Au carrefour du Proche-Orient et de la Méditerranée orientale, le Levant a été de tout temps zone de contacts entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Les enjeux de l'archéologie dans cette région invitent à souligner les apports de l'approche pluridisciplinaire à la connaissance et à la préservation du patrimoine, du Néolithique à la fin du Moyen Â
Cimabue et la Toscane à la fin du XIIIe siècle : techniques, matériaux et restaurations
Suite à la restauration de la grande Maestà et de la Dérision du Christ, le musée du Louvre organise une exposition autour de ces chef d'œuvres de l'artiste (janvier-mai 2025). Ce numéro de Technè accompagne cette manifestation en réunissant des contributions relatives à la matérialité des œuvres peintes de la deuxième moitié du XIIIe s en Toscane.
Des choses et des mots : dire, penser, analyser la matérialité
Ce numéro de Technè propose d'interroger la désignation des choses et de leurs matériaux dans les textes et leur confrontation avec la documentation matérielle que constitue l'objet patrimonial, qu'il soit issu de collections muséales ou de contextes archéologiques.
Les textes réunis dans Léonard de Vinci. L'expérience de l'art constituent une version augmentée des actes d'un colloque tenu à l'occasion de l'exposition célébrant le 500e anniversaire de la mort de l'artiste. Une place importante est accordée aux découvertes sur sa manière de peindre et de dessiner grâce à des techniques innovantes d'imagerie.
Second volet d'un diptyque consacré aux matières noires, ce numéro de Technè conduit dans des chemins de traverse. Il y est d'abord question de l'odeur du noir et du rôle de cette couleur et de ses teintes sur notre perception. Y sont ensuite abordées les matières noires obtenues par transformation, intentionnelle ou non.
Les numéros 55 et 56 de Technè approchent la couleur noire tant comme simple revêtement de surface que comme partie intégrante de l'objet, abordant un large spectre de substances et de matériaux noirs, des premiers vestiges patrimoniaux jusqu'à nos jours.
Dans la dynamique de l'année de la minéralogie en 2022, Technè explore le thème foisonnant de l'utilisation des minéraux dans les parures depuis la préhistoire jusqu'aux périodes les plus récentes. Le mot " parure " est entendu sous une définition large, c'est-à-dire tout ce qui contribue à orner, à parer : bijoux, objets de parade, etc.
Le numéro 53 de la revue Technè est consacré à "Goya peintre". Ce thème est novateur, car les publications qui s'intéressent à la technique de ce grand maître tout en s'appuyant sur les techniques d'examen et d'analyse de laboratoire sont assez rares et ne concernent, le plus souvent, que des œuvres isolées. Il souhaite ainsi élargir la connaissance de la technique de ce maître à une large partie de son œuvre, en s'appuyant sur une série de douze articles rédigés par des chercheurs de diverses spécialités. Plusieurs textes sont consacrés aux études de laboratoire menées par les équipes du C2RMF sur trente tableaux de Goya et de son entourage conservés dans les musées français et dans une collection privée. D'autres textes s'intéressent à la constitution de la collection de tableaux de Goya au musée du Louvre, aux œuvres peintes par le jeune maître dans sa province natale d'Aragon ainsi qu'à l'étude et à la restauration de tableaux conservés au Courtauld Institute de Londres et au musée national de Budapest. L'ensemble voudrait aider à constituer un socle d'observations techniques solide destiné à mieux assoir les débats qui divisent encore les spécialistes sur l'attribution de nombreux tableaux célèbres à Goya lui-même ou à des artistes de son entourage.
L'apport de la science à la datation des œuvres est une étape relativement récente dans leur connaissance, à la différence de l'imagerie scientifique marquée notamment par l'utilisation de la radiographie à partir du début du XXème siècle.Hormis pour la dendrochronologie, ce n'est qu'à partir des années 1960 que des méthodes se font jour telles que la datation par le carbone 14 ou encore la thermoluminescence. En 1980, le catalogue La vie mystérieuse des chefs-d'œuvre. La science au service de l'art consacrait un chapitre complet à ce domaine et soulignait l'importance de ces innovations dont certaines étaient encore expérimentales. Il montrait également que ces techniques analytiques ne prenaient pas en compte tous les matériaux, qu'elles s'avéraient pertinentes pour certains types d'objets et pour des périodes relativement reculées. Ainsi, furent-elles très utilisées et appréciées dans le domaine de l'archéologie. Malgré certaines limites, elles s'imposèrent comme méthode complémentaire confortant des données stratigraphiques, historiques ou stylistiques et enrichirent le corpus des données de connaissance. Elles furent aussi, à l'inverse, un outil d'authentification rectifiant des acquis, des traditions, s'immisçant aussi dans le monde des faux voire des trafics d'antiquités et d'œuvres d'art.De ces différents aspects - exceptée la thématique complexe et délicate des faux - Techné 52 esquisse un état des lieux et les enjeux des moyens d'investigations aujourd'hui communément utilisés, les avancées et les approches méthodologiques qu'ils ont suscités. A travers la présentation de recherches récentes menées sur des objets conservés dans les collections muséales, on montre comment le développement des techniques permettant de travailler sur de très petites quantités de matière et l'approche pluridisciplinaire peuvent répondre aux exigences déontologiques et ouvrir de nouveaux champs d'investigations. Enfin, une place particulière est accordée aux nouvelles techniques d'analyse ou de traitement des données laissent présager des perspectives plus larges tant au niveau des matériaux étudiés que des sujets d'étude.