Les historiens ont trop souvent négligé de décrire le rôle des porte-parole pendant le premier moment républicain, au profit de figures construites sur le modèle du sans-culotte parisien ou du notable jacobin de province, et jugées particulièrement aptes à l'activité commémorative.Cependant, " l'écrivain patriote ", " le grammairien patriote ", " le missionnaire patriote ", " la citoyenne patriote " et bien d'autres ont contribué de manière décisive à la formation du creuset républicain.En appui sur une synthèse non-cumulative, donc par points de vue, des travaux effectués depuis une vingtaine d'années en matière de langages révolutionnaires, l'auteur s'efforce de délimiter les caractéristiques pragmatiques d'un " pouvoir communicatif " (Habermas) instauré par les porte ...
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AVANT-PROPOS INTRODUCTION PRELIMINAIRE : Les figures de l'opinion publique (1776-1792)
PREMIERE PARTIE La radicalité du moment 89 : le discours d'Assemblée à l'ordre du jour
CHAPITRE PREMIER : De l'acte de demande à l'affirmation de la citoyenneté : l'efficace des signes
CHAPITRE II : La naissance d'une nation
CHAPITRE III : L'événement : la prise de la Bastille
CHAPITRE IV : La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : une raison politique constituante
CHAPITRE V : Portée et limites du discours d'Assemblée
CHAPITE VI : Le journal révolutionnaire et " la science de la liberté "
DEUXIEME PARTIE Le moment républicain (1790-1792) - La République avant la République
LE DISCOURS D'ASSEMBLEE EN DEVENIR
CHAPITRE VII : Le mouvement patriotique parisien et la formation d'un espace démocratique (1790-1791)
CHAPITRE VIII : La langue de la Constitution à l'ordre du jour : la figure du " grammairien patriote " (1791)
CHAPITRE IX : L'union autour de la Constitution : le " ministre patriote ", la " citoyenne patriote " et le " missionnaire patriote " (printemps 1792)
CHAPITRE X : La désignation des classes et des partis. Hommage à Ferdinand Brunot
CHAPITRE XI : De l'acte de demande à l'acte de souveraineté : l'insurrection du 10 août, le porte-parole et le législateur-philosophe
CHAPITRE XII : Les massacres de septembre : agents terroristes et juges improvisés
CONCLUSION : Un changement de souveraineté et de sensibilité POSTFACE : Les historiens et " le tournant herméneutique " : les voies nouvelles de la synthèse REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les historiens ont trop souvent négligé de décrire le rôle des porte-parole pendant le premier moment républicain, au profit de figures construites sur le modèle du sans-culotte parisien ou du notable jacobin de province, et jugées particulièrement aptes à l'activité commémorative.Cependant, " l'écrivain patriote ", " le grammairien patriote ", " le missionnaire patriote ", " la citoyenne patriote " et bien d'autres ont contribué de manière décisive à la formation du creuset républicain.En appui sur une synthèse non-cumulative, donc par points de vue, des travaux effectués depuis une vingtaine d'années en matière de langages révolutionnaires, l'auteur s'efforce de délimiter les caractéristiques pragmatiques d'un " pouvoir communicatif " (Habermas) instauré par les porte-parole, tout en insistant sur le lien intime qui unit ces médiateurs d'un type nouveau aux législateurs. Ainsi se précise, du discours d'assemblée, spécifique de la radicalité de 1789, au discours républicain en acte, à son apogée en 1792, un trajet communicationnel où règne l'échange réciproque entre citoyens sur la base des valeurs de liberté et d'égalité.Inscrivant sa démarche dans le champ d'investigation de l'histoire sociale du discours, l'auteur s'intéresse à la pragmatique du langage en tant qu'analyse d'actes de langage (de l'acte de demande à l'acte de souveraineté en passant par l'acte de faire parler la loi) créateurs d'événements. En fin de compte, la description de la figure multiforme du porte-parole nous fait découvrir des possibles du mouvement historique toujours d'actualité dans le temps présent.