Paris, 1910. La capitale française est le centre du monde. Dans le quartier de Montparnasse où elle vit depuis sept ans, Alberte Selmer, "la petite Norvégienne", frôle au quotidien la destinée des autres, artistes étrangers et figures typées du peuple parisien. Sa farouche individualité semble avoir pour seul point d'ancrage cette ville qui lui tient au corps. Elle ne sait encore que faire de la palette de sensations qu'elle y engrange. Le passé s'efface devant le présent, ses exigences matérielles, ses risques sentimentaux, les tâtonnements d'une modernité exubérante mais superficielle, où les femmes les plus libres ont tôt fait de buter contre les impératifs masculins.Cora Sandel, de son vrai nom Sara Fabricius (1880-1974), quitte à vingt-six ans la Norvège pour la Fr ...
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Paris, 1910. La capitale française est le centre du monde. Dans le quartier de Montparnasse où elle vit depuis sept ans, Alberte Selmer, "la petite Norvégienne", frôle au quotidien la destinée des autres, artistes étrangers et figures typées du peuple parisien. Sa farouche individualité semble avoir pour seul point d'ancrage cette ville qui lui tient au corps. Elle ne sait encore que faire de la palette de sensations qu'elle y engrange. Le passé s'efface devant le présent, ses exigences matérielles, ses risques sentimentaux, les tâtonnements d'une modernité exubérante mais superficielle, où les femmes les plus libres ont tôt fait de buter contre les impératifs masculins.Cora Sandel, de son vrai nom Sara Fabricius (1880-1974), quitte à vingt-six ans la Norvège pour la France dans l'intention d'y parfaire ses talents de peintre. Elle y reste quinze ans, renonce à peindre, mais découvre dans le texte la littérature française, dont Colette et Proust (Alberte est contemporaine d'Albertine). Elle ne connaîtra le succès littéraire qu'à son retour en Scandinavie – mais un succès éclatant.