De nombreux monastères ont abrité ou abritent une activité intellectuelle intense : l'abbaye de Cluny, au XIe siècle, nourrissait une bibliothèque de près de six cents manuscrits ; le monastère tibétain Shéchen, aujourd'hui au Népal, est le conservatoire en exil de manuels rituels et autres transcriptions des enseignementsde grands maîtres. Si les religieux qui sont les garants de ces " savoirs monastiques " sont pour certains de véritables savants, philologues et théologiens armés de compétences scripturaires et exégétiques remarquables, ils sont aussi supposés posséder (à la différence des laïcs) un petit quelque chose en plus de l'ordre de la vertu, de la pureté, de la piété, de la dévotion (bhakti), de la grâce spirituelle (baraka) ou de l'accumulation de mérites (k ...
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Adeline HERROU, Anna POUJEAU – Savoirs monastiques. Érudition et ascèse Dominique IOGNA-PRAT - La matrice monastique du lettré dans l'Occident latin (Ve-XIIIe siècles) Jean-Pierre ALBERT – Érudition et mystique dans le monachisme chrétien Raphaël VOIX, Pascale LÉPINASSE – Ne rien apprendre, tout savoir : anti-intellectualisme et pratiques d'érudition dans deux sectes hindoues contemporaines Laurent DENIZEAU – Du silence de soi à la parole de l'ancien : savoirs monastiques et acteurs de la " Grande Tradition de l'Athos " en France Michel BOIVIN – Le qalandar et le shah : les savoirs fakirs et leur impact sur la société du Sud Pakistan Mireille HELFFER – Un rituel du monastère tibétain de Shéchen : des textes à la pratique en terre d'exil Francesca SBARDELLA – Mains savantes : les paroles hagiographiques dans le geste des carmélites en France et en Italie
Varia Denis MATRINGE – Entre charia et coutume : le qazi en action dans une romance indienne du XVIIIe siècle . Raymond JAMOUS – Du don au paiement rituel : l'échange en question Gilles CHARREYRON – Retour sur la question du " vote protestant " : la sociologie électorale des protestants du Midi Isacco TURINA – Foi, raison et nature selon le magistère romain (1846-1978)
De nombreux monastères ont abrité ou abritent une activité intellectuelle intense : l'abbaye de Cluny, au XIe siècle, nourrissait une bibliothèque de près de six cents manuscrits ; le monastère tibétain Shéchen, aujourd'hui au Népal, est le conservatoire en exil de manuels rituels et autres transcriptions des enseignementsde grands maîtres. Si les religieux qui sont les garants de ces " savoirs monastiques " sont pour certains de véritables savants, philologues et théologiens armés de compétences scripturaires et exégétiques remarquables, ils sont aussi supposés posséder (à la différence des laïcs) un petit quelque chose en plus de l'ordre de la vertu, de la pureté, de la piété, de la dévotion (bhakti), de la grâce spirituelle (baraka) ou de l'accumulation de mérites (karma) qui leur permettrait d'accéder à une autre compréhension des différents corpus qu'ils ont en garde.Pour eux, la recherche du savoir n'est pas une fin en soi ; elle n'est que partie prenante d'une quête plus large et plus essentielle. Mobilisée à des fins de prière,de découverte mystique, de performance rituelle ou d'ascèse, elle dessinerait les contours d'une géométrie savante propre aux monastères.