Héritière des farces et soties du Moyen Âge, la facétie chemine et se transmet sous diverses formes. C'est le plus souvent une narration courte, puisant son inspiration dans la réalité. Si l'intrigue part de l'expérience vécue, la facétie la caricature, l'amplifie, l'inverse, et c'est dans cette exagération ou cette inversion que le comique est supposé résider. Sous le couvert du rire, de la parodie, se révèle un enjeu plus important qu'il n'y paraît : mettre en scène l'impossible, l'intolérable ou même simplement la différence et s'en distancier par la dérision. La facétie permet une incursion dans l'interdit, elle décrit le monde à l'envers et permet d'échapper au quotidien en le transformant dans l'imaginaire. La facétie présente l'ordre inversé, la transgression. L'ordre de la facétie est celui du désir ; le désordre mis en scène émane de ce désir. Au sommaire : D. Fabre, "Le garçon enceint" ; D. Abry-Deffayet, "Espace de conte entre clochers. Le réseau de la moquerie narrative autour d'un foyer de béotiens : Les Gets (Haute-Savoie)" ; C. Bromberger, "Les blagues ethniques dans le nord de l'Iran. Sens et fonctions d'un corpus de récits facétieux" ; P. Gay-Para, "La guerre du rire. Histoires "drôles" du Liban" ; T. Alexander, "The Judeo-Spanish Community in Israel : its folklore and ethnic identity" ; F. de Sivers, "Le "Baron balte" dans les facéties estoniennes" ; S. Blanchy, "Parole et proverbes à Mayotte (Comores)".