Théorie de la peinture
René Démoris, Diderot et l'expression des passions en peinture (1759-1766)
Jean-Rémi Mantion, Variation sur la "belle nature". Remarques sur un paragraphe des Essais sur la peinture de Diderot
La peinture et les autres arts
Aurélia Gaillard, "Pour décrire un Salon"
Catherine Ramond, "Les Salons de 1759, 1761 et 1763 au regard des théories dramatiques de Diderot
Portraits
Bernard Vouilloux, "La destination de l’autoportrait"
Élisabeth Lavezzi, "Le peintre qui s’affecte"
Éléments bibliographiques
Index des artistes
Des premiers Salons (1759, 1761 et 1763) aux Essais sur la peinture de 1766, ce volume fait, dune part, le point sur la priode charnire, dans lesthtique de Diderot, des annes 1759-1766, et propose, dautre part, des pistes renouveles de lecture concernant linvention dune criture et dune forme, le genre du Salon.Concernant dabord lesthtique de Diderot dans ces annes charnire: ses ides sur lart, de mme que son got, participent du mouvement gnral du sicle qui fait passer du got pour les "pompons" de lge rococo et de Boucher celui pour lAntique, en pleine constitution et qui va spanouir dans le Salon de 1767. Ainsi, cest la variation des concepts et leurs dlimitations qui marquent la pense de Diderot avant lchafaudage conceptuel beaucoup plus ferme de 1767. Ces annes sont donc dterminantes pour comprendre les choix de lauteur de la "maturit" intellectuelle ( laquelle on touche dans le point culminant des Essais sur la peinture de 1766), mais plus encore, elles rvlent les questionnements et parfois les apories que lauteur a pu oblitrer par la suite et qui ont une valeur propre, stimulante, inquitante aussi.Mais, lintrt dcisif de ces premiers Salons, souvent moins comments que ceux plus longs et plus spectaculaires de 1765 et 1767, consiste justement dans linvention dune criture et dune forme, quon voit, progressivement, se dployer, se prciser, partir dun cadre pistolaire: le mrite des premiers Salons, nanmoins, nest pas tant de montrer en germe les procds dcriture des futurs Salons que de les relier entre eux dans une mme perspective. Cest le moment o Diderot sinterroge sur les conditions mmes de possibilit dune criture plurielle ou polyphonique que semble commander la pluralit des positions de la critique dart, telle que la conoit lauteur: "Pour dcrire un Salon mon gr et au vtre, savez-vous, mon ami, ce quil faudrait avoir? Toutes les sortes de got." Quest-ce donc que "dcrire un Salon" ? Comment la porosit du compte-rendu de tableau peut-elle permettre de rendre, dans le langage verbal, lapparition visible du sujet sur la toile?
