Avant-propos (Philippe Baudorre et Dominique Rabaté)
Dominique Viart, Littérature et sociologie, les champs du dialogue
Questions de méthode
Jacques Dubois, Socialité de la fiction
Nathalie Heinich, La fiction comme document : régimes d'énonciation, régimes d'interprétation
Gisèle Sapiro, L'apport du concept de champ à la sociologie de la littérature
Nelly Wolf, Pour une sociologie des styles littéraires
Roger Navarri, Textes des "imites", limites de la sociocritique ?
Intersections
Claude-Pierre Pérez, Quelques réflexions à partir de Roger Caillois
Laurent Mattiussi, L'anthropologie négative des écrivains
Stéphane Bikialo, Bernard Noël : la langue contre la sensure
Jacques Poirier, Marc Augé, ethnosociologue de lui-même
Ouvertures
Anne Roche, Sources orales, écritures ordinaires et littérature
Pascal Mougin, Pour une sociologie des collections littéraires. L'exemple de "Minimales" des éditions Verticales
Florence Bouchy, Réalisme et roman contemporain : le cas des objets quotidiens
Bruno Blanckeman, Lettres ouvertes
Ce livre collectif, issu d'un colloque organisé par la Société d'Étude de la Littérature Française du 20e siècle, le premier sur ce sujet, fait le point sur une des interactions les plus fécondes entre sciences humaines et littérature en étudiant les relations (de complémentarité, de concurrence, d'échanges ou d'allers-retours) entre la sociologie et le champ littéraire. Il s'agit de voir en quoi certaines approches sociologiques du texte littéraire tiennent compte de sa spécificité esthétique et enrichissent sa compréhension, mais aussi en quoi la littérature se nourrit depuis un siècle des réflexions sociologiques (que l'on songe à Jean Paulhan, Paul Nizan, au Collègue de Sociologie, à Perec, ou, plus récemment, à Annie Ernaux, François Bon... parmi bien d'autres). Les domaines de convergence sont nombreux, notamment dans des travaux sur la mémoire, sur le récit, sur les modalités d'acquisition et de transmission des connaissances, qui empruntent aussi bien à la littérature qu'à l'anthropologie sociale. Le temps était venu de faire un bilan, ouvert sur l'avenir. Car ces questions recoupent des enjeux particulièrement sensibles au moment où nos universités restructurent leurs cursus : il y va en effet du statut de la littérature comme discipline à part entière, susceptible d'interroger le monde au même titre que les autres scienceshumaines, selon une épistémologie propre, irréductible aux autres.