Jean-Claude Caron, { Jeunesse et pouvoirs : ou les ambiguïtés et la diversité d'une relation équivoque } ;
Bastien Fanhou, { Les attentats à la pudeur dans la Corrèze de la Belle Époque. Des jeunes filles soumises au pouvoir masculin } ;
Odile Richard, { Jeunesse et pouvoir parental en Margeride sous le Second Empire et les débuts de la IIIe République } ;
Véronique Mendès, { Voyage en Icarie. Jeunesse et conflits de générations, 1848-1898 } ;
Paule d'Hollander, { La presse paroissiale pour les jeunes à Limoges dans les années 1920 et 1930 } ;
Bertrand Blanchard, { Jeunesse ouvrière et pouvoirs industriels. L'Association Sportive Michelin dans le premier tiers du XXe siècle } ;
Nathalie Ponsard, { L'engagement de jeunes ouvriers et étudiants dans le mouvement contestataire clermontois en Mai/Juin 68 } ;
Nicolas Carboni, { Le syndicalisme étudiant des années 1970 et 1980 : une antichambre du pouvoir politique ? }.
L'histoire n'a pas raté la thématique de la jeunesse. Même si elle apparaît parfois à la remorque de la sociologie ou de la psychologie qui en ont fait une catégorie épistémologique et heuristique majeure, elle a, non sans tâtonnements ni hésitations, pris à bras le corps l'objet jeunesse et l'a ausculté sous toutes les coutures.Ainsi, les communications réunies dans ce numéro illustrent, chacune à sa manière, la multiplicité des regards qui se focalisent sur des jeunes qui, quels que soient leur origine et leur devenir social, sont perçus comme une catégorie à la fois dangereuse et prometteuse, mais aussi à l'occasion comme une catégorie à conquérir, voire à soumettre par la force. Car la relation de « la jeunesse » - ainsi définie par les mots des autres - aux différents pouvoirs est équivoque : en face du jeune conquérant, du type « Rastignac », décrit par certaines contributions, apparaît la figure du jeune soumis à un contrôle de différentes institutions, pas toujours bienveillantes envers une classe d'âge associée de tout temps à l'idée de déviance. Famille, justice, partis, syndicats, patronages, clubs sportifs, réformateurs sociaux : cet inventaire - susceptible d'enrichissements nombreux et variés - donne à voir combien « la jeunesse » est soumise à des contrôles et des enrôlements, est l'objet d'enjeux permanents et renouvelés, et constitue bien un « objet social » dont la transformation en sujet autonome ne se fait pas sans contrainte...