conclusion
Les opportunités politiques
Le choix de l'action violente
Le rôle de la violence
L'appréhension de la violence par les autorités politiques
Les réseaux transnationaux
Faire de la menace une donnée extérieure à la Suisse
Dans nos sociétés démocratiques où les conflits politiques sont censés se régler dans l'arène parlementaire et le peuple s'exprimer par les urnes, quelle est la place, la valeur et l'appréhension de la violence comme moyen de revendication ? En Suisse, la démocratie directe, l'aisance économique, la sécurité ainsi que la neutralité sont supposées écarter toute utilisation de la violence pour appuyer une démarche protestataire.Pourtant, entre 1950 et 2000, le pays a fait face à de nombreux éclats de violence. Tout d'abord, ceux des séparatistes et des antiséparatistes jurassiens, puis ceux de mouvements d'extrême gauche et, enfin, ceux de mouvements d'extrême droite. Durant cette période, le pays a également été marqué par les attaques provenant de mouvements armés italiens et allemands, ainsi que par les attentats meurtriers planifiés par des organisations palestiniennes et arméniennes. Ces interventions violentes dans l'espace public helvétique viennent ainsi démentir le mythe d'une Suisse paisible et pacifiée.Fondé sur les témoignages des acteurs de l'époque et sur des documents inédits de la police fédérale, cet ouvrage apporte une réflexion sur les continuités des épisodes de violences collectives, permettant ainsi d'appréhender les événements actuels. Il s'adresse à toutes les personnes qui s'interrogent sur les récents attentats et, de manière plus large, à l'utilisation de la violence dans les conflits politiques.Préface de Michel Wieviorka