Au cours de leur migration formatrice, qui les conduit d'Ouganda vers la basse vallée de l'Omo, aux confins de l'Ethiopie, du Soudan et du Kénya, les Nyangatom, peuple nilotique, reçoivent le sobriquet de "mangeurs d'éléphants" (Nyam-etom), qu'ils transforment en "fusils jaunes – ou neufs" (Nyang-atom), soulignant ainsi la dimension guerrière de leur projet. Le livre met au jour le système générationnel qui, englobant la totalité de la population, permet aux Nyangatom de s'affirmer comme une politie autonome. Chaque génération reçoit son identité par le don d'un nom d'espèce aristotélicienne (montagnes, éléphants, autruches…) et l'attribution d'un statut politique, celui de pères ou de fils du pays. La première partie traite du milieu, de l'ethno-histoire et de la pare ...
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Au cours de leur migration formatrice, qui les conduit d'Ouganda vers la basse vallée de l'Omo, aux confins de l'Ethiopie, du Soudan et du Kénya, les Nyangatom, peuple nilotique, reçoivent le sobriquet de "mangeurs d'éléphants" (Nyam-etom), qu'ils transforment en "fusils jaunes – ou neufs" (Nyang-atom), soulignant ainsi la dimension guerrière de leur projet. Le livre met au jour le système générationnel qui, englobant la totalité de la population, permet aux Nyangatom de s'affirmer comme une politie autonome. Chaque génération reçoit son identité par le don d'un nom d'espèce aristotélicienne (montagnes, éléphants, autruches…) et l'attribution d'un statut politique, celui de pères ou de fils du pays. La première partie traite du milieu, de l'ethno-histoire et de la parenté. La seconde partie est consacrée à la vie politique. Les fils du pays sacrifient des bœufs pour nourrir leurs pères (premier degré de l'initiation). La transmission de la souveraineté des pères aux fils (deuxième degré de l'initiation) ne peut s'opérer que par le sacrifice d'une vie humaine : après la cérémonie, l'homme perd la raison et meurt dans la brousse. Cette pratique évoque le régicide attesté chez d'autres Nilotes.