L'ancienne Afrique équatoriale française (AEF) est passée en trente ans d'un état de type traditionnel à une situation d'économie coloniale. Son évolution économique et sociale ne s'est pas faite sans heurt ni difficulté. Les décrets de concession de 1899-1900 devaient permettre l'établissement des compagnies à monopole d'exploitation des " produits riches ". Mais le refus durable des capitaux nécessaires, aussi bien de la part de l'État que du secteur privé, dans un pays apparemment dépourvu de ressources appréciables et tragiquement dénué de force de travail, condamnait l'entreprise à la faillite. Cependant l'AEF sortit lentement de la stagnation après la guerre, à mesure que l'économie concurrentielle prenait le pas sur le monopole concessionnaire. Mais ce "décollage ...
Lire la suite
L'ancienne Afrique équatoriale française (AEF) est passée en trente ans d'un état de type traditionnel à une situation d'économie coloniale. Son évolution économique et sociale ne s'est pas faite sans heurt ni difficulté. Les décrets de concession de 1899-1900 devaient permettre l'établissement des compagnies à monopole d'exploitation des " produits riches ". Mais le refus durable des capitaux nécessaires, aussi bien de la part de l'État que du secteur privé, dans un pays apparemment dépourvu de ressources appréciables et tragiquement dénué de force de travail, condamnait l'entreprise à la faillite. Cependant l'AEF sortit lentement de la stagnation après la guerre, à mesure que l'économie concurrentielle prenait le pas sur le monopole concessionnaire. Mais ce "décollage" fut payé chèrement. Le fragile équilibre vivrier traditionnel fut rompu ; d'où des famines redoutables et des révoltes. Le bilan fut d'aggraver encore, pour un temps, un dépeuplement nocif au développement ultérieur du pays.