Alors que la pénalisation des actes de langage est sans cesse croissante (on pensera par exemple au délit d'outrage, qui a décuplé depuis dix ans, mais aussi aux très nombreux procès, plus ou moins médiatisés, pour diffamation ou injure), il peut sembler étonnant qu'en France, contrairement aux pays anglo-saxons, les linguistes ne soient que très rarement encore sollicités pour livrer une analyse des faits de langue incriminés. Si la Forensic Linguistics a plus de quarante ans d'existence derrière elle dans de nombreux pays (Pays Bas, Royaume Uni, Etats-Unis, etc.), elle reste en France et dans les pays relevant traditionnellement du droit romain (et non de la Common Law) totalement ignorée tant des personnels de la magistrature que des linguistes eux-mêmes. Le volume m ...
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Dossier : " Linguistique légale et demande sociale : les linguistes au tribunal " Dominique Lagorgette, " Introduction " ; Malcolm Coulthard, " La linguistique légale : applications de la description linguistique dans le domaine du droit " ; Diane Vincent, " Mésinterprétation, plagiat, insulte et diffamation : objets de litiges et matériaux de linguistes " ; Valelia Muni Toké, " La linguistique légale à la recherche du locuteur natif : de la détermination de l'origine des demandeurs d'asile " ; Dominique Lagorgette, " "Le crime est dans l'œil de celui qui regarde le dessin" : l'analyse linguistique pour les tribunaux dans les procès Siné (2009) ".
Varia Cyril Aslanov, " Langues européeennes et dynamiques identitaires en Israël, 1948-2008 " ; Ksenija Djordjevic, " Violence verbale dans les conversations téléphoniques entre chefs de guerre en Bosnie : la parole au service de la violence de masse ".
Alors que la pénalisation des actes de langage est sans cesse croissante (on pensera par exemple au délit d'outrage, qui a décuplé depuis dix ans, mais aussi aux très nombreux procès, plus ou moins médiatisés, pour diffamation ou injure), il peut sembler étonnant qu'en France, contrairement aux pays anglo-saxons, les linguistes ne soient que très rarement encore sollicités pour livrer une analyse des faits de langue incriminés. Si la Forensic Linguistics a plus de quarante ans d'existence derrière elle dans de nombreux pays (Pays Bas, Royaume Uni, Etats-Unis, etc.), elle reste en France et dans les pays relevant traditionnellement du droit romain (et non de la Common Law) totalement ignorée tant des personnels de la magistrature que des linguistes eux-mêmes. Le volume montre, d'une part, l'arrière-plan théorique qui a rendu possible l'implantation de cette discipline dans d'autres pays (article de Malcolm Coulthard) et pourquoi elle serait intéressante en France (introduction de Dominique Lagorgette), et d'autre part, des applications à partir de procès et d'analyses répondant à une demande sociale au Québec (article de Diane Vincent), au Royaume Uni (article de Valelia Muni Toké) et en France (article de Dominique Lagorgette).