Avertissement
Introduction
I – L'Essai sur l'origine des langues : positionner l'art musical
Un art singulier
Un art supérieur
Un art exemplaire
II – La formation musicale de l'esthétique de Rousseau
Les premières émotions musicales
Les premiers écrits sur la musique
Le Discours sur les sciences et les arts (1750) : une philosophie inspirée ?
III – La musique : un instrument d'évaluation des autres arts
Un a priori : les plaisirs de l'image
Le basculement : les pièges de l'image
L'espoir : la littérature ?
Conclusion
Notes
Crédits photographiques
Remerciements
La confrontation des écrits artistiques et musicaux de Jean-Jacques Rousseau se révèle féconde en ce qu'elle permet d'observer, avec précision dans l'esprit d'un intellectuel du siècle des Lumières, la manière dont la musique peut être pensée et vécue, pour devenir finalement l'aune à laquelle tous les arts sont appréciés. Posé tout d'abord comme référent, l'objet musical soumet en effet, dans le discours de Rousseau, les autres arts à l'épreuve de sa propre spécificité ; pensé encore comme modèle d'une conception particulière du beau, il fournit l'instrument d'une appréciation des autres disciplines, met en jeu leur propre statut et leur ordonnance hiérarchique. Ainsi, bien plus qu'une pratique, l'art musical devient, pour Rousseau, une norme esthétique, autorisant qu'il juge des arts en musicien. Exprimé avec conviction dans ses écrits musicaux (principalement le Dictionnaire de musique et l'Essai sur l'origine des langues), ce parti fédère par ailleurs plusieurs de ses œuvres littéraires, biographiques et politiques. Par son analyse, Marie-Pauline Martin propose ainsi de relire certains écrits du philosophe à la lumière d'un enthousiasme, et même d'une foi absolue, en l'effet moral de la musique.