Jeux et enjeux de mémoire à Gaza

Christine PIRINOLI
Date de publication
11 mai 2009
Résumé
1998 fut l'année de la commémoration du cinquantenaire de la Nakba, la " catastrophe " qui, en 1948, a engendré la perte de la terre et l'exil des Palestiniens. Cette commémoration s'est déroulée dans un contexte social et politique en pleine restructuration, du fait de la mise en place de l'Autorité palestinienne dans la perspective de la création d'un Etat. Issu d'une enquête de terrain interrogeant à la fois la mémoire de réfugiés, les activités et discours officiels et la façon dont les institutions étatiques se mettent en place, cet ouvrage analyse les différents processus de reconfiguration de la mémoire collective et de l'identité nationale. Ce faisant, il met au jour les stratégies et les aspirations des uns et des autres, dévoilant par là les rapports de force ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 11 mai 2009
ISBN 9782940146956
EAN-13 9782940146956
Référence 112622-38
Nombre de pages de contenu principal 384
Format 13.5 x 20.5 x 2.4 cm
Poids 494 g

1. Introduction : Construction de l'objet : aspects théoriques, démarche et questions épistémologiques

 

2. Comment peut-on être Palestinien ? La réponse des sciences humaines

2.1 Des réfugiés comme objet anthropologique

2.2 De la Palestine dans les sciences humaines

2.3 Des réfugiés palestiniens dans les sciences sociales

2.3.1 L'objet " réfugié palestinien " au-delà des apparentes évidences

2.3.2 Les réfugiés palestiniens dans la littérature

 

3. L'anthropologie d'un village dérobé

3.1 Le village comme lieu de mémoire

3.2 Barbara comme objet anthropologique

3.3 Barbara dans les " livres du souvenir "

3.4 Sous Israël Barbara

3.5 Une anthropologie sous contrainte du politique

3.5.1 Négocier le " terrain " : entre construction scientifique et exigences politiques

3.5.2 Restituer le " terrain " : quelle part pour l'objectivité et la subjectivité ?

3.6 Les principaux indicateurs de la mémoire

3.6.1 Histoire de Barbara et construction de la mémoire

3.6.2 Ethnographie de la vie quotidienne

3.6.3 Construction de l'identité nationale et perspectives d'avenir

3.6.4 Les stratégies de l'Autorité palestinienne Des récits personnels aux récits nationalistes : construction de la mémoire en miroir

 

4. Les acteurs de la mémoire villageoise

4.1 Jil al-Nakba : entre histoire et mémoire

4.1.1 Elite traditionnelle : rapport de pouvoir et de savoir

4.1.2 Le mukhtâr : contrôle du pouvoir et du savoir

4.1.3 Les vieux paysans : mises en scène de la mémoire

4.2 Jil al-Intifada : des récits aux revendications

4.3 Al-'Aydin : en quête de légitimité

 

5. Les récits de la mémoire villageoise

5.1 La terre source de vie et de bonheur

5.2 L'apparente absence de partage sexuel des tâches : " nous sommes comme les hommes "

5.3 Du paysan au réfugié : quelle identité aujourd'hui ?

5.4 De l'éloquence des silences de la mémoire

5.4.1 Les relations avec les Juifs

5.4.2 L'inénarrable Nakba

5.4.3 Une vie presque parfaite

 

6. Le récit sioniste : " Une terre sans peuple pour un peuple sans terre "

6.1 La construction sioniste du passé

6.2 De la Terre sainte à la Terre promise : la Palestine annulée

6.3 1948 : Israël se superpose à la Palestine

6.4 Arbre pour arbre !

6.5 Le paysage à l'encontre de la paix

 

7. Le récit nationaliste palestinien : Une terre ancestrale pour un peuple de paysans

7.1 Les prémices du nationalisme palestinien : construction de l'image du paysan romanticisé

7.2 La Nakba : le paysan est mort, vive le paysan !

7.3 Emblèmes ruraux et palestinité " authentique " : trajectoire et signification d'objets symboliques

7.3.1 Le thôb : de la distinction identitaire à la distinction sociale

7.3.2 Le keffieh : de la coiffe paysanne au symbole de la résistance nationale Jeux et enjeux de mémoire : la construction de l'état et la rhétorique du passé

 

8. La commémoration du cinquantenaire de la Nakba : la mémoire omniprésente

8.1 Le contexte social et politique dans la bande de Gaza : entre désillusions et révolution

8.2 Le cinquantenaire de la Nakba : entre explosion mémorielle et recodification du passé

8.2.1 Le récit officiel

8.2.2 Le récit " semi-officiel "

8.2.3 Les initiatives non officielles

8.3 La représentation des femmes dans les récits mémoriels de la commémoration

8.3.1 Les textes de la commémoration

8.3.2 Rhétorique visuelle de la commémoration

 

9. Construction de l'Etat et rhétorique de la tradition 9.1 Mise en place et institutionnalisation du pouvoir

9.2 Les élections au Conseil législatif 9.3 Les institutions judiciaires et leurs pendants " traditionnels "

9.4 Les associations villageoises comme courroie de transmission entre l'Etat et les citoyens

9.5 Quel Etat pour quelle Palestine ?

 

Conclusion

1998 fut l'année de la commémoration du cinquantenaire de la Nakba, la " catastrophe " qui, en 1948, a engendré la perte de la terre et l'exil des Palestiniens. Cette commémoration s'est déroulée dans un contexte social et politique en pleine restructuration, du fait de la mise en place de l'Autorité palestinienne dans la perspective de la création d'un Etat. Issu d'une enquête de terrain interrogeant à la fois la mémoire de réfugiés, les activités et discours officiels et la façon dont les institutions étatiques se mettent en place, cet ouvrage analyse les différents processus de reconfiguration de la mémoire collective et de l'identité nationale. Ce faisant, il met au jour les stratégies et les aspirations des uns et des autres, dévoilant par là les rapports de force et les enjeux de pouvoir entre ces différents acteurs qui luttent pour proposer une nouvelle version légitime de la mémoire palestinienne. A travers cette recherche, l'auteure montre comment la mémoire palestinienne a toujours été fortement configurée par ses usages politiques liés à la construction de l'identité nationale et aux revendications du peuple. Néanmoins, son instrumentalisation dans le cadre de la construction étatique risque de lui faire perdre son rôle unificateur et mobilisateur, de ciment de la communauté imaginée, cette mémoire devient progressivement l'alibi de politiques qui compartimentent la société. Elle n'est de ce fait plus capable d'exprimer l'identité collective ou les aspirations du peuple peuple palestinien. Cet ouvrage, par une analyse approfondie des discours mémoriels mis en relation avec l'actualité politique, donne une clé de compréhension des enjeux essentiels qui se sont joués entre d'une part les Palestiniens et les Israéliens au sujet de l'histoire, et d'autre part entre Autorité palestinienne et réfugiés, par rapport à leurs aspirations d'avenir respectives et à la manière de concevoir un éventuel Etat palestinien. L'auteure a enquêté, durant l'année de la commémoration de l'année du cinquantenaire de la catastrophe de 1948, sur la façon dont différents groupes d'acteurs produisent un discours officiel ou privé sur la mémoire palestinienne. L'analyse de ces récits montre que cette mémoire est fortement configurée par ses usages politiques liés à la construction de l'identité nationale et aux revendications du peuple et de l'Autorité palestinienne dans le cadre du processus d'Oslo.

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