Cette réédition valorise les minutieuses analyses des images effectuées par Louis Marin, grâce à 72 planches en couleur des œuvres de Paolo Uccello, Filippo Lippi, Luca Signorelli ou encore Piero de la Francesca.Au Quattrocento, lors de l'invention et de la restauration de la perspective, les dispositifs visuels sont dissimulés afin de produire l'illusion d'une figuration " objective " de la réalité. Louis Marin projette sur ces œuvres, la théorie du signe et de la représentation élaborée à Port-Royal au dix-septième siècle et montre que les découvertes des moralistes français sont en quelque sorte déjà théorisées, mais en peinture, par les fresques du quattrocento.Fidèle aux théories sémiotiques et à une approche structuraliste, cette analyse questionne le " comment ça ...
Lire la suite
Cette réédition valorise les minutieuses analyses des images effectuées par Louis Marin, grâce à 72 planches en couleur des œuvres de Paolo Uccello, Filippo Lippi, Luca Signorelli ou encore Piero de la Francesca.Au Quattrocento, lors de l'invention et de la restauration de la perspective, les dispositifs visuels sont dissimulés afin de produire l'illusion d'une figuration " objective " de la réalité. Louis Marin projette sur ces œuvres, la théorie du signe et de la représentation élaborée à Port-Royal au dix-septième siècle et montre que les découvertes des moralistes français sont en quelque sorte déjà théorisées, mais en peinture, par les fresques du quattrocento.Fidèle aux théories sémiotiques et à une approche structuraliste, cette analyse questionne le " comment ça fonctionne " plutôt que " qu'est ce que cela signifie ". Elle dévoile les ruses par lesquelles l'image parvient à s'imposer comme vraie du point de vue de la perception, mais aussi et surtout du point de vue de la légitimité politique et religieuse. Une des caractéristiques d'Opacité de la peinture est de faire dialoguer les préoccupations théoriques du présent et les objets du passé en enrichissant la compréhension de l'un et de l'autre." Tout signe est à la fois une chose et une représentation : considéré comme chose, le signe focalise sur lui-même la "vue de l'esprit ", il ne représente rien mais se présente lui-même. Comme représentation, il se dérobe à la considération et déplace la vue de l'esprit de lui-même à l'objet qu'il signifie. Le signe est alors comme la vitre transparente qui laisse voir autre chose qu'elle-même : lorsqu'elle s'opacifie, elle cesse de se dérober dans sa diaphanéité pour s'offrir à la vue et l'arrêter. " (Louis Marin)