Depuis le début du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie a le plus souvent été associée au monde masculin. Il en est de même aujourd'hui, en dépit d'évolutions significatives. Or on trouve trace d'une présence féminine dès le XVIIIe siècle, dans les loges dites " d'adoption ". Qui étaient ces premières franc-maçonnes ? Que faisaient-elles, que disaient-elles quand elles se retrouvaient dans ces espaces de sociabilité privilégiés, à l'abri des regards indiscrets ? Quelle place accordaient-elles à leurs rituels et aux actions caritatives ? Dans quelle mesure ces loges furent-elles des créations masculines ou bien au contraire de véritables lieux d'émancipation féminine, c'est bien la question de fond, et celle que posent ici avec une grande clarté Margaret Jacob et Janet Bur ...
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Depuis le début du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie a le plus souvent été associée au monde masculin. Il en est de même aujourd'hui, en dépit d'évolutions significatives. Or on trouve trace d'une présence féminine dès le XVIIIe siècle, dans les loges dites " d'adoption ". Qui étaient ces premières franc-maçonnes ? Que faisaient-elles, que disaient-elles quand elles se retrouvaient dans ces espaces de sociabilité privilégiés, à l'abri des regards indiscrets ? Quelle place accordaient-elles à leurs rituels et aux actions caritatives ? Dans quelle mesure ces loges furent-elles des créations masculines ou bien au contraire de véritables lieux d'émancipation féminine, c'est bien la question de fond, et celle que posent ici avec une grande clarté Margaret Jacob et Janet Burke. On croyait que la première loge d'adoption était celle de La Haye, or il se pourrait fort qu'elle ait été bordelaise. Bien que les loges d'adoption à Paris comme en province aient surtout attiré des aristocrates telles que la princesse de Lamballe, elles ont permis à plusieurs femmes d'accéder à la culture des Lumières par des rites de passage qui leur étaient propres.