Les versions les plus réductionnistes des sciences cognitives, des neurosciences et des approches évolutionnistes néodarwiniennes soutiennent que tout fait social peut être rapporté à des mécanismes naturels sous-jacents, produits de l'évolution biologique. À l'opposé,les approches ultraconstructivistes du social affirment que les soi-disant "faits de nature" ne sont rien d'autre que des constructions sociales.Entre ces deux courants de pensée antagonistes, la paix est préservée par une sorte d'indifférence intellectuelle mutuelle. L'ambition ici est d'accompagner le mouvement à travers lequel un nombre croissant de chercheurs essaient aujourd'hui, par des voies différentes, de dépasser l'opposition entre constructivisme et naturalisme et d'intégrer dans l'un ce qu'il i ...
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Avant-propos M. de Fornel, C. Lemieux – Quel naturalisme pour les sciences sociales ?
I. M. de Fornel – Durkheim et le naturalisme social. L'expérience de la causalité
Commentaires A. W. Rawls – La théorie de la connaissance de Durkheim. Un aspect négligé de son oeuvre R. Watson, W. Sharrock – Synthèse ou respécification ? A. Ogien – Durkheim et les ethnométhodologues H. Garfinkel – L'ethnométhodologie et le legs oublié de Durkheim R. A. Hilbert – Pourquoi a-t-on si mal lu Durkheim ? B. Karsenti – Une alternative au-delà du pragmatisme. La pratique en suspens
Réponse A. W. Rawls – Théorie de la connaissance et pratique chez Durkheim et Garfinkel
II. D. Guillo – Les sciences de la vie, alliées naturelles du naturalisme ? De la diversité des articulations possibles entre biologie et sciences sociales L. Faucher, E. Machery – Construction sociale, biologie et évolution culturelle. Un modèle intégratif de la pensée raciale L. Kaufmann, F. Clément – Les formes élémentaires de la vie sociale A. Desrosières – Les qualités des quantités. Comment gérer la tension entre réalisme et conventionnalisme ? É. Anheim, S. Gioanni – La nature, la construction sociale et l'histoire. Remarques sur l'oeuvre de Ian Hacking
Les versions les plus réductionnistes des sciences cognitives, des neurosciences et des approches évolutionnistes néodarwiniennes soutiennent que tout fait social peut être rapporté à des mécanismes naturels sous-jacents, produits de l'évolution biologique. À l'opposé,les approches ultraconstructivistes du social affirment que les soi-disant "faits de nature" ne sont rien d'autre que des constructions sociales.Entre ces deux courants de pensée antagonistes, la paix est préservée par une sorte d'indifférence intellectuelle mutuelle. L'ambition ici est d'accompagner le mouvement à travers lequel un nombre croissant de chercheurs essaient aujourd'hui, par des voies différentes, de dépasser l'opposition entre constructivisme et naturalisme et d'intégrer dans l'un ce qu'il ignore de l'autre. Pour n'en citer que quelques-unes : la voie socio-empiriste, la sociologie dite pragmatique, le naturalisme culturel, la démarche de P. Descola. De même la relecture des Formes élémentaires de la vie religieuse de Durkheim peut offrir un modèle aux sciences sociales pour relever le défi que leur posent aujourd'hui le naturalisme et l'évolutionnisme des sciences de la vie.