Cahiers de littérature orale, n° 46, 1999

Le mort reconnaissant
Nicole BELMONT
Date de publication
1er janvier 2000
Résumé
Le cycle des contes merveilleux qui incluent le motif du "mort reconnaissant" (AT 505 à AT 508) est très énigmatique. Il comporte deux motifs structurels enchaînés : d'une part, le rachat et l'enterrement par le héros du cadavre d'un homme mort sans avoir payé ses dettes et, d'autre part, l'acquisition d'une épouse par ce même héros. Ces récits ont connu une grande extension dans le temps et dans l'espace, puisque la première version écrite se trouve dans la Bible à l'histoire de Tobie, et qu'on les rencontre dans la littérature exemplaire et romanesque du Moyen Âge, puis dans les traditions orales des grandes aires culturelles de l'Europe. Ce volume tente de présenter la diversité des réalisations du thème (du récit biblique aux contes scandinaves, des contes de l'Euro ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
14.03 €
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Actuellement Indisponible
ISSN 0396891X
Date de première publication du titre 1er janvier 2000
ISBN 9782858310968
EAN-13 9782858310968
Référence 008418-30
Nombre de pages de contenu principal 244
Format 0 x 0 x 0 cm
Poids 460 g
Le cycle des contes merveilleux qui incluent le motif du "mort reconnaissant" (AT 505 à AT 508) est très énigmatique. Il comporte deux motifs structurels enchaînés : d'une part, le rachat et l'enterrement par le héros du cadavre d'un homme mort sans avoir payé ses dettes et, d'autre part, l'acquisition d'une épouse par ce même héros. Ces récits ont connu une grande extension dans le temps et dans l'espace, puisque la première version écrite se trouve dans la Bible à l'histoire de Tobie, et qu'on les rencontre dans la littérature exemplaire et romanesque du Moyen Âge, puis dans les traditions orales des grandes aires culturelles de l'Europe. Ce volume tente de présenter la diversité des réalisations du thème (du récit biblique aux contes scandinaves, des contes de l'Europe orientale et balkanique à la tradition française), mais aussi la logique qui les anime : celle de la dette. Le mort reconnaissant l'est sans doute parce qu'il récompense le héros qui eut pitié de lui, cadavre sans sépulture. Mais, pour ce contre-don, il exige du héros un autre don (la moitié de son épouse, la moitié de son enfant). Sous l'expression "mort reconnaissant", il faut lire en filigrane reconnaissance de dette. Ce récit nous apprend qu'on ne devient humain qu'au moment où l'on sait être pris dans une chaîne infinie de dette, de don et de contre-don.

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