Ce volume comprend un dossier thématique intitulé " Fictiologies médiévales " comprenant 6 articles inédits qui réfléchissent sur le statut de la fiction dans les productions textuelles castillanes médiévales (notamment chez Alphonse X) et les liens entre " réalité " et " fiction " (par exemple dans les récits de voyage). D'autres travaux analysent divers cas de figure du processus médiéval de mise en fiction ou de réécriture de mythes ou légendes (dans les textes historiographiques ou dans la matière arthurienne) ainsi que la recherche d'un exotisme qui passe par la fiction, comme dans le cas du Libro de buen amor. La rubrique Varia comprend un article sur un copiste morisque, Luis Barbaça, qui jette une lumière nouvelle sur la fin de cet alfaqui endoctrineur, condamné par l'Inquisition. Le volume se clôt par un article compte rendu consacré à l'ouvrage d'Arturo Jiménez, La incorporación de la mujer a la cultura escrita en el siglo xv.
Politia. La construction du discours politique au Moyen Âge et à la Renaissance
L'intérêt pour l'origine et la diffusion des théories politiques du Moyen Âge et de la Renaissance nous oblige à aborder les traductions avec une perspective philologique et historique qui explique les changements culturels produits à cette époque. Ce volume propose, dans sa partie centrale, un dossier qui interroge ces questions. Sous le titre Politia. La construction du discours politique au Moyen Âge et à la Renaissance, ce numéro monographique, qui se compose de dix travaux totalement inédits, s'articule autour de trois axes principaux: " Voies de transmission " (avec trois travaux sur l'aristotélisme politique à la fin du Moyen Âge dans la péninsule Ibérique), " Concepts et vertus politiques " (avec deux travaux, l'un sur la justice et l´équité et l'autre sur les vertus politiques du législateur) et, enfin, " Traductions et idées politiques " (avec trois travaux, l'un sur les origines de la pensée démocratique en Espagne, l'autre sur un aspect de l'érasmisme dans la Chancellerie de Charles Quint et, enfin, un dernier sur les traductions hispaniques des œuvres de Machiavel). L'ensemble du dossier est dûment présenté par María Díez Yáñez.
Ce volume regroupe 16 études inédites sur divers aspects de la théorie de la traduction au Moyen Âge dans les aires hispanophone, francophone, catalane, latine et arabe. Les thèmes abordés comprennent l'actualisation médiévale des premières théories de la traduction (Jérôme, Augustin, Boèce); la traduction comme espace de création littéraire ou d'invention (dans la prose castillane ou française); la traduction de la mythologie et de la matière antique (chez Raoul de Presles et Alphonse X); le modus operandi des traducteurs vu par leurs socii (Gérard de Crémone) ou par eux-mêmes (auto-analyse de la pratique traductrice); les théories de la traduction chez les traducteurs arabes médiévaux; la traduction vue par les traducteurs " mineurs " catalans du 15e siècle; la traduction des textes religieux dans la Castille du 15e siècle; le contexte et les spécificités de la querelle entre Bruni et Cartagena au sujet de la traduction de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote; la théorie et la pratique de la traduction chez Alfonso de Madrigal dit Le Tostado et le cas de la traduction de textes de prédication arabe dans des manuscrits aljamiados.
Après de longues années de recherches, Antoni Rossell, professeur à l'Université Autonome de Barcelone, a pu établir une reconstitution musicale vraisemblable de la chanson de geste espagnole El Cantar de Mio Cid et revisite devant nous le travail vocalique et gestuel d'un jongleur du 13e siècle. Le film contenu dans le volume reprend des extraits de l'interprétation lyrique du Cid par Antoni Rossell en y ajoutant de nombreux supports visuels et des séquences filmiques tournées sur les lieux mêmes évoqués dans la chanson. Il nous plonge ainsi dans une Espagne intemporelle, d'une beauté âpre, faite de dénuement et de silence; la terre dévastée de l'exil. Le volume contient le DVD du film, précédé de 8 études inédites sur des aspects essentiels du Cantar de mio Cid qui sont publiées en trois langues (français, espagnol et anglais): une présentation du spectacle d'Antoni Rossell et du film; une réflexion sur l'épique médiévale et le chant; une présentation de la démarche musicologique d'Antoni Rossell; qui était en réalité Rodrigue de Vivar, le Cid?; quels sont les premiers textes du corpus cidien?; quels rapport le poème entretient-il avec les référents spatiaux?; les liens entre le poème castillan et ses modèles français et enfin comment se construit le mythe cidien.
Penser le genre au Moyen Âge : (Péninsule Ibérique, 13e – 16e s.)
Le numéro 39 (2016) des Cahiers d'Études hispaniques médiévales est une monographie sur la théorisation du genre dans l'Espagne médiévale et du xvie siècle qui permet de faire le point sur les recherches actuelles en France, en Espagne et aux USA, sur les gender studies appliquées à l'Espagne médiévale et du 16e siècle. Le dossier comprend 11 articles portant sur divers aspects de cette problématique: les intersections sexuelles (effémination, hermaphrodisme, 3e genre…); la représentation de la différence entre sexe et genre dans les mentalités médiévales; genre et parentalité; la désignation linguistique et rhétorique du genre dans la langue médiévale castillane; la théorisation de la misogynie (de la tradition orientale au traité moral); les marqueurs de genre dans les textes littéraires et l'esthétique genrée de la réception, l'apparition d'une voix littéraire au féminin; la " querelle des dames " et la parodie, genre et apparence vestimentaire, genre et savoir (les femmes lettrées à la cour d'Isabelle), genre et mystique.
La théorisation de l'amour au Moyen Âge et à la Renaissance (péninsule Ibérique, XIIIe-XVe siècles)
Le numéro 38 (2015) des Cahiers d'Études hispaniques médiévales comprend un dossier de six articles consacrés à la théorisation de l'amour au Moyen Âge et à la renaissance dans la péninsule Ibérique. Y sont abordées des questions cruciales de la théorie amoureuse médiévale comme l'opposition entre idéalisme amoureux (amour courtois) et érotisme ovidien; la maladie d'amour selon la médecine médiévale; l'influence d'Ovide; le naturalisme amoureux selon la pensée universitaire ou le néoplatonisme du xvie siècle dans la bucolique et dans la poésie. À la suite, on trouve trois articles de varia : deux éditions de textes médiévaux (une chronique en latin rédigée dans l'entourage de l'écrivain Juan Manuel appelée Cronicon latin, et une version en castillan jusque-là inconnue du célèbre Liber de pomo sur la mort d'Aristote inspirée du Phédon de Platon) et un article sur l'expression vale decir comme marqueur de reformulation, du latin à nos jours, en passant, bien entendu, par les usages médiévaux de cette expression. Le numéro se clôt par le compte rendu de lecture d'un ouvrage portugais consacré aux Juifs et aux Musulmans de la péninsule Ibérique.
Ce numéro est essentiellement consacré à la publication du dossier " Paratextes et stratégies de pouvoir dans la péninsule Ibérique au Moyen Âge ", avec une étude préliminaire de Carlos Heusch et douze articles inédits de chercheurs français, espagnols, portugais et britanniques. On y étudie le discours paratextuel, notamment les prologues, dans les textes documentaires, historiographiques et généalogiques, entre le XIIe et le XVe siècle. Le dossier comprend également des études sur des textes plus littéraires, comme les prologues des oeuvres de Juan manuel ou de fictions en prose (Baladro del sabio Merlín, Linda Melosina) ainsi que les prologues de traductions et de traités didactiques à l'usage des femmes. Sont aussi publiés deux comptes rendus de lecture.
Les Cahiers d'études hispaniques médiévales numéro 33 présentent le dossier " Traduction et pouvoir en péninsule Ibérique au Moyen Âge ", constitué de onze études inédites sur divers aspects de la traduction dans la péninsule Ibérique médiévale en tant que manifestation privilégiée du pouvoir. Dans la rubrique " Varia " on trouvera deux travaux, l'un sur l'organisation textuelle dans la prose d'Alphonse X, notamment la Historia de España, l'autre sur la passionnante Crónica particular de San Fernando. Enfin, il faut noter un très important article-compte rendu de lecture sur l'édition de J. Ferro de la Crónica de don Juan I de Pero López de Ayala qui est une véritable leçon de critique textuelle.