" Ces variations autour de la puissance d'agir […] ont pour objectif commun de ressaisir la puissance dans l'impuissance et de passer de la peur de la mort à la jouissance de l'éternité, de la finitude du corps au développement de ses capacités, de la servitude des affects à la fortitude retrouvée. Il s'agit ainsi d'exprimer la positivité du négatif en allant chercher la puissance là où ne s'attendrait pas à la trouver. "
En matière d'art, " la rencontre de l'actualité avec le passé est un point de départ. Un fantastique début qui est partout et nulle part et qui arrive sans prévenir ici ou là. "Éric Darragon, professeur émérite d'histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est l'auteur d'études sur Manet, Caillebotte, Seurat, Van Gogh et l'art des XIXe et XXe siècles. Il a publié plusieurs textes de catalogue sur l'art allemand depuis 1945: Georg Baselitz, Markus Lüpertz, Jörg Immendorff, Sigmar Polke, A.R. Penck.
" Il est évident que la tradition orale, source qui n'est jamais unique, mais souvent essentielle, est d'un maniement particulièrement délicat. Elle est pleine de traîtrises, mais non pas pauvre, tout au contraire. À s'affronter longuement avec elle, on fixe peu à peu des règles empiriques qui permettent de l'utiliser à bon escient. Il y a intérêt à expliquer ces règles pour relever la tradition orale de l'injuste mépris où on la tient et avec elle toute l'histoire précoloniale de l'Afrique. "Yves Person (1925-1982), professeur d'histoire de l'Afrique moderne et contemporaine à l'université Paris 1, pionnier du recueil et de l'étude des traditions orales, fut l'un de ceux qui poussa le plus loin l'usage raisonné de l'oralité comme matériau pour l'histoire. Ses travaux, conduits essentiellement en Afrique de l'Ouest, illustrent les méthodes et précautions de l'enquête qui permet de recouvrer un passé étiré du royaume du Mali à la geste de Samori.
Entre 1936 et 1938, le Front populaire a plus dépensé pour " les canons " que pour " le beurre " […]. En réarmant la France, il se désarme lui-même: le " prix du réarmement " n'est pas seulement financier et économique; il est politique aussi.
" Dans sa recherche sur l'histoire des hommes, il combinait les données de l'archéologie et du droit: pour comprendre une société et ses règles, n'y a-t-il pas nécessité de connaître les contraintes techniques qui s'imposaient à elle autant que la nature des rapports entre ses membres et des lois qui les réglementaient? "
Cet ouvrage est une réédition d'un livre paru en 1998 aux PUF. Ce dont il s'agit ici, c'est de fournir au lecteur une table d'orientation qui devrait lui permettre tout bonnement de " lire " L'esprit des lois, c'est-à-dire de s'y aventurer, alors même que le premier contact n'aura guère pu être que désespérant – ni plus ni moins qu'avec la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la raison pure. Cela n'est possible que si l'on s'engage à étudier l'entreprise dans sa totalité et comme une totalité philosophique, donc comme l'invention d'une pratique argumentative foncièrement originale qui vise à élaborer de nouveaux problèmes. Celui d'abord, théorique, d'une science expérimentale des institutions humaines. Celui ensuite, politique, d'un recensement des moyens disponibles – quels qu'ils soient – pour freiner le passage au despotisme. Identifier comparativement les contraintes qui rendent raison de telle loi ou de telles moeurs dans une conjoncture donnée, juxtaposer a contrario tout ce dont un despote ne pourra jamais s'accommoder: telle est la double tâche, au vrai bien singulière, qu'effectue Montesquieu et qu'il s'agit de comprendre transitivement, pour ce qu'elle donne à penser, hier et aujourd'hui.
Les représentations des petits métiers parisiens (XVIe-XVIIIe siècles)
Cet ouvrage est une réédition dans la collection " Les Classiques de la Sorbonne " d'un ouvrage important paru en 1995. Pendant plus de trois siècles, les plus humbles représentants du peuple urbain ont inspiré des oeuvres littéraires et d'abondantes interprétations iconographiques mobilisant artistes de renom, " petits-maîtres " et graveurs d'estampes anonymes. Cette diversité et la permanence de l'engouement suscité par les Cris de Paris sont loin de s'expliquer uniquement par l'omniprésence des marchands ambulants dans la ville ancienne. L'historiographie du XIXe siècle, les ouvrages érudits des amateurs nostalgiques du vieux Paris et les catalogues contemporains inspirés par les Cris n'ont pas épuisé leur signification historique. La longévité du thème et son succès auprès de publics socialement divers renvoient-ils simplement à un phénomène de mode ou à l'éveil d'une curiosité à l'égard des conditions de vie des humbles? Quelles significations esthétiques et sociales, morales et idéologiques, donner à la succession des manières de traites les Cris de Paris à travers le temps? Et pour répondre à cela, ne convenait-il pas de s'émanciper d'une lecture illustrative de ces imprimés très souvent utilisés comme simple reflet d'une vie populaire restée " fragile "?
" Car ces soldats d'occasion qui font la guerre par routine et parce qu'ils ne voient pas comment ils pourraient y échapper sans faillir à l'honneur, sont comme abrutis par cette guerre qui n'en finit pas [...]. Ils ne se battent pas par idéologie. Ils se battent parce que c'est ainsi et qu'on ne peut faire différemment [...]. Le pacifisme des anciens combattants naît là, de ce sentiment diffus d'avoir été grugés pour tout et par tous. "
" En une France d'abord paysanne, j'ai essayé de connaître les paysans. En des villes où dominaient les "arts mécaniques" et la "vile populace", je n'ai pas voulu limiter mon enquêteaux grands marchands et aux officiers, minorité souvent déterminante, minorité tout de même. "C'est le récit vibrant et sensible de la fragilité des petites gens face à la violence des crises.Préface inédite de Daniel Roche, professeur honoraire au Collège de France.
" Il me semble que le grand mouvement révolutionnaire qui marque la phase 1020-1090 est à l'origine des premières manifestations communautaires, des premières prises de conscience de l'originalité du groupe paysan ; tous les faits y concourent : début d'une poussée d'hommes, d'une recherche de terres éloignées des anciens sites, mise en place d'une structure sociale contraignante, cette "seigneurie" que ne connaissaient pas les paysans d'autrefois ".
" Dans un monde byzantin qui ignore, au moins jusqu'au XIIIe siècle, tout procès de canonisation, est saint celui dont la sainteté est reconnue soit par les autorités,soit par le peuple chrétien engagé dans ce sens par les hauts faits spirituels du personnage diffusés par l'hagiographie. "Les articles réimprimés dans ce recueil ont été publiés de 1990 à 2010 dans divers ouvrages collectifs et revues.
Histoire des repas publics dans les cités grecques
" De l'exigence d'insérer les banquets dans la diachronie, est né le projet d'une enquête sur dix siècles environ, de l'époque archaïque à l'époque romaine, non pour écrire une page d'"histoire immobile" enfermée dans les structures parfois trop closes de la longue durée, mais pour disposer de l'ampleur de temps nécessaire pour percevoir les changements. " Pauline Schmitt PantelPubliée en 1992 dans la collection de l'École de française de Rome, la thèse d'État de Pauline Schmitt Pantel a ouvert un champ nouveau dans l'étude des sociétés anciennes.