De la Certitude volontaire

Débats nominalistes sur la foi à la fin du Moyen Âge
Christophe GRELLARD
Date de publication
17 avril 2014
Résumé
Peut-on décider de croire à la vérité d'une proposition, sans motifs, ou du moins sans motifs rationnels apparents? Un tel acte d'adhésion peut-il procéder de la seule volonté, à l'exclusion de toute autre forme de détermination? Ces questions sont récurrentes dans l'histoire de la philosophie. Elles ne sont pas étrangères, loin s'en faut, à la philosophie médiévale: les philosophes et théologiens d'alors, dans l'horizon de la réflexion sur le statut de la foi chrétienne, ont été amenés à examiner les modalités psychologiques de l'adhésion au dogme défendu par l'Église. Parmi ces théologiens, il en est un que l'historiographie a fréquemment présenté comme un partisan radical du volontarisme: Guillaume d'Ockham (1285-1347). Ce dernier étant, de surcroît, nominaliste, il ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
19.00 €
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Date de première publication du titre 17 avril 2014
ISBN 9782859447779
EAN-13 9782859447779
Référence 117109-09
Nombre de pages de contenu principal
Format 16 x 24 x .9 cm
Poids 300 g

Introduction

Un problème philosophique

Un problème historiographique

De la confiance à la conviction. Les évolutions de la foi à la fin du Moyen Âge

ChapitreI. LES ANTÉCÉDENTS D'UN DÉBAT

La place de la volonté dans l'acte de foi: les jalons d'un débat, de saint Augustin à Thomas d'Aquin

Contrepoint: Jean Buridan, un philosophe nominaliste face à la question de la foi

Conclusion

ChapitreII. LE SYSTÈME DE LA FOI CHEZ GUILLAUME D'OCKHAM. VERS UNE NATURALISATION DE LA CROYANCE RELIGIEUSE

La foi acquise et le problème du témoignage

La foi infuse et la cohésion du système de la foi

Conclusion

chapitreIII. LA RÉCEPTION CRITIQUE DE GUILLAUME D'OCKHAM CHEZ ROBERT HOLCOT: LE REJET DU VOLONTARISME

Le naturalisme de Robert Holcot

La foi et le témoignage

Le rôle de la volonté dans l'acte de foi

Conclusion

ChapitreIV. ÉLABORATION D'UNE OPINIO COMMUNIS, DE PIERRE D'AILLY À JEAN MAIR

La tentative de synthèse de Pierre d'Ailly

La réception du débat chez les nominalistes tardifs: le volontarisme mitigé de Jean Mair

Conclusion

Conclusion

Bibliographie

Index des noms

Index des notions

Peut-on décider de croire à la vérité d'une proposition, sans motifs, ou du moins sans motifs rationnels apparents? Un tel acte d'adhésion peut-il procéder de la seule volonté, à l'exclusion de toute autre forme de détermination? Ces questions sont récurrentes dans l'histoire de la philosophie. Elles ne sont pas étrangères, loin s'en faut, à la philosophie médiévale: les philosophes et théologiens d'alors, dans l'horizon de la réflexion sur le statut de la foi chrétienne, ont été amenés à examiner les modalités psychologiques de l'adhésion au dogme défendu par l'Église. Parmi ces théologiens, il en est un que l'historiographie a fréquemment présenté comme un partisan radical du volontarisme: Guillaume d'Ockham (1285-1347). Ce dernier étant, de surcroît, nominaliste, il était tentant de lier volontarisme et nominalisme, et de rapprocher le nominalisme des crises intellectuelles du Moyen Âge tardif. L'ambition de la présente étude est de reprendre à nouveaux frais cette question, en se focalisant d'abord sur un argument de Guillaume d'Ockham en faveur d'un fondement volontaire de la foi, et sa critique par le dominicain Robert Holcot († 1349). L'enjeu du débat semble davantage concerner la portée de la naturalisation des états mentaux défendue par la plupart des nominalistes. Face à cette alternative, les théologiens nominalistes postérieurs, de Pierre d'Ailly (1351-1420) à Jean Mair (1467-1550), vont chercher une voie moyenne entre volontarisme et naturalisme, et revenir à des positions plus classiques, refermant en quelque sorte cette parenthèse naturaliste. Pourtant, ce dont témoignentde façon symptomatique ces débats, c'est du renforcementde l'approche purement interne dela foi, de l'importance accordée à la convictionintime, à l'intention pure. À ce titre, ils accompagnentindubitablement les mutations de lareligion chrétienne à la fin du Moyen Âge.

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