Justice et Miséricorde

Discours et pratiques dans l'Occident médiéval
Catherine VINCENT
Date de publication
12 janvier 2016
Résumé
Justice et Miséricorde: deux modes de l'agir humain qui entrent en tension en chaque individu et dans la vie sociale. Aucune époque n'échappe à ce débat que l'Occident médiéval affronta au prisme de la révélation chrétienne et de la pensée aristotélicienne sur l'autonomie du pouvoir politique. En résulta une véritable mise en scène du face à face entre les deux vertus, le "Procès de Paradis", qui s'imposa depuis saint Anselme et fit l'objet d'une vulgarisation efficace par des oeuvres théoriques et didactiques, des images et même des jeux théâtraux. De son côté, le monarque qui, si l'on en juge par l'exemple français abordé ici, a fait de la justice l'une des voies de son affirmation, tout en s'emparant des attributs divins, tenta, lui aussi, de concilier les deux vertu ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 12 janvier 2016
ISBN 9782842876678
EAN-13 9782842876678
Référence 119436-29
Nombre de pages de contenu principal 312
Format 15.5 x 24 x 1.5 cm
Poids 485 g

Catherine Vincent – Introduction

Partie 1 - Figures fondatrices

Anne-Catherine Baudoin – Le jugement de Pilate : Pilate juge et Pilate jugé dans les commentaires et les apocryphes occidentaux de l'Antiquité et du Moyen Âge ;
Gérard Guyon – Justice et miséricorde dans la Règle de saint BenoÎt : le regard de l'historien du droit ;
Françoise Durand – Innocent III entre justice et miséricorde.

Partie 2 - Discours doctrinal et discours pastoral : le Procès de Paradis

Marielle Lamy – Justice versus Miséricorde : la querelle des "Filles de Dieu" dans les Vies du Christ de la fin du Moyen Âge ;
François Boespflug – Conseil de la Trinité et Procès en Paradis : l'imagerie médiévale d'un débat en Dieu, entre sa justice et sa miséricorde (XIe - XVIe siècle) ;Jacques Verger – Le "Procès de Paradis" dans le Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban ;
Marie-Emmanuelle Simon-Walckenaer – Justice et Miséricorde dans le théâtre médiéval des moralités : l'homme, tiers acteur du débat ?

Partie 3 - À l'épreuve des faits

Anne Reltgen-Tallon – Faut-il avoir pitié des hérétiques ?
Bénédicte Sère – Entre rigueur et indulgence: la voie de l'oubli chez Gerson à l'heure de la restitution d'obédience (c. 1402) ;
Mireille Vincent-Cassy – Réflexions sur la haine et la charité en France à la fin du Moyen Âge ;
Claude Gauvard – En guise de conclusion : Justice et Miséricorde, entre Ciel et Terre.

Justice et Miséricorde: deux modes de l'agir humain qui entrent en tension en chaque individu et dans la vie sociale. Aucune époque n'échappe à ce débat que l'Occident médiéval affronta au prisme de la révélation chrétienne et de la pensée aristotélicienne sur l'autonomie du pouvoir politique. En résulta une véritable mise en scène du face à face entre les deux vertus, le "Procès de Paradis", qui s'imposa depuis saint Anselme et fit l'objet d'une vulgarisation efficace par des oeuvres théoriques et didactiques, des images et même des jeux théâtraux. De son côté, le monarque qui, si l'on en juge par l'exemple français abordé ici, a fait de la justice l'une des voies de son affirmation, tout en s'emparant des attributs divins, tenta, lui aussi, de concilier les deux vertus, en faisant triompher sa miséricorde - sa grâce - sur la " rigueur de Justice ",distinguée la bonne Justice.Au fil de ces études, le lecteur découvrira aussi quelles applications connut cette réflexion. Comment Pilate devint-il juge du Christ, pour finir à son tour jugé? Y a-t-il eu place pour la Miséricorde dans les jugements d'Église, ceux du pape Innocent Ill ou ceux de l'Inquisition? Comment se conçoit, entre ces deux pôles, l'autorité paternelle de l'abbé bénédictin? En quoi ces deux vertus sont-elles compatibles avec la société de cour qui se met en place? Et que faire quand la société du royaume est déchirée par la guerre civile: en venir à la voie de l'oubli, préconise le chancelier Jean Gerson.Des analyses, il ressort que, contrairement à une approche antagoniste, Justice et Miséricorde ne sauraient être mobilisées l'une sans l'autre: pas de vraie Justice sans Miséricorde; mais pas de Miséricorde sans le passage premier de la Justice, dit le prince, sans le repentir du pécheur, dit le théologien.

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