Le 27 décembre 1999, la tempête surnommée " Martin " ravage le Sud-Ouest de la France et une partie du Sud de l'Europe. Alors même qu'il s'agit d'une catastrophe dite naturelle, se pose, parmi la société civile, la question des dysfonctionnements à l'origine de sa survenue. Les pouvoirs publics et les dispositifs officiels de protec-tion civile sont montrés du doigt. En conséquence, des mesures sont prises afin de remédier à ces " carences ". Sommes-nous pour autant mieux protégés ?Analysant les dispositifs de sécurité civile durant les deux phases de l'épisode, l'alerte et la gestion de la crise, François Dedieu avance une interprétation à contre-courant de l'idéologie dominante de lacunes des systèmes d'alertes mé-téorologiques à travers la notion de " risque scélérat ...
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Introduction générale. Des sociétés (trop) vulnérables Partie I - Alerte et risque scélérat Introduction Chapitre I : Le Temps De L'alerte Avant-propos : Les alertes météorologiques sont-elles des alertes ? 1. Météo France face aux phénomènes violents et atypiques 2. Les étapes de la prévision de Martin Chapitre II : routine et vigilance 1. Les coûts des routines 2. La construction de la familiarité de la menace 3. Faut-il croire les prophètes de malheur ? Conclusion : la tempête de 1999, un risque scélérat Partie II - la crise, un petit monde désordonné Introduction Chapitre III : les espaces ouverts de la crise 1. L'effet domino de la tempête 2. Les formes évolutives de l'urgence 3. Espaces ouverts et incertitude relationnelle Chapitre IV : les premiers secours, la dynamique du désordre fortuit 1. La dispersion des interventions : mais qui fait quoi ? 2. La coordination centralisée s'efface 3. La dynamique du désordre fortuit Chapitre V : la réparation des infrastructures, le retour de l'ordre routinier 1. Diriger ORSEC selon l'équilibre politico-médiatique local 2. Le retour de l'ordre ordinaire aux affaires 3. La coordination conflictuelle entre secouristes Conclusion de la seconde partie : la crise, un petit monde désordonné Conclusion générale la tempête de 1999, un accident total
Le 27 décembre 1999, la tempête surnommée " Martin " ravage le Sud-Ouest de la France et une partie du Sud de l'Europe. Alors même qu'il s'agit d'une catastrophe dite naturelle, se pose, parmi la société civile, la question des dysfonctionnements à l'origine de sa survenue. Les pouvoirs publics et les dispositifs officiels de protec-tion civile sont montrés du doigt. En conséquence, des mesures sont prises afin de remédier à ces " carences ". Sommes-nous pour autant mieux protégés ?Analysant les dispositifs de sécurité civile durant les deux phases de l'épisode, l'alerte et la gestion de la crise, François Dedieu avance une interprétation à contre-courant de l'idéologie dominante de lacunes des systèmes d'alertes mé-téorologiques à travers la notion de " risque scélérat ". Si les acteurs n'ont pas pu agir en conséquences, c'est qu'ils ont été trompés par l'apparence familière du phé-nomène. Il montre ensuite que c'est le désordre qui règne dans la phase d'urgence qui permet d'expliquer paradoxalement pourquoi les secours ont pu résoudre aussi rapidement la crise provoquée par les dégâts de la tempête. Enfin, et à partir de la notion d'accident total, il propose plus généralement d'expliquer l'origine de ces catastrophes non pas à partir des carences de la sécurité civile mais à partir d'une conjonction de circonstances défavorables (défaillances techniques, décision tar-dive, convergence défavorable d'éléments naturels etc.) qui en s'accumulant conduisent progressivement à la catastrophe.