" Rien appris, rien oublié ", la célèbre formule de Talleyrand à propos des émigrés rentrés en France après la Révolution ou l'Empire s'appuyait sur la volonté de revanche des partisans de l'Ancien Régime qui, pour une part, revendiquaient le rétablissement pur et simple d'un statu quo ante bellum. Cette image était confortée par leurs opposants " patriotes " qui trouvaient là un moyen aisé de stigmatiser l'expérience politique de la restauration de la monarchie. Or, ce retour espéré ou dénoncé à l'ordre ancien qui touche une bonne partie de l'Europe était impossible à cause des mutations que les sociétés avaient connues depuis un quart de siècle et de l'ouverture brutal de l'espace politique européen aux idéologies les plus variées. Par conséquent, les restaurations, p ...
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Historiographies contemporaines : les Restaurations revisitées
Un passé qui passe mal : la reconstruction des sociétés européennes entre héritage et innovation
Culture, religion et représentations : une Europe des nations
Résistance et répression : une Europe des réseaux
" Rien appris, rien oublié ", la célèbre formule de Talleyrand à propos des émigrés rentrés en France après la Révolution ou l'Empire s'appuyait sur la volonté de revanche des partisans de l'Ancien Régime qui, pour une part, revendiquaient le rétablissement pur et simple d'un statu quo ante bellum. Cette image était confortée par leurs opposants " patriotes " qui trouvaient là un moyen aisé de stigmatiser l'expérience politique de la restauration de la monarchie. Or, ce retour espéré ou dénoncé à l'ordre ancien qui touche une bonne partie de l'Europe était impossible à cause des mutations que les sociétés avaient connues depuis un quart de siècle et de l'ouverture brutal de l'espace politique européen aux idéologies les plus variées. Par conséquent, les restaurations, parfois à leur corps défendant, furent aussi des terrains d'expériences politiques nouvelles. Chacune de ces expériences variait en fonction du degré et des modalités d'écoute et de représentation de l'opinion publique, de l'ampleur des mutations sociétales et du poids de chaque État dans les rapports de force sur l'échiquier politique européen. L'ouvrage propose un bilan historiographique et une approche nationale et comparée des restaurations, s'interrogeant en particulier sur la capacité de ces expériences à devenir des moments de " modernisation " politique et économique des États et des sociétés européennes.