Préface : Jean-Luc Marion
Présentation : Jean-Marie Lardic et Ari Simhon
Robert Legros, " Hegel et l'Europe " ;
Emmanuel Housset, " Husserl et l'impératif de l'Europe idéale " ;
Jean-Michel Salanskis, " L'Europe, les idées et les hommes. Notes sur la lecture
derridienne d'une phrase de Husserl " ;
Robert Uriac, " Heidegger et l'Europe " ;
Ari Simhon, " La mauvaise conscience de l'Européen. Levinas devant
Lévi-Strauss " ;
Émilie Tardivel, " La crise de l'humanité européenne selon Patocka " ;
André Stanguennec, " Gadamer et l'héritage grec de l'Europe " ;
Étienne Tassin, " Hannah Arendt. Le moment politique de l'Europe ".
Notes sur les auteurs.
L'Europe n'est pas une simple identité culturelle facilement repérable, et la tâche propre du philosophe est de montrer qu'elle est d'abord une question décisive et prioritaire, car c'est la possibilité même de sa définition qui ne va pas de soi. Étudier l'Europe en tant que " phénomène ", être attentif au " phénomène Europe ", comme le proposent les travaux réunis ici par les équipes de recherche de Nantes (CAPA) et de Caen (Identité et subjectivité), permet d'une part de ne pas enfermer dangereusement l'Europe dans une définition limitée, qu'elle soit géographique, religieuse ou politique. Cela rend possible, d'autre part, de mettre en lumière que l'Europe, dans sa crise structurelle, n'est pas une " idée fixe ", une obsession accidentelle de certains, mais un projet, un avenir, de l'humanité elle-même, qui ne peut être pleinement déterminé à l'avance. Les grands philosophes contemporains que sont Hegel, Husserl, Heidegger, Pato?ka, Lévi-Strauss, Arendt, Levinas, Gadamer et Derrida peuvent redonner foi en l'Europe en montrant que dans la difficulté de sa tâche de rationalisation, dans sa fragilité historique, elle est d'abord une exigence éthique de responsabilité universelle qui doit cependant s'accorder aux exigences de l'action.