La relation de l'homme à son environnement numérique s'est caractérisée dès l'origine par un double mouvement de fascination et de répulsion, mis en scène par les artistes via différents médiums. À partir des années 1990, le numérique a colonisé l'ensemble de la sphère sociale et en a saturé les espaces, libérant aussi à cette occasion une anxiété propre à nourrir des fantasmes paranoïaques.L'attitude de l'homme face au numérique pose alors question: sa prétendue passivité masque mal, en réalité, la profonde défiance qu'il entretient à son égard. L'acuité de cette méfiance s'est révélée par l'ampleur des théories complotistes, ainsi celle liée au vaccin contre le covid, qui aurait permis d'implanter une puce dans le corps de ceux l'ayant reçu – ce que l'on pourrait appe ...
Lire la suite
Avant-proposLaurence Danguy et Julien Schuh L'œil numérique : vers une culture visuelle hybrideLaurence Danguy et Julien Schuh Une intelligence artificielle nous " regarde ". Les représentations filmiques en " séries " de la surveillance du corps humain et social à l'ère numériqueAlain Boillat Dans l'œil du viseur : vision armée, images opératoires et contre-visualités. Autour du film d'Éléonore Weber, Il n'y aura plus de nuit (2020)Jean-Paul Fourmentraux Des images fantômes qui nous regardent : l'œil de la machine soumis au regard des artistesNathalie Dietschy La planche de bande dessinée à l'épreuve du numériqueGaëlle Kovaliv et Olivier Stucky Expérience esthétique en milieu numériqueThéodora Domenech Que veulent les images de l'IA ? Une exploration de la communication scientifique visuelle de l'intelligence artificielleAlberto Romele et Marta Severo Un œil mondial ? La mondialisation par l'image au prisme du numérique : le cas du projet Visual ContagionsBéatrice Joyeux-Prunel, avec la collaboration de Nicola Carboni, Adrien Jeanrenaud, Cédric Viaccoz, Céline Belina, Thomas Gauffroy et Marie Barras Vision distante et archive photographiqueDaniel Foliard Ce que les machines ont vu et que nous ne savons pas encoreIsabella di Lenardo et Frédéric Kaplan
La relation de l'homme à son environnement numérique s'est caractérisée dès l'origine par un double mouvement de fascination et de répulsion, mis en scène par les artistes via différents médiums. À partir des années 1990, le numérique a colonisé l'ensemble de la sphère sociale et en a saturé les espaces, libérant aussi à cette occasion une anxiété propre à nourrir des fantasmes paranoïaques.L'attitude de l'homme face au numérique pose alors question: sa prétendue passivité masque mal, en réalité, la profonde défiance qu'il entretient à son égard. L'acuité de cette méfiance s'est révélée par l'ampleur des théories complotistes, ainsi celle liée au vaccin contre le covid, qui aurait permis d'implanter une puce dans le corps de ceux l'ayant reçu – ce que l'on pourrait appeler un " œil numérique ", digne d'Orwell. Chercheurs et artistes ne sont pas épargnés, les uns dépendant des sources toujours plus nombreuses à disposition dans de gigantesques bases de données en ligne, les autres bousculés par des programmes d'intelligence artificielle qui questionnent leurs pratiques créatives. C'est que le numérique actualise en fait une question ancienne: où et comment se forme le regard?