Table des matières
Avertissement de Gérard Peylet
Préface
Élodie Bouygues : " Être poète à Mauthausen " : figurations du
sujet lyrique
Yannick Malgouzou : De l'événement concentrationnaire au nouvel
homme cayrolien : ruptures, désaccords et refondation du monde
dans Lazare parmi nous de Jean Cayrol
Christophe Pérez : Temps et espaces lazaréens : l'attente et l'ailleurs
Gianfranca Giro : Le retour des camps dans la trilogie Je vivrai l'amour
des autres de Jean Cayrol : du moi anéanti au moi reconstitué
Marie-Laure Basuyaux : Les fictions lazaréennes : de la défiguration à
la configuration
Hervé Serry : Jean Cayrol éditeur : naissance et essor d'un catalogue
littéraire aux Éditions du Seuil
Sylvie Lindeperg : Nuit et Brouillard, une poétique de l'inquiétude
Silke Segler-Messner : Pour une esthétique de l'imaginaire dans
l'œuvre de Jean Cayrol
Joseph Jurt : L'expérience concentrationnaire à l'épreuve de la fiction :
Je l'entends encore et Histoire d'une maison
Isabella von Treskow : L'organisation onirique des Nuits plus blanches
que nature de Jean Cayrol
Peter Kuon : La " peste " / le " concentrationnaire " : poétiques de
l'oblique (Cayrol, Camus, Rousset, Perec)
Sylvie Courtine-Denamy : Du " Lazaréen " aux Bienveillantes :
l'impossible " figuration " de l'expérience concentrationnaire
Depuis quelques années, Jean Cayrol émerge des limbes de l'oubli. La redécouverte de l'un des grands absents de l'histoire littéraire de l'après-guerre se fait sous l'enseigne du " lazaréen ". À son retour des camps, Jean Cayrol, à la différence de tant d'autres survivants, avait refusé de porter témoignage de son expérience, pour explorer par l'écriture Romanesque la persistance du " concentrationnaire " dans " le psychisme européen et même mondial ". Pour l'ancien résistant, il n'y avait pas d'" après ", il n'y a qu'une vie dans et avec l'épouvante des camps. La nouvelle poétique qu'il concrétisera dans ses essais, ses récits, ses poèmes et ses films, pose la catastrophe comme condition préalable de toute création littéraire et artistique de l'après-guerre.Ce volume, réunissant les actes du premier colloque universitaire consacré à l'oeuvre cayrolienne, s'appuie sur le titre d'un de ses recueils de poèmes, Les mots sont aussi des demeures, pour s'interroger sur la ou les poétique(s) de Cayrol. Les mots, à condition d'être restaurés "dans leur splendeur première", offrent au poète la possibilité de bâtir des "demeures", certes transitoires mais "ouvertes, hospitalières".C'est dans cet esprit que des chercheurs venus de plusieurs pays - France, Allemagne, Italie, Autriche, Suisse - sont venus habiter les " demeures " d'un grand auteur bordelais et mondial.