L'œil des libraires : le Proche-Orient à la loupe

Les libraires du Comptoir vous proposent des sélections thématiques. Aujourd’hui, décryptage et analyse des dynamiques du Proche-Orient.

À la fois carrefour géographique et religieux, la région du Proche-Orient connaît une situation géo-politique complexe et conflictuelle. Les origines de ces tensions sont multiples : s'accumulant au fil du temps, elles forment aujourd'hui une trame complexe de rouages belliqueux résultant sur la situation contemporaine.

Afin d'éclairer notre compréhension des enjeux actuels, nos libraires vous proposent une sélection d'ouvrages abordant les différents aspects des dynamiques en place.

Origines du conflit israëlo-palestinien

Palestine-Israël. Approches historiques et politiques

Le destin tragique de la Palestine est probablement lié au fait religieux : sur une "promesse divine" se sont greffées des réalités politiques. Il est difficile d'expliquer le conflit israélo-arabe sans recourir à l'histoire et sans revenir sur la fameuse "promesse de Yahvé", sur l'idéologie sioniste, le rêve de la "Terre promise", sur la déclaration de Balfour et enfin sur les décisions de l'ONU, surtout celle du partage de 1947, et leur non-application. Avec l'accord d'Oslo de 1993, la paix semblait pouvoir s'établir. Mais cet accord était-il véritablement l'œuvre commune de toutes les parties en présence ? Peut-on parler de paix quand on autorise l'installation de colons dans les maisons palestiniennes, à deux pas des camps de réfugiés où croupissent leurs propriétaires légitimes ? Peut-on parler de paix quand on accorde le droit de retour aux Juifs, absents de cette terre depuis dix-huit siècles tandis qu'on le refuse aux exilés palestiniens de 1948 et 1967 ? Sans prétendre à l'exhaustivité, l'ouvrage expose l'essentiel et explique la naissance du conflit, sa dramatisation et sa pérennité.

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La Place de la Palestine dans la stratégie britannique

Israël-Palestine, plus de soixante ans de combats, et autant d'années que les historiens se penchent sur les racines d'un conflit qui assume de plus en plus une dimension quasiment mondiale. Revenant aux sources de cette situation, le présent ouvrage se propose d'étudier les origines idéologiques de l'intervention européenne dans les affaires du Proche-Orient avant et pendant la Première Guerre mondiale. Prenant le parti d'une analyse à la fois théorique et historique, ce travail démonte les mécanismes des prises de position agressives de la Grande-Bretagne vis-à-vis du monde arabo-musulman, et plus particulièrement de la Palestine. Comment en effet un territoire quin'intéressait alors pratiquement personne, et qui n'avait même pas de définition géographique officielle, en vint-il en une petite quinzaine d'années à être envisagé comme un "Etat imaginé" d'où l'Europe pourrait rayonner sur l'Orient ? Cette question si obsédante pour bon nombre d'intellectuels contemporains trouve une réponse partielle dans la confrontation des théories géopolitiques américaines et britanniques des années 1900 avec la pratique des fonctionnaires de l'Empire britannique. Basé essentiellement sur des documents d'archives non-publiés issus du Foreign Office ainsi que de notes et de rapports gouvernementaux et parlementaires privés, cette étude démontre qu'entre 1900 et 1918, les Européens, et plus particulièrement les Britanniques, mirent à exécution bon nombre de théories développées par les premiers géopoliticiens anglo-saxons sur la "stabilisation" politique et économique du Proche-Orient. Cet ouvrage démontre ainsi que le remodelage de tout le Proche-Orient lors de la Première Guerre mondiale réalisait un projet géopolitique et stratégique américano-britannique prévu de longue date.

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Ouvrages généraux sur le conflit

Palestine/Israël : 60 ans de conflit

L'histoire de la Palestine est faite de "guerres gagnées et de paix perdues". Deux peuples et une terre, c'est l'un des aspects les plus dramatiques du conflit israélo-arabe : deux volontés, deux projets, deux rêves divergents et deux peuples qui s'affrontent depuis soixante ans. D'un côté il y a les Palestiniens, déracinés de leur terre natale, privés de leur patrie, groupés dans des camps de réfugiés chez eux en Palestine ou dans les pays arabes voisins. De l'autre côté, il y a les Juifs qui ont quitté et qui continuent de quitter les pays où ils sont nés pour émigrer vers la "Terre Promise" sans prêter attention aux droits légitimes et inaliénables des Palestiniens de disposer d'eux-mêmes.Soixante ans après la proclamation de l'État juif par David Ben Gourion et la Nakba arabe, les Israéliens vivent toujours dans un environnement hostile, confrontés aux mêmes questions : Quelle place faut-il accorder aux Palestiniens qui revendiquent la même terre ? Leur État est-il fondé sur "une terre sans peuple" pour un " peuple sans terre " ? Leur État est-il prêt à cesser d'être "l'État juif" pour devenir, "l'État de ses citoyens" ? Leur État est-il prêt à reconnaître que les Palestiniens ont subi et ne cessent de subir l'occupation, les frustrations et les injustices ? Leur État est-il prêt à accepter un État palestinien en se retirant des territoires occupés en 1967 et en accordant le droit au retour aux réfugiés palestiniens ? Leur État est-il, enfin, prêt à accepter une paix fondée sur le droit international et sur les résolutions des Nations Unies et non sur les textes bibliques et le rapport de force ?

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Méditerranéennes/Mediterraneans, n° 6, été/automne 1994

Palestiniens, Israéliens… et autres…

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Conséquences du conflit sur la population palestinienne

Penser la Palestine en réseaux

Penser la question palestinienne à partir de réseaux, penser le concept de réseaux à travers la question palestinienne: cet ouvrage entend répondre à deux préoccupations majeures. Il interroge un concept de plus en plus usité dans les sciences sociales ces dernières années; il questionne aussi des dynamiques palestiniennes qui ne sont pas forcément manifestes. Les différents chapitres de cet ouvrage montrent ainsi comment des Palestiniens ont défié des contraintes territoriales par le net, fonctionnent en réseau dans l'ombre de l'institution proto-étatique de l'Autorité nationale palestinienne, reproduisent ou luttent contre les hiérarchies de statuts à Ramallah, créent de la citoyenneté dans les contraintes de la diaspora au prisme du statut de réfugié, étendent la Palestine, à travers l'art, du local au global, mais aussi comment des "internationaux" tissent de nouvelles sociabilités et modes d'agir dans les Territoires palestiniens occupés ou perpétuent les usages et les significations d'une lutte palestinienne qui est aussi un symbole transcontinental. Ce sont autant d'usages des réseaux qui font émerger, plus que des discours, des pratiques du quotidien dans certains cas, des modes d'agir militants dans d'autres, créatifs et flexibles, prenant place dans des mondes palestiniens quadrillés par des réseaux de contraintes particulièrement "inflexibles".

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Jeux et enjeux de mémoire à Gaza

1998 fut l'année de la commémoration du cinquantenaire de la Nakba, la "catastrophe" qui, en 1948, a engendré la perte de la terre et l'exil des Palestiniens. Cette commémoration s'est déroulée dans un contexte social et politique en pleine restructuration, du fait de la mise en place de l'Autorité palestinienne dans la perspective de la création d'un Etat. Issu d'une enquête de terrain interrogeant à la fois la mémoire de réfugiés, les activités et discours officiels et la façon dont les institutions étatiques se mettent en place, cet ouvrage analyse les différents processus de reconfiguration de la mémoire collective et de l'identité nationale. Ce faisant, il met au jour les stratégies et les aspirations des uns et des autres, dévoilant par là les rapports de force et les enjeux de pouvoir entre ces différents acteurs qui luttent pour proposer une nouvelle version légitime de la mémoire palestinienne. A travers cette recherche, l'auteure montre comment la mémoire palestinienne a toujours été fortement configurée par ses usages politiques liés à la construction de l'identité nationale et aux revendications du peuple. Néanmoins, son instrumentalisation dans le cadre de la construction étatique risque de lui faire perdre son rôle unificateur et mobilisateur, de ciment de la communauté imaginée, cette mémoire devient progressivement l'alibi de politiques qui compartimentent la société. Elle n'est de ce fait plus capable d'exprimer l'identité collective ou les aspirations du peuple peuple palestinien. Cet ouvrage, par une analyse approfondie des discours mémoriels mis en relation avec l'actualité politique, donne une clé de compréhension des enjeux essentiels qui se sont joués entre d'une part les Palestiniens et les Israéliens au sujet de l'histoire, et d'autre part entre Autorité palestinienne et réfugiés, par rapport à leurs aspirations d'avenir respectives et à la manière de concevoir un éventuel Etat palestinien. L'auteure a enquêté, durant l'année de la commémoration de l'année du cinquantenaire de la catastrophe de 1948, sur la façon dont différents groupes d'acteurs produisent un discours officiel ou privé sur la mémoire palestinienne. L'analyse de ces récits montre que cette mémoire est fortement configurée par ses usages politiques liés à la construction de l'identité nationale et aux revendications du peuple et de l'Autorité palestinienne dans le cadre du processus d'Oslo.

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Conséquences du conflit sur la région du Machrek

A contrario, volume 5-n° 2/2008

Dans ce volume, la Palestine est placée au centre de la réflexion, comme son titre l'indique, car le conflit israélo-palestinien concentre une dimension à la fois symbolique et territoriale. À la différence d'autres conflits régionaux, articulés autour de questions de légitimité du régime ou de gouvernance, ce conflit incarne par excellence l'arbitraire du leg colonial, l'injustice ressentie par un peuple, une région et les insuccès de la médiation internationale. Sans viser à l'exhaustivité, ce parti pris imposait de se centrer davantage sur la région du Machrek où résonne l'onde de ce vieux conflit et où la présence d'Israël continue de nourrir un arc de conflictualité. Ce point de vue permet dès lors d'inclure aussi bien la problématique des relations arabo-iraniennes que la perception des acteurs sociaux marocains sur la guerre des 33 jours de l'été 2006. Enfin, au plan théorique, la notion même de conflit ouvre un espace de questionnement relativement vaste qu' il convient de définir a minima.

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Ouvrages sur la situation politique du Liban aux XXe et XXIe siècles

Religion, guerre et migration : les Syriens au Liban

Que se passe-t-il au niveau de la religiosité lorsque des individus perdent tout suite à la guerre et à la migration forcée? Peut-on observer un renforcement de la religiosité, lorsque leur foi est tout ce qui leur reste? Ou, au contraire, est-ce que ces traumatismes laissent place à une désillusion et à une diminution? La recherche de terrain présentée dans ce livre traite des conséquences de la guerre et de la migration sur la religion et sur l'évolution de la religiosité. Pour répondre à ces questions, l'auteure a conduit une recherche qualitative sur le cas des Syriens réfugiés au Liban, à Beyrouth et dans trois camps de réfugiés à la Bekaa. Il n'existe aujourd'hui que peu de recherches sur les migrations dans les pays limitrophes à ceux en crise. La plupart des travaux sur l'immigration et la religion concernent des pays occidentaux. Pourtant, l'immense majorité d'individus forcés à fuir est déplacée à l'intérieur de leur pays ou dans des pays limitrophes. Ce livre permet donc de développer un aspect encore partiellement étudié en sciences sociales et en sciences des religions.

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Liban : la guerre et la mémoire

Déclenchée en 1975, la guerre du Liban s'est achevée en 1990. Face à l'"oubli officiel", une culture civile de la mémoire s'est déployée. Recueillis dans trois villages de cette région entre 2000 et 2004, des récits témoignent des massacres, du déplacement forcé, des violences sur les maisons et les terres. Ils expriment les tensions autour de la question de la responsabilité : est-elle individuelle, communautaire, celle d'une tierce partie ? Le récit de mémoire s'est avéré un genre de réflexion à part entière et un acte politique : réclamer une société pacifiée, revendiquer une nation intégrée qui transcende les particularismes et dénoncer l'incurie des autorités publiques en matière d'aides pour retravailler la terre. Avec une préface d'Antoine Garapon.

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