Le concept de créolisation s'est imposé d'abord dans le champ de la linguistique pour montrer comment une langue orale de contact entre plusieurs aires linguistiques pouvait se transformer en langue maternelle. Il a été étendu ensuite à la sociologie de la culture pour désigner des phénomènes d'hybridation au sein de sociétés multiculturelles, souvent dominées. Peut-on étendre le concept aux sciences sociales des religions?C'est l'objet de ce numéro, organisé autour d'une série d'enquêtes ethnographiques dans les mondes créoles, avec une attention particulière aux dimensions populaires des traditions religieuses, les mieux à même d'illustrer les dynamiques de créolisation. Pour rendre compte des ressorts et des effets de cette créolisation, les enquêtes privilégient les ...
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Le concept de créolisation s'est imposé d'abord dans le champ de la linguistique pour montrer comment une langue orale de contact entre plusieurs aires linguistiques pouvait se transformer en langue maternelle. Il a été étendu ensuite à la sociologie de la culture pour désigner des phénomènes d'hybridation au sein de sociétés multiculturelles, souvent dominées. Peut-on étendre le concept aux sciences sociales des religions?C'est l'objet de ce numéro, organisé autour d'une série d'enquêtes ethnographiques dans les mondes créoles, avec une attention particulière aux dimensions populaires des traditions religieuses, les mieux à même d'illustrer les dynamiques de créolisation. Pour rendre compte des ressorts et des effets de cette créolisation, les enquêtes privilégient les pratiques religieuses susceptibles de contraster avec les définitions dogmatiques des religions. Elles s'attachent aux dynamiques relationnelles et contextuelles qui trament le religieux créole, à leurs effets de fluidité et de porosité, entre globalisation et re-territorialisation du religieux, de ses langues et de ses pratiques.