La danse, sa présence et ses modes d'existence dans le monde occidental contemporain sont au centre du volume. Les contributions de M. Nicolas et V. Valentin s'attachent à définir les fonctions de deux danses différentes (danse du ventre tunisienne et danse classique à la française), dans leur rapport avec des rites biographiques, comme modelages du corps et formes paradoxales d'accès à la féminité. Dans la multitude des danses dites "de société" deux cas ont été choisis : celui du tango argentin du Buenos-Aires des lendemains de la dictature et ce qu'il exprime de l'identité argentine (J. Taylor) ; celui d'une salsa cubaine, importée à Toulouse, opérant un métissage et une recomposition, voire une "conversion", de ceux et celles qui s'y adonnent avec passion (D. Puccio). Parce que l'acte de danser, quelles qu'en soient les modalités historiques, sociales et culturelles met en jeu le corps (sa visibilité, son esthétique), la danse contemporaine, qui a opéré une révolution en ce domaine, se devait d'être représentée. Trois auteurs (L. George, J. Gil et A. Mons) se penchent ici sur son imaginaire et ses définitions. Car, loin de s'exercer à l'écart du bruit du monde, la danse contemporaine en ses figures les plus diverses, voire les plus extrêmes, se veut à la fois traversée par le monde et "pensée du monde sur le monde".